All that I do is a disaster

Cela ne faisait qu'une petite semaine que l'on lui avait tiré dessus, il avait survécu... Comme à chaque fois... Qu'est-ce que cela lui avait fait de sentir à nouveau la morsure du métal brûlant ? Il avait sentit une vague de froid l'envahir, son esprit être persécuté de souvenir douloureux, les souvenirs de sa vie, le nombre de balles qui avaient déjà tranché sa chair, Adrian qui lui tirait dessus pour affirmer son autorité sur Nobody... Oui, il n'avait pas été un élève facile, toujours un esprit de rébellion, de je m'en foutisme, il avait promis à Adrian qu'il se vengerait, il le ferait souffrir comme un chien pour ce qu'il lui avait fait. Mais... Qu'avait-il attendu durant ses dix ans de liberté ? Pourquoi ne c'était-il pas déjà débarrassé du formateur ? Il disait avoir mieux à faire, que le moment n'était pas encore venu, que c'était à lui de décider de sa vie et de sa mort, et que pour le moment il tolérait son existence. La réalité était qu'il aimait Adrian malgré tout, qu'il restait à ses yeux le seul père qu'il n'avait jamais eut, mais un jour Nemo tiendrait parole et supprimerait celui qui l'avait tant torturé... Est-ce qu'il se sentait changé d'avoir frôlé ainsi la mort ? En sortait-il plus sage ? Plus méfiant ? Baliverne, ce n'était pas le genre d’évènements qui puissent perturber le mafieux. Mais le retour d'Adam ne lui présageait rien de bon, comment avait-il pu perdre à nouveau la mémoire ? Il s'était félicité de l'avoir retrouvé, mais si cela n'avait pas été le cas ? Aurait-il souffert ? Il ne savait pas, il ne se souvenait pas d'en avait eut mal, il se souvenait de s'être sentie perdu, incompris, seul au monde... Mais ne l'était-il pas déjà ? Seulement, Nemo était habitué à tout cela... Allait-il perdre ou gagner de laisser Adam revenir ? Il ne pouvait avoir qu'une idée négative de ce qu'il rejetait depuis toutes ses années... Oui, il avait ressentit la peur d'Adam, un sentiment si douloureux... Nemo ne savait pas ce qu'était la peur, il n'y avait rien qui puisse le terrifier... Du moins, c'était ce qu'il avait toujours crut... Depuis qu'elle était là, tout était devenu bien différent, il avait ressenti cette inquiétude d'être humain, d'être aimé, d'aimer, de... Il ne savait pas... Il ne savait plus, il ne voulait pas savoir ni comprendre... Il ne supportait pas l'idée qu'elle puisse avoir le dessus, il n'aimait pas l'influence qu'elle avait sur lui, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'en redemander. Avec elle, c'était différent, c'était comme s'il y avait des murs autour de lui, comme s'il était obligé de suivre le chemin qu'elle lui dressait, comme si pour la première fois depuis dix ans il retrouvait des barrières à sa vie qui l'empêchait de faire tout ce qu'il voulait c'était comme si elle pouvait contrôler le mal qui était en lui... Bien sur, cela ne se voyait pas, car à chacune de leur rencontre, il semblait encore plus cinglé qu'habituellement, mais ce n'était que sa façon à lui de lutter contre ce qu'il ne connaissait pas.

Installé au comptoir d'un bar, il buvait tranquillement sa énième vodka, il avait l'air d'aller si bien. Comme si personne n'avait essayé de le tuer, il sentait la douleur, mais il faisait comme si de rien n'était, il marchait à nouveau, il faisait comme si jamais personne n'avait su lui faire le moindre mal, il avait cette allure d'homme intouchable, mais il était un homme blessé. Probablement ne s'en serait-il jamais sortit sans Mocovich, il ne savait pas s'il devait la remercier ou juste oublier, mais il savait qu'elle n'oublierait pas... Elle n'oublierait probablement jamais Adam... C'était bien à cause d'Adam qu'il ne voulait pas revoir Natasha, il ne voulait pas assumer cette part de lui. Fuir, encore et toujours. Quand cesserait-il de fuir ? Jamais...

« Tiens Nobody... Encore vivant ? Dommage, je t'avais déjà acheté une pierre tombale. » lui demandait une voix voisine. Il tournait ses iris bleus vers cet homme avant de reconnaître cette ordure qui lui avait tiré dessus « Ne la revends pas, elle servira très bientôt... Lorsque je t'aurais fait la peau. » Rétorquait Nobody en finissant son verre de vodka, sa remarque fit sourire son interlocuteur, ravis de voir que son adversaire était déjà sur pied et en forme pour le menacer. « Je ne croyais pas en la légende Nemo Nobody... », oui ce fameux diction qui disait que même la mort ne voulait pas de lui, Nemo fixait cet abruti et lui répondait « Tu m'avais demandé un combat à la loyale... Sans arme... Tu as triché, et je déteste ça... Et tu n'as même pas réussi à me tuer, tu es vraiment lamentable, saches que moi, je ne te louperais pas... La chasse est ouverte. » Sur ses mots, il se relevait, il sentait un picotement au niveau de sa blessure, il s'apprêtait à quitter les lieux quand il sentait la main de cet abruti saisir son poignée pour l'arrêter et qui lui disait un sourire en coin « Tu m'as l'air bien pressé... Tu vas rendre visite à ta copine à l'hôpital ? ... Ô, tu n'es pas au courant ? Ta chère Pandora... » Il posait ses yeux azurs sur cet homme qui semblait ravi de savoir Pandora hospitalisé, Nemo ne sut quoi répondre, oui, Pandora avait grâce à son intervention au casino laissé penser une relation amoureuse des plus sérieuses entre eux... Était-ce cela qui lui avait causé cette hospitalisation ? Était-ce de sa faute à lui ? Ou à elle, c'était elle qui avait fait ce cirque n'est-ce pas ? Nemo haussait les épaules, fit mine de s'en foutre et s'en allait sans rien demander de plus.

