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Code par CherryMoofin

Histoire

Il est dit que certains événements de la vie restent à jamais gravé en vous, qu'ils vous forment, vous modèlent. Anodins ou plus traumatisants, ils restent, là, au fond de la mémoire, dans les veines. C'est vrai. Et Adrian Motskov, derrière ses pupilles brunes, le sait très bien.

Il avait six ans lorsqu'il se prit sa première trempe. La raclée de sa vie.Et dans une famille de mafieux, autant dire que ça ne pardonne pas. Ce fut pour une simple histoire de gosse, de celle où l'on cache une bêtise et rentre après l'heure prévue. Mais sa mère, une femme aimante au fond mais qui savait parfaitement se montrer stricte, ne lui passa rien. Son père en rajouta une couche. Jusqu'alors enfant insouciant, joueur, riant et tout ce qui fait qu'il ressemblait à un petit garçon comme tant d'autres, Adrian devint froid, distant par rapport au monde qui l'entourait. Il comprit que la vie était dure, cruelle et qu'il devait devenir comme elle. Réflexion comme une autre, qui allait modeler tout le reste de son existence.
Cela commença par le chat de la voisine : trois chatons de sa dernière portée se retrouvèrent enfermés dans un sac de toile plongé dans les toilettes. Les cadavres passèrent ensuite entre les doigts humides du garçonnet qui s'exerça à la dissection. Adrian trouva l'expérience intéressante, enrichissante même. Mais se contenta d'hausser les épaules une fois son œuvre achevée avant de jeter les restes dans la poubelle de la cuisine, comme s'il ne s'agissait là que de jouets cassés dont il ne voulait plus.
S'ensuivit alors des oiseaux -trouvés morts ou à qui il prit la vie-, les incontournables insectes, les persécutions et tortures de gamins sur ses petits camarades de classe et un chien, une fois qu'il dépeça minutieusement. Tout cela semblait si normal au garçon qui grandissait avec cette idée que la cruauté envers les autres êtres n'était qu'une manière de mieux les connaître.
Ses parents voyaient d'un bon œil ces nouvelles expériences. Au courant ou non, ils laissaient faire. Son père était même admiratif de sa progéniture. Lui, le mafieux, projetait un bel avenir pour son môme : il le ferait entrer dans son clan. Après tout, il y était quasiment déjà.
A seize ans, Adrian entra dans les rangs de la mafia. Il avait déjà un mort sur les bras. Au sens propre. Un petit délinquant qu'il avait abattu froidement et sans autre forme de procès que la récompense qu'Adrian allait recevoir. Ce fut un large sourire satisfait que le jeune homme obtint de la part du parrain et de son père. Il était des leurs.
Pris sous l'aile d'un formateur talentueux, le jeune homme dépassa rapidement le maître. Excellent élève, il n'avait plus rien à apprendre quand son formateur expira son ultime souffle. A dix-neufs ans, fort de sa maîtrise, de son talent, de son orgueil, Adrian était le meilleur. Le meilleur que la mafia n'est jamais vu. Le meilleur que personne n'avait jamais vu.

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