« Désolé monsieur, mademoiselle Manson est déjà partie... Nous la recherchons aussi, son état de santé est vraiment inquiétant, si vous la retrouvez contactez nous vite...» Et ta soeur ! Il claqua le téléphone sur le combiné, alors cet abruti disait la vérité... Et elle s'était enfuie ! Pourquoi ? Lui aussi s'était enfuie, mais parce qu'il était un sans papier car il n'existait pas, voilà tout ! Il soupirait, mais après tout... Qu'est-ce qu'il en avait à faire d'elle ? Qu'elle soit blessée ou non ? S'était-elle soucié de son état de santé à lui ? Ce fut ainsi qu'il se désintéressait d'elle pour le reste de la journée. La douleur avait des pics, il se shootait aux médicaments et avait une mine épouvantable... Mais le soir venu, il passait devant chez elle en voiture pour se rendre aux bas fonds de Gotham, ses pneus se mirent à crisser il retournait devant la demeure de la jeune femme en faisant toute la rue en marche arrière, il s'arrêtait là et sans vraiment réfléchir frappait à sa porte. Un homme lui ouvrait, habillé en costume, une main dans le dos lui demandait ce qu'il voulait... « Je suis Nemo Nobody, je viens... » « Monsieur Nobody, entrez-donc je vous prie. » Le mafieux ne pu s'empêcher de sourciller, il n'eut pas même à se justifier auprès de ce majordome, la situation était vraiment étrange... Il fut escorté par cet homme dans le salon où il n'y avait personne, le majordome toussota avant de lui annoncer que sa maitresse devait se trouver dans le laboratoire, Nemo sourcillait davantage : un laboratoire ? C'est ainsi qu'il fut conduit à l'endroit secret sans être accompagné par le majordome qui lui disait ne pas avoir le droit d'entrer... « C'est la seconde porte Monsieur Nobody. »

Nemo s'approchait à pas lents de la fameuse porte quand il entendait du verre se briser, entrer, ne pas entrer... Il soupirait, maintenant qu'il était là après tout... Il prit une inspiration pour faire passer sa douleur abdominale et poussait enfin la porte... Il découvrait une Pandora dans un état assez lamentable, elle fouillait dans ses papiers, faisant tout voler. Elle avait très mauvaise mine... Elle souffrait, c'était étrange, cet état était si semblable à cette première rencontre dans ce manège... Elle avait beaucoup de secret, comme lui d'ailleurs... Qui avait plus de secret ? Lesquels étaient les plus difficiles à supporter ? Lui, il ne s'en plaignait pas, il n'en manifestait rien, quand était-il d'elle ? Est-ce qu'il voulait vraiment faire parti des confidences de la jeune femme ? Voulait-il vraiment savoir ? Il ne savait pas, il ne savait plus... « Pandora ? » Demandait-il alors en s'approchant d'elle, elle se tournait vers lui et il se sentait juste vide, sans protection à nouveau, c'était comme si elle arrivait à dissoudre sa carapace en un seul regard, il en souffrait, mais il ne montrait rien. La voyant vaciller, il eut le réflexe de s'approcher d'elle et de la rattraper juste à temps, tirant sur sa propre blessure, il serrait les dents pour ne pas montrer qu'il avait mal, plongeant ses iris bleus dans le regard de la belle dealeuse, sa belle dealeuse... « Il faudrait que j’arrête de te porter secours tout le temps... C'est presque lassant... » soufflait-il pour qu'elle ne porte pas attention à sa douleur mais à ce qu'il disait, il pliait un genoux pour le poser à terre et tenait la jeune femme contre lui, pourquoi fallait-il que leurs rencontres se passent toujours ainsi ? A croire qu'elle le faisait exprès pour qu'il s'occupe d'elle, il songeait être un peu paranoïaque sur les bords... Il lui avait promit de jouer avec elle, il lui avait laissé comprendre qu'il reviendrait pour elle, il n'avait qu'une seule parole. Probablement la seule qualité de Nobody, il finissait par poser son deuxième genoux au sol ne supportant plus ce tiraillement à l'abdomen. Était-il lassé de la secourir ? Il ne savait pas, il lui en voulait juste d'être si faible, il lui en voulait de ne pas résister, de ne pas se battre, ne serait-ce pour lui...

La rage fusait en elle. Elle n'arrivait pas à le croire. Comment se pouvait il que Pandora ait été si bête, si naïve ? La jeune femme réalisait difficilement que ses travaux s'étaient envolés, chez l'ennemi. Seuls le scientifique fou d'Arkham et elle, avait connaissance de la constitution de ce liquide jaunâtre mais dangereux. L'idée que cette "potion" tombe dans les mains d'un autre n'avait pas réellement était envisagée. Pandora inspirait la peur dans les bas-fonds de Gotham et peu d'hommes lui tenait tête. Peu, car la peur, de périr pour ne pas avoir peser un mot ou agacer la jeune femme, était grande. Cependant, elle allait se retrouver au même niveau que tous ses concurrents. Une simple dealeuse, un adversaire à abattre. Si elle ne pouvait plus maintenir la terreur, elle ne pouvait plus se risquer à l'extérieur. Le danger pouvait apparaître à tout moment. Surtout que les japonais se taisaient très peu et adoraient se vanter sur leur nouvelle conquête. Bientôt, les vices de Gotham seront au courant de la chute d'Héléna et n'hésiteront pas à lui demander des comptes. Pourquoi n'avait elle pas imaginer un plan de secours ? Pourquoi n'avait elle pas anticiper une telle situation ? Parce qu'elle se croyait invincible, intouchable et que la peur était le seul et le meilleur obstacle qui bloquait ses ennemis.

Le rythme de son s'accéléra. La colère, voilà tout ce qu'elle ressentait. Impossible de réfléchir dans un tel état. Des objets volèrent à travers la pièce, se fracassant contre le mur, volant en éclat, s'abattant bruyamment sur le sol. Promesse de vengeance, de tuerie. Pandora n'allait pas se laisser faire. Cependant, il fallait un plan d'action, un moyen de rétorquer à cet affront sans perdre la face, sans montrer qu'elle a perdu. Un cri rauque s'échappa de sa gorge et elle frappa du poing la taille en ferraille qui se tordit sous sa force. Une cigarette glissa de son paquet pour venir se poser entre ses lèvres. Une fois l'extrémité embrasée, elle inspira un grand coup. Le calme. Tout ce qui lui fallait pour réfléchir. Elle se mit à faire les cent pas dans la pièce, regardant de temps à autres, les murs recouvert de photos de famille, de dessins, de projets, de diplômes et de notes. Autrefois, c'était dans sa pièce que l'enfant jouait, pour occuper son temps libre, tandis que d'autres enfants de son âge courraient dans la cour de l'école ou taper dans un ballon dans le parc public. Elle leva son regard au plafond et ferma légèrement les yeux, se décidant à se remettre les idées en place. La meilleure façon d'éclaircir les choses étaient d'exprimer ses pensées à haute voix. Des bruits de pas se firent entendre derrière la porte mais elle ne s'inquiéta pas, sûrement son majordome.

La jeune femme fit le tour de la pièce, se tapotant le menton, parlant en murmures, puis à vive-voix et se remettant à parler dans sa barbe. Les lunettes perchées sur sa tête, le regard vide et les mains dans les poches.
"La mafia japonaise avait depuis longtemps l'objectif de découvrir qu'elle était mon secret. Je suis leur première concurrente dans le domaine de la drogue et le seul moyen de me détruire est de me révéler. En ne connaissant rien de moi à part la peur que j'inspirais, ils ne pouvaient en aucun cas agir. Ils ont donc infiltré une taupe dans mon réseau. Suis-je bête. Je n'ai rien vu. Je n'ai pas réagis. Cette femme est douée mais je ne compte pas me faire avoir deux fois de suite. Ensuite... Pourquoi avoir pris mes analyses ? Mon état de santé les inquiète ? Je ne pense pas... En tout cas, ils ne m'ont pas tué, ce qui signifie qu'ils ont besoin de moi. Mais pourquoi ?"
Elle se tourna lentement vers l'entrée, toujours le regard baissé. Plongée dans ses pensées, elle ne fit pas attention à lui. Son souvenir avait disparu depuis le mal être qu'elle a pu ressentir à cause de lui et d'autres soucis personnels. Malgré tout, il avait hanté ses nuits et fait hurler d'incompréhension à des heures tardives alors qu'elle se faisait emporté par cet homme inaccessible. Soudain, ses pensées se dissipèrent et elle se rendit compte de ce qui se passait lorsqu'elle entendit sa voix.

Que faisait il ici ? Pandora n'avait pas anticiper leurs retrouvailles aussi tôt, surtout pas dans cette situation de crise. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, la jeune femme avait perdu tous ses moyens. Elle avait succombé à cet homme charmeur et rebelle. Jamais elle n'aurait du, sinon, elle allait souffrir comme toutes les victimes de cet homme à femmes. La présence de Nemo avait rompu le fil de ses pensées et les avait même effacé. Il était là, devant elle et que devait elle faire ? Comment devait elle agir face à cette arrivée surprise ? En guise de réponse, ses jambes flanchèrent. Elle vacilla violemment. Il la rattrapa. Ce contact physique la fit trembler de tout son corps. Au moindre touché de la part de ce compagnon empirait l'état mental de la jeune femme. Nemo s'exprima derechef, soufflant à peine les mots. Quelque chose n'allait pas, et ça se voyait. Il semblait se plier sous la douleur, ne voulant pas la relever, faisant mine de déposer Pandora au sol. Cette dernière, s'écarta rapidement, dès qu'elle retrouva ses esprits. Se redressant rapidement, elle tituba et s'appuya contre une table.
"Nemo... Que fais tu ici ?"
Question stupide. Elle connaissait déjà la réponse. Les journaux, le bouches à oreilles. Ces moyens de communication marchaient très bien et cela n'étonnait pas la jeune femme que Nemo soit déjà au courant de l'état critique dans lequel elle était. Serait il inquiet de la situation de la jeune femme, de sa santé ? Ne pas avoir de nouvelles de sa part le rendait perplexe, voire nerveux ?

En entendant le vacarme provenant de la pièce où se situait Pandora, Théodora accourut et vit avec soulagement qu'elle n'avait rien. Cette dernière le regarda, souriant légèrement et attrapa la paire de béquilles installées dans le coin de la pièce. Son majordome remonta, sachant déjà qu'il devait préparer du thé et la salle de séjour. D'un signe de tête, elle fit signe à Nemo de la suivre et sortit de son "laboratoire", se dirigeant d'un pas lent vers le salon. Peut être qu'il n'était pas venu pour elle, mais pour avoir connaissance de ce qui s'était passé. Arrivés dans la pièce principale, elle s'avança jusqu'à la cheminée et s'installa sur le tapis, n'osant lever les yeux vers son invité. Son regard se perdit dans les flammes. Elle était faible, pathétique et vulnérable. Elle allait mourir, elle le sentait et c'est ce qui la poussait à être aussi violente, envers elle même, envers les autres. Théodore revint avec deux tasses en main et une théière et laissa les deux jeunes gens, seuls.
"Je pense que tu es venu pour savoir les nouvelles, n'est ce pas ?"
Elle servit le thé d'une main tremblante et afficha une grimace de douleur en reposant l'objet de porcelaine sur la table basse. Pitoyable. Faible et fatiguée. Sa vie était en jeu et elle ne bougeait pas, elle ne faisait aucun effort. Comment tout ceci allait se terminer ?

All that I do is a disaster

Elle s'arrachait de ses bras pour se relever, et puisqu'elle ne le regardait pas il se relevait lentement, trop lentement pour que ça soit naturel, il essayait d'y aller le plus doucement possible, juste parce qu'il ne voulait pas sentir cet horrible cisaillement de la peau, il ne voulait pas faire la grimace devant elle, ni devant qui que ce soit. Il se tenait droit quand elle se retournait vers lui, elle lui demandait ce qu'il faisait ici, il levait les yeux au ciel sans prendre la peine de répondre, pourquoi faire ? Pourquoi se justifier ? Il n'en avait pas envie, il n'en avait pas la force et surtout, il n'avait pas de réponse logique. Il avait téléphoné, pourquoi ? Il ne savait plus, il avait juste voulu savoir, il mettait cela sur le compte de la curiosité. Une fois informé, il s'en était foutu pas vrai ? Alors pourquoi était-il venu finalement ? Pourquoi est-ce que la vue de cet endroit lui avait fait changer d'avis ? Il ne savait pas, il ne voulait pas savoir. Pourquoi devrait-il s'en inquiéter ? Il pensait se torturer bien assez, il ne voulait pas s'encombrer avec ça, avec des... Il ne savait même pas comment qualifier cela... Puis elle prenait ses béquilles et lui fit signe de la suivre, il plongeait ses mains dans ses poches et sans rien dire suivait la jeune femme jusqu'au séjour, elle s'était installée sur le tapis, elle ne le regardait pas. Au fond cela l'arrangeait, il préférait qu'elle ne le regarde pas trop dans cet état, il préférait rester seul dans sa douleur. Il l'observait, il ne voulait pas la prendre dans ses bras, il ne voulait pas prendre soin d'elle, il ne voulait pas non plus l'achever, il ne voulait pas se battre, il n'en avait pas la force... Que voulait-il ? Il ne savait pas, il sentait qu'il devait être là, un instinct... L'instinct protecteur ? Non, il ne savait pas ce que c'était... N'est-ce pas ? Le majordome apportait le thé et faisait signe à Nemo de s'asseoir auprès d'elle, il ne réagissait pas, il restait planté là à la regarder verser le thé dans les tasses en tremblant et grimaçant. Le majordome disparaissait sans insister auprès de Nobody.

« Non... Tu savais que je reviendrais, je n'ai qu'une parole. Il parait que tu vas mourir... Je ne pouvais pas manquer à ma promesse.. » Répondait-il enfin, il n'exprimait rien. Il était froid, froid comme cette table d'opération où il avait faillit y rester, il ne se souvenait de rien, pourtant il lui semblait encore sentir le froid sur sa peau... C'était étrange la mémoire... Il n'en avait jamais rien comprit, sa mémoire lui jouait toujours des tours, il avait fini par laisser ça de coté, comme tout le reste à vrai dire... Il balayait la pièce du regard sans bouger, il était resté figé. Il avait même l'air coincé dans ses vêtements, pourtant il s'était habillé simplement comme à son habitude, une chemise noire. Mais sous cette chemise, son torse était enroulé dans une bande particulièrement serrée, il ne se sentait pas forcement à son aise, mais c'était ce qu'il avait trouvé de mieux pour rester droit, sans quoi la douleur le ferait se plier en deux, il restait là, horriblement raide, incapable de bouger. Marcher était une vraie douleur, où avait-il la tête ? Pourquoi n'était-il pas resté deux jours de plus au lit ? Juste deux jours ? ... Il était Nemo Nobody, telle était la réponse.

Il tendait lentement le bras pour saisir la tasse qu'elle lui avait servie, il arrivait enfin à la saisir entre ses doigts horriblement crispés, il avait fermé les yeux en se penchant en avant, il ne connaissait pas ses limites... Affreusement pâle, il menaçait de s'écrouler d'un instant à l'autre, mais il était bien plus fort que ça, il tenait bon, il tiendrait bon. Gavé de médicament, il saura tenir le coup ! Il pouvait y arriver, il le savait. Il n'était pas faible, il pouvait tout supporter parce qu'il n'était personne. Comment pourrait-il crier à l'aide ? Qui pourrait l'entendre ? Qui voudrait l'entendre ? Sa voix se perdrait dans le néant, tout le monde le haïssait, ils n'attendaient que le jour où il s'écroule... Pourquoi Natasha avait choisi de le sauver ? Juste parce qu'elle voulait le tuer elle-même, n'était-ce pas parce qu'ils se disputaient tous sa peau qu'il était encore là à ce jour ? Il le savait, il n'était pas idiot, il savait qu'il était sur le fil du rasoir, qu'un jour il ne pourrait plus continuer à avancer, qu'un jour il allait en mourir. Qu'il finirait par payer, comme tous, il n'y échapperait pas. Personne n'y échappait, même monsieur personne.

Il portait doucement la tasse sur ses lèvres, il laissait cette boisson chaude couler dans sa bouche, il fermait doucement les yeux, c'était si agréable, si... Il oubliait, il voulait juste oublier... Il était si doué pour ça, mais ça ne marchait pas quand il le souhaitait, ce serait bien trop simple, bien trop beau... Nobody ouvrait doucement les yeux, il regardait à son tour les flammes, il ne bougeait pas, son corps était comme paralysé, il luttait contre la douleur, un bras de fer qu'il perdrait forcement. Une heure, deux, ou trois... A moins qu'il ne succombe tout de suite, il ne c'était pas fait tirer dessus depuis qu'il avait été libéré par Adrian, depuis qu'il avait apprit à voler de ses propres ailes, est-ce qu'il perdait la main ? Ou devenait-il trop joueur ? La liste de ses ennemis mortels ne cessait d’accroître de jour en jour, est-ce que Nemo finirait par prendre sa retraite un jour ? Essayer de vivre ? Choisir sa vie ? Non... Impossible. Il était né dans la mafia, il avait grandi dans la mafia, et c'est dans leur bras qu'il finirait par mourir... Au fond, il aurait préféré mourir dans les bras de cette femme qui l'appelait Adam, mais c'était impossible. Mourir dans les bras de Pandora ? ... Il ne se faisait pas d'idée, il crèverait seul comme un chien, de la même façon dont il était né... « Je ne vais pas te déranger bien longtemps. Que cherchais-tu ainsi ? » Lui demandait-il en continuant de contempler les flammes, le feu... Le feu avait effacé bon nombre de ses crimes, sa vie était une poudrière, il suffirait d'une étincelle pour que tout explose... Nemo n'avait bu que quelque gorgée de thé, mais souhaitait déjà s'en débarrasser, il se penchait à nouveau, exercice particulièrement douloureux, la tasse avait fini par lui échapper des doigts, la tasse tombait contre la table basse, se renversait et tombait finalement sur le tapis. Il fermait à nouveau les yeux posant sa main aussi discrètement qu'il le pouvait sur le coté de son torse, il se redressait encore, comment pouvait-il tenir debout ? La volonté seule... Le majordome attiré par le bruit pointait le bout de son nez et disait à l'égard de Nobody qu'il allait s'en occuper, comme si Nemo allait faire le ménage... Il n'avait pas la moindre idée de la façon qu'il fallait employer pour utiliser un balai... « Réponds. » Soufflait-il en posant ses iris bleus sur la jeune femme, la défiant d'oser se préoccuper de lui, il n'avait besoin d'aide de personne, il n'en avait jamais eut besoin...

Le regard vide, contemplant les longs et sensuels mouvements des flammes dans l'âtre de la cheminée. Aucune pensée n'occupait son esprit. Elle semblait perdue, incapable de remettre de l'ordre dans sa boîte crânienne. Son coeur battait à un faible rythme, elle l'entendait frémir de douleur. Rien, rien n'allait changer le cours des choses. Si, peut être la solution à ce poison. Cependant, les recherches mettaient un certain temps à aboutir à un résultat, souvent peu satisfaisant. De plus, les tests n'étaient pas utilisés sur des cobayes mais sur Pandora. Un test sur trois agissait comme une dose de vitamines, quant aux deux autres, les effets n'étaient jamais agréables. Des vomissements, des pertes de connaissance. Tout résultat avait ses désavantages. Le fait que ses travaux sur l'espoir d'un antidote se soient volatilisés la rendait folle. Héléna pouvait guérir, enfin et récupérer quelques années de vie. Quelques années où elle pourrait vivre comme quiconque, sûrement se reconvertir dans une autre voie professionnelle, profiter de la vie pour découvrir ce qu'était la joie de la vie de famille, profiter du temps qui lui restait pour passer du temps avec lui... Cette pensée fut vite balayée par Pandora. Non, ne pas penser à lui. Elle inspira fortement, retrouvant peu à peu ses esprits, les mettant dans la situation présente et non sur les soucis qui la perturbaient tant.

Le bruit discret que provoqua la chute de la tasse sur le sol ne fit pas immédiatement bouger la jeune femme. Elle buvait lentement son breuvage, fronçant les sourcils. Malgré son immobilité et sa volonté de ranger son esprit ne l'avait pas empêcher d'étudier les moindres faits et gestes de Nemo. Ce dernier se comportait bizarrement et cela n'avait pas échappé à Pandora. C'était un homme vif, qui n'aimait pas faire attendre les choses. Son comportement actuel laissait à désirer et la jeune femme savait ce qu'il ressentait. La douleur physique. Lorsque Théodore apparut, elle tourna la tête, regardant les deux hommes de côté. Son regard croisa celui du majordome qui comprit qu'il ne devait pas rapporter un balai mais plutôt une trousse de secours. Pandora pivota vers l'homme, tournant le dos au feu. Elle posa fermement sa tasse sur la table, ne montrant aucune faiblesse puis attrapa Nemo sous les aisselles pour l'aider à se remettre sur le fauteuil. En peu de temps, elle localisa la plaie et soupira.
"Tu es faible, Nemo Nobody."
Ses doigts se faufilèrent sous le haut du russe, frôlant la peau pour ne pas créer un frisson de douleur supplémentaire à la souffrance que ressentait déjà le jeune homme. L'envie irrésistible de l'embrasse apparut directement lorsqu'elle le toucha. D'un geste vif et brutal, elle retira sa main, se mettant à genoux sur le tapis, attendant l'arrivée de Théodore. Ne voulant pas succomber à son plaisir, elle détourna la tête, observant une décoration de la salle principale.

"Il y avait une taupe dans mon réseau. Un sbire de la mafia japonaise. Je n'ai pas tout de suite vu le problème. Cependant, il y a quelques jours, j'ai découvert d'où venez le problème. Trop tard. Théodore et moi avons été attaqué par une dénommée Yun Osaka. Sa venue n'était pas pour me tuer, mais pour récupérer mes travaux : le sérum, mes analyses et les recherches sur l'antidote. Un antidote que je concoctais pour survivre, un peu plus..."
Elle regarda Nobody dans les yeux, elle osa. Un long frisson parcourut son dos, la figeant sur place. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre son souffle et ses mots.
"C'est nos retrouvailles qui m'ont poussé à faire ça, Nobody. Je me bats pour toi, même si je ne devrais pas. Finir comme toutes ces idiotes que tu as charmé, je ne voulais pas, mais je suis bien partie pour."
Un rire faux résonna dans la pièce silencieuse. Elle détourna de nouveau le regard, perdue et bouleversée par ses propres aveux. C'était peu commun, qu'elle dévoile une partie d'elle... De ses sentiments.

All that I do is a disaster

Cette sensation d'étouffer... Nemo l'avait tellement vécue. Tant de fois lue dans le regard des gens lorsqu'il serrait leur gorge... Cette sensation d'étouffer qu'il avait ressentie lorsqu'Adrian l'eut enfermé une semaine dans un conteneur au froid... Lorsque Natasha, pleine de rage l'avait plaqué dans cette ruelle et qu'il s'était contenté de sourire... Oui, il se souvenait... Mais là, c'était différent... C'était lent, progressif... Comme si sa capacité respiratoire diminuait petit à petit... Comme si ses bronches rétrécissaient de plus en plus à chaque minute qui passait... Cette bande qui le serrait atrocement, qui le tenait droit et encore debout, il avait serré fort, tellement fort, trop fort... Mais il l'avait fallu le faire, sans quoi il ne saurait être capable d'être là. Sa volonté dépassait les capacités de son corps, il n'était pas l'un de ses type carré de la mafia, il avait cette apparence particulière mais sa folie avait fait de lui, un tueur redoutable. Mais il semblait que ses limites étaient proches, ses mains devenaient glacées, un peu violettes... Il n'y arrivait plus... Pourquoi fallait-il que son corps soit si faible ? Il s'en voulait, il pensait ne pas être assez fort, d'être bien trop fragile, peut-être n'était pas assez entraîné finalement... Nobody avait probablement oublié qu'il fallait bien souvent des semaines voIr des mois pour se rétablir d'une telle blessure... Nobody oubliait qu'il avait faillit mourir, qu'il avait survécu par l'unique volonté du hasard... Il ne savait pas ses limites, il se défiait toujours, juste pour savoir s'il était capable de survivre, s'il pouvait vraiment tout faire. Il jouait de trop, c'était plus fort que lui... Il n'avait pas la sensation de pouvoir perdre quelque chose. Il pensait que rien ne pouvait le retenir pourtant il était encore là... Cette Dinah Lance l'avait beaucoup questionné à ce sujet, il n'avait pas su trouver de réponse... Pourtant au fond de lui, il aurait aimé pouvoir en donner une, mais rien. Il regardait Pandora, et si... Non... C'était ridicule entre eux... Ce n'était qu'un jeu, juste un jeu, comme tout le reste dans sa putain de vie. Il n'était rien, elle n'était qu'une femme.

Il sentait alors les mains de la jeune femme le saisir, il se laissait guider dans ses pas puis elle le dirigeait en arrière, Nemo se laissait faire. Sa main se posait sur l'accoudoir et il donnait un léger appui sur celui-ci pour s'installer. Quelle idée absurde il avait eut de venir dans cet état... Et quelle idée idiote que de croire qu'elle ne se rendrait compte de rien... Il était particulièrement raide, impossible de courber le dos avec ce qu'il c'était infligé autour du corps. Elle lui disait dans un soupir qu'il était faible, et il était en effet trop faible pour riposter quoi que ce soit... Probablement lui aurait-il collé la main sur son adorable visage pour lui faire ravaler ses mots, mais il n'en avait pas la force... Alors il se promit de garder cela pour la prochaine fois. Il la laissait soulever sa chemise pour localiser sa plaie puis elle se rétracta pour regarder ailleurs, il levait les yeux au ciel alors qu'elle s'agenouillait. Elle se mit alors à lui exposer la situation dans laquelle elle était. Tout en l'écoutant il déboutonnait sa chemise puis cherchait le bout de son bandage avant de tirer son poignard et découper la bande à plusieurs endroits pour se libérer de celle ci. Quand se fut fait, son dos venait enfin rencontrer le dossier du fauteuil, probablement qu'aucun fauteuil ne lui parut plus confortable qu'à cet instant. Ses poumons s'emplissaient d'air comme s'il avait été en apnée, la douleur avait clairement diminué, mais il se sentait désormais incapable de se relever... Toute cette douleur pour en arriver là... Pour être planté dans le salon de la jeune femme à ne plus pouvoir bouger, avec pour seule activité : parler... Le cauchemar. Nemo n'était pas un homme bavard, il ne savait en général pas vraiment quoi dire, il n'avait pas habitude de tenir des conversations, solitaire, il était un homme d'action. Il regardait l'état de sa plaie qu'il avait compressé ainsi durant plusieurs heures, la couleur était assez menaçante et du sang s'était échappé, mais il lui semblait que ce n'était rien, juste une petite blessure qui lui laisserait à vie une cicatrice, elle serait non loin de sa soeur administrée par Adrian. Une chose anormale, devenue banale a ses yeux.

C'est alors qu'elle le regardait à nouveau dans les yeux pour lui faire une déclaration des plus troublantes. La jeune femme se mit à rire puis détournait son regard, déstabilisée... Il ne bougeait pas, il lui semblait que respirer était la meilleure chose qu'il soit donné à l'être humain... Il avait tenu bon, mais il ne pouvait pas duper Pandora, ils ne s'étaient rencontrés que deux fois... Mais ils savaient tout du corps de l'autre, ils savaient tout des limites psychologiques de l'autre... C'était comme s'il leur avait suffit de peu pour se surpasser l'un et l'autre... Que se passerait-il s'ils mettaient en commun cette énergie plutôt que de se battre continuellement ? Il avait baissé les armes, il savait qu'il ne pouvait pas la tromper, qu'elle savait qu'il n'était pas en état, qu'il avait mal, qu'il trichait pour tenir debout. Pourquoi nier l'évidence ? Elle en savait trop, elle avait le dessus... Mais il l'avait aussi. Seulement, ni l'un ne l'autre n'arrivaient à s'en rendre compte... Alors que faire des mots de la jeune femme, il ne pouvait rien nier, il ne pouvait pas dire ce qu'il ressentait car il n'en savait rien, aucun mot ne pouvait être posé... Alors il reprit le premier sujet. « Les japonais croient encore qu'ils sont une mafia... » Les rapports entre les différentes mafias étaient assez explosives en général, Nemo devait avouer ne pas du tout apprécier les japonais qui selon lui ne sont bon qu'à jouer aux jeux vidéos et à manger du riz... « Elle était toute seule et vous n'avez rien pu faire... Vous êtes vraiment pathétiques. » Soufflait-il. Probablement que vu son état actuel, il était particulièrement mal placé pour tenir ce genre de propos... Il s'était laissé abusé par l'un des siens, il avait crut que cet homme avait un honneur à défendre d'après ses mots, Nemo l'avait crut. Il avait accepté de jeter ses armes pour se battre à la loyale comme on dit, mais cet homme avait dissimulé de quoi tirer sur Nemo au cas où, il avait joué la sécurité, il avait bien fait car Nemo l'aurait tué. Mais il n'avait fait que retarder l'échéance, car sa vengeance mûrissait déjà dans sa tête.

« Si tu acceptes l'aide de la mafia... Je te mettrais en relation avec quelqu'un. Mais, saches que ça ne sera pas sans contre parti. » Lui annonçait-il enfin. Nemo se mit à tousser légèrement puis reportait son regard azurs vers la belle Pandora, il tendait doucement la main et venait caresser sa chevelure brune du bout des doigts avant de caresser sa joue avec douceur. Il l'obligeait sans vraiment forcer (car c'était devenu physiquement difficile) à le regarder à nouveau dans les yeux, que pouvait 'il bien ressentir ? Il aurait voulu comprendre... Qu'est-ce que ses aveux lui avaient fait ? Il aurait voulu dire que lui aussi se sentait éprit, mais il ne le pouvait pas, il n'y arrivait pas... Il ne savait pas chercher au fond de lui un sentiment positif... Mais pourtant... Quand il était avec elle, il avait cette sensation d'être un idiot lui aussi « Le plus idiot, est de se battre pour quelqu'un qui n'existe pas... Combien de temps te reste t-il ? » Il refusait de la ménager, elle n'était pas en sucre, elle était à ses yeux une femme forte. Elle pouvait encaisser ses coups, ses insultes, ses moqueries et son rejet. Oui, c'était bien parce qu'elle pouvait supporter tout cela qu'elle l'intéressait à ce point, au point de se traîner ici dans cet état lamentable... Au fond, il n'avait pas besoin de parler, sa présence même, ses actes suffisaient pour laisser comprendre qu'elle n'était pas qu'une femme à ses yeux... Mais lui, il n'était rien, il la disait idiote car elle l'était, comment s'attacher à monsieur Personne ? C'était insensé, il n'existait pas... Pandora se faisait énormément de tords avec lui, il était conscient de ce qu'il faisait, il songeait que s'il l'aimait il aurait juste disparu de sa vie pour l'éloigner du mal qu'il représentait, à moins que ça soit à cause de cet amour qu'il ne pouvait partir... Nemo trouvait cette seconde hypothèse stupide. Il dessinait du bout du doigt les traits de son visage, ses yeux, son nez, ses lèvres, son menton, puis sa main retombée, il fermait doucement les yeux sentant le froid sur sa peau et écoutant les pas du majordome se diriger vers le salon...

La situation était difficile. Devant ses yeux , l'homme qu'elle désirait, était allongé, faible et juste à sa merci. Ses pensées se mélangeaient à une rapidité fulgurante lorsqu'elle croisait son regard. Elle passait d'un état à un autre, au moindre mot. Pandora ne pouvait nier son attirance pour Mr Nobody. À peine l'avait elle effleuré, qu'elle avait perdu tous ses moyens. Intérieurement, elle se sentait stupide d'avoir céder alors que depuis leur rencontre, Héléna avait fait en sorte de ne pas succomber. Mais les efforts n'étaient pas suffisants. Les yeux levés vers le plafond, elle parlait sans réfléchir. Nemo remuait, sur le fauteuil, retirant avec difficultés ce qui couvrait sa plaie. Comment s'était il fait ça ? La question ne tracassait que légèrement la jeune femme, plutôt occupée par l'état de santé actuel de son invité. Constamment, elle tentait de vider son esprit pour remettre ses idées en place et pouvoir se comporter convenablement et comme habituellement, même en présence de cet homme. Ce dernier souffrait de sa blessure, qui se vidait de quelques gouttes de sang, suite à la disparition de la pression faite par le bandage. La personne qui lui avait fait ça ne l'avait pas loupé, au contraire, elle aurait pu le tuer. En pensant à ça, une grimace apparut sur le visage de la petite scientifique, qui n'arrivait pas à imaginer la disparition tragique de son partenaire de jeu.

Elle l'écouta, sans l'interrompre. La voix de l'homme parvenait lentement à ses oreilles, comme une douce mélodie dont elle ne pouvait se lasser. C'est lorsqu'il critiqua la situation à laquelle Pandora eut à faire, que cette dernière se réveilla, vexée. Peut être aurait elle du profiter de la faiblesse de Nemo pour lui caresser violemment le visage avec son poing. Elle n'avait pas besoin qu'on lui rappelle qu'elle était minable et sans force, dorénavant. De plus, un vieil homme et une femme dénuée de force face à une ninja, le vainqueur était déjà voté. Ce petit rappel à la réalité, pourtant, ne lui faisait aucun, lui permettant même de remettre de l'ordre dans sa tête. Il lui proposait son aide. Intéressant mais quelle contrepartie devait elle lui verser ? Quelle aide allait il lui apporter ? Et les conséquences de cette association ? Fréquenter la mafia était très dangereux. Les risques d'y rester étaient grands. Quiconque rentrait dans cette organisation ne pouvait en sortir. Se lancer dans une histoire comme celle-ci pouvait entraîner beaucoup de conséquences néfastes. Dans les paroles du beau brun, elle pouvait aussi déceler une certaine haine envers les japonais. Qu'est ce qu'on ne pouvait entendre d'une mafia à une autre. La jeune femme soupira tournant la tête, exaspérée par les mots de cet homme.

Puis, elle sentit une caresse dans sa chevelure, la désarçonnant de nouveau. Comment contrôler l'effet que lui faisait de tels gestes ? Un léger frisson parcourut son échine, lui faisant apprécier cette petite douceur. Elle sentait une légère poussée pour qu'elle le regarde, enfin. C'est ce qu'elle fit et, derechef, elle se perdit dans les yeux magnifiques de son partenaire. Pandora pouvait lire dans ses yeux son incapacité à parler, à exprimer ce qu'il ressentait mais elle comprenait. Malgré le peu de fois et le peu de temps qu'ils s'étaient parlés, qu'ils s'étaient connus, ils en savaient autant sur l'un que sur l'autre. Ils se connaissaient autant physiquement que psychologiquement mais chacun avait une idée des limites de l'autre. Elle se rendit compte qu'elle ne pouvait se passer de lui et que la présence de cet homme auprès d'elle lui permettait de se sentir... Mieux ? Ressentir du bonheur, sûrement, si elle avait une idée de ce qu'était, le bonheur. En dehors d'une partie de jambes en l'air, dans la vie de tous les jours, elle ne trouvait aucun exemple.

Les mots de Nemo la frappèrent de plein fouet et engendra en elle une petite crise de colère, digne des femmes amoureuses et désespérées par le comportement d'indifférence de leur mari.
« Comment peux tu dire que tu n'existes pas, imbécile ! Tu es composé d'organes, tu respires, tu saignes, tu marches, tu parles, tu penses, tu ressens. Peut être que je prends tes mots trop au pied de la lettre mais je te trouve très dégueulasse avec toi même. »
Elle inspira, tentant de se calmer tandis que Théodore les rejoignait dans le salon, tenant fermement dans ses mains la trousse de soin qui allait permettre à la jeune femme de prendre soin de son invité, peut être avec brutalité vu la fumée de colère qui émanait d'elle. Elle revint alors à la question qu'il venait de lui poser, tentant aussi bien que mal à rester indifférente aux caresses que lui faisait Nemo.
« Vu la dégradation importante de mon état, j'ai calculé moins de dix ans, largement moins de dix ans. Je ne te dirai pas la durée exacte. »

Théodore s'en alla, sentant l'atmosphère se frigorifier suite aux paroles de la femme. Cette dernière attrapa la trousse de soin et en sortit un tube de crème ainsi qu'un coton sur lequel elle posa une noisette du liquide blanc. Délicatement, elle souleva le haut de Nemo, appliquant le coton autour de la plaie, nettoyant avec douceur le sang séché. Elle faisait en sorte de ne plus trop regarder Nemo. Mais franchement, qu'est ce que ça pouvait lui faire de savoir combien de temps il lui restait à vivre. Pandora était perdue, voilà tout ce qu'elle était. Devait elle lui en dire plus ? Sachant qu'il en savait déjà beaucoup et vu les rumeurs dans les bas fonds de Gotham, il saurait très vite combien de temps, il restait à la jeune femme. Elle soupira, finissant par croiser le regard de son « ami ». Sa main inoccupée glissa sur la joue du jeune homme alors qu'elle s'empêchait au dessus de lui, positionnant ses lèvres sur les siennes pour sceller un doux baiser. Une légère vague de chaleur s'imposa en elle tandis qu'elle prolongeait sans hésitation. Elle finit par se détacher, ne s'écartant pas trop et posa son front contre celui de l'homme. 
« Serais tu inquiet, Nemo ? Aurais tu peur de me perdre ? »

All that I do is a disaster

Une peau si douce, délicate, une peau qui portait un parfum inoubliable, il semblait qu'au travers de ses doigts il pouvait déjà sentir cette odeur, c'était comme s'il la connaissait par coeur, une situation tellement rassurante mais aussi inquiétante, étrange n'est-ce pas ? Les mots de Nobody étaient toujours aussi secs, aussi rudes malgré son triste état physique, il avait encore son intégrité psychologique... Enfin, il l'avait retrouvé, car Nemo avait présenté quelques démences dans cette chambre d'hôpital, une chance que Mocovich n'eut rien dit, à qui le dirait-elle ? Et pourquoi faire ? Nemo savait qu'elle saurait utiliser cela contre lui, tôt ou tard. Il lui était redevable, Nobody payait toujours ses dettes. Mais il ne voulait plus y penser, il pensait à l'instant présent, il avait faillit y rester il y a sept jours seulement, et le voila debout, enfin... Plus à présent... Il était faible mais continuait à être désagréable, la traitant de faible, de femme. Il ne savait pas s'il lui faisait du mal avec ses mots, il ignorait s'il arrivait à l'atteindre avec ce qui semblait atteindre tout le monde, il pensait qu'elle était différente, qu'elle supportait... Peut-être la voyait-il plus forte qu'elle ne l'était réellement, il l'eut comprit lorsque celle-ci finissait par céder à la colère. Nobody la fixait de son célèbre regard vide d'émotion, oui elle était énervée. Mais il n'arrivait pas à comprendre pourquoi, il n'arrivait pas à saisir ce qui avait pu la mettre dans cet état, quel mot ? Quelle nouveauté lui avait-il appris dans cette phrase pour qu'elle réagisse seulement maintenant ? Elle l'insultait d'imbécile, il ne répondait rien, elle essayait de lui prouver par A+B qu'il existait, il ne pouvait s'empêcher de sourire légèrement à la jeune femme, non, il ne se moquait pas, il la trouvait presque adorable pour tout avouer... Elle avait presque raison... Physiquement, il était bel et bien là, malgré son état laborieux. Mais il n'avait pas d'identité, il pensait ? Quoi donc ? Il ne savait pas lui-même, Nemo jugeait judicieux de ne pas répondre à la jeune femme tout de suite, mieux valait ne pas mettre en colère une femme qui s'apprête à vous soigner, car elle serait capable de faire pire que bien...

Le Majordome faisait son retour, mais il disparaissait aussitôt. Bien élevé ce petit gars... Nemo caressait doucement son visage alors qu'elle répondait enfin à sa question, ses iris bleus posés sur elle il trouvait le bilan assez correct. Elle s'approchait de lui et sa main glissait sur la clavicule de la jeune femme, il avait cessé ses douceurs sur sa peau, la laissant se concentrer sur ce qu'elle faisait, puis lorsqu'elle eut fini il sentait sa main sur sa joue il fermait les yeux quelques instants profitant ainsi du doux contact de ses lèvres qu'elle fit durer. Il ne fit rien, il la laissait faire, elle menait tout cette fois ci. Puis il sentait ses lèvres quitter les siennes, il ouvrait doucement les paupières, le souffle de la jeune femme venait effleurer son visage lorsqu'elle l'interrogeait... Un moment de silence s'installait, il avait refermé les yeux sa main derrière la nuque de la jeune femme, il restait immobile et calme avant de se rehausser légèrement en levant les paupières « A quoi cela servirait-il d'avoir peur ? La mort est un passage inévitable... Je voulais juste savoir qui de nous deux partirait le premier. » Il lui adressait un léger sourire en posant sa seconde main sur sa hanche pour l'attirer doucement vers l'accoudoir à sa droite. Non, il ne pouvait pas avoir peur n’est-ce pas ? Il n’avait jamais peur... Il n’avait rien à perdre n’est-ce pas ? Pouvait-il considérer Pandora comme une raison de vivre, il ne voulait pas... Peut-être que c’était déjà trop tard, il ne voulait pas envisager cette possibilité. Son regard lisait la curiosité de sa partenaire de jeu (car il préférait la considérer ainsi) de savoir où il voulait en venir. Alors il soufflait enfin la réponse qu’elle semblait attendre « Rassures-toi... Je crois bien que ce sera moi. »

Moins de dix ans... Et elle s'inquiétait, il ne savait même pas s'il finirait le mois. A chaque coin de rue, un ennemi le guettait, cela faisait dix ans qu'il provoquait tout le monde, à force de vouloir se battre sa carcasse, ils avaient toujours perdu. Mais il sentait qu'ils finiraient par s'allier pour se partager sa mort, une tactique moins amusante mais probablement plus efficace. Il n'avait aucune preuve, mais il le sentait. Nemo aurait pu demander la protection de la mafia, mais il n'en voulait pas. Alors il restait là, à attendre ce qui devait arriver tôt ou tard. « J'ai été sauvé de peu, mais la prochaine fois... Je ne serais probablement pas loupé. » Achevait-il d'expliquer en retournant caresser ses soyeux cheveux bruns, il la fixait de ses yeux bleus avec un air calme, alors qu'il parlait de sa propre fin. Il la sentait encore énervée, et ses propos n'allaient probablement pas calmer Pandora car il ne manifestait aucun intérêt pour sa propre vie alors qu'elle venait de lui confier se battre pour lui, alors il enchaînait toujours aussi calmement lui confiant à son tour quelque chose « Tu ne me connais pas Pandora. Mais je ne saurais te le dire, car j'ignore également qui je suis. Ce n'est pas un déni, c'est... L'oublie. » Son regard se perdait alors dans le néant, ses instants assez étranges où Nobody était plongé dans ses pensées, des moments d'absence où il semblait justement chercher quelque chose de perdu au fond de lui, mais rien ne revenait jamais et toujours il revenait au cruel monde réel pour constater que le monde était resté comme il l'avait laissé en sombrant dans ses pensées. Il revenait à chaque fois, comme si de rien n'était, pourtant dans ses instants il semblait perdu, ou plutôt seul au monde. Mais cette fois, lorsqu'il revenait à lui après quelques secondes de méditation où il revoyait encore cette femme aux yeux bleus époustouflant, se dessinait lentement le visage de Pandora et de doux yeux bruns.

Un léger sourire se dressait sur son visage, finalement, il se sentait plutôt bien avec elle, il devait l'admettre, c'était un moment de répit inespéré après une semaine comme celle-ci. Il laissait lentement sa tête basculer sur le coté pour se poser contre le bras de la jeune femme, ce n'était pas le plus confortable qu'il existe, mais il y était pas trop mal. Enfin sa main dans ses cheveux tombait sur sa nuque, il usait d'un dernier effort pour l'attirer contre lui, il était épuisé... Les patchs de Morphine qu'il s'était collés sur les épaules, omoplates et cuisses avaient beaucoup plus d'effets lorsqu'il restait enfin au calme, probablement souffrirait-il d'effets secondaires à cause de surdosage, pourvu qu'il ne ce soit pas collé une dose létale, quoi que... Ce serait une mort douce dans des bras doux, une mort inespérée... Nemo ne quittait pas la jeune femme du regard, il ne se ménageait pas, oui il était dégueulasse avec lui-même, mais il ne faisait que de poursuivre ce qu'on lui avait fait subir, une façon de faire ancrée dans ses habitudes, pour lui c'était normal de se comparer à une machine, à une arme... Trop de confidences, il ne savait pas s'il se mettait en danger, mais la situation ne semblait pouvoir être pire pour lui désormais.

La nuit tombait lourdement dehors, au son des gouttes de pluie qui s'abattaient avec violence contre le toit de la demeure. La soirée s'annonçait plutôt calme et cette fois-ci, Pandora ne la passait pas seule, et pas enfermée dans son laboratoire à refaire incessamment les mêmes calculs, ne parvenant jamais aux mêmes résultats. Durant des jours, elle n'a fait que ça. En dehors de ses sorties pour découvrir le traître, de nombreuses heures s'écoulaient lorsqu'elle était dans son antre. Le temps n'avait pas réellement d'emprise sur elle, une fois emportée dans son travail. Des piles de papiers s'entassaient sur des bureaux dont on ne voyait plus la couleur. Des ustensiles couvraient le sol, baignant dans de petites flaques de sang, provenant de la jeune femme qui se blessait régulièrement lors de ses crises de colère. Seuls les murs étaient intacts. Des photos de famille le décoraient, ainsi que des dessins d'enfants et des lettres. Au fond d'elle, Pandora n'avait pas oublié ses parents mais elle était incapable d'exprimer ce qu'elle ressentait à leur égard et le choc qu'a causé leur disparition soudaine. Seul Théodore pouvait imaginer la douleur qui balayait le fond du coeur d'Héléna. Peut être était-ce la raison pour laquelle elle avait toujours voulu vivre seule, la raison pour laquelle son comportement était si horrible et si excécrable.

Seulement, la rencontre avec Nemo avait changé pas mal de choses et sûrement la souffrance s'atténuait à chacune de leur rencontre. Pandora lisait en lui comme dans un livre ouvert et décelait vite ses faiblesses. Et elle en était une, cela était indémontrable. Cet homme la regardait avec un regard étrange, mystérieux mais qui provoquait des frissons de chaleur dans le corps de la jeune femme. C'était évident. Elle lui avait succombé et elle ne pouvait plus se le cacher. Ce fait était devenu trop flagrant, autant pour elle que pour son entourage. Cette situation lui portait défaut, elle s'en rendrait compte bien assez tôt. Nemo était un de ses points faibles et malgré sa personnalité, elle savait pertinemment qu'elle irait à son secours s'il le fallait. Mais cet "amour" allait avoir des conséquences peu positives pour les deux tourtereaux. C'était un peu comme Roméo et Juliette. La mafia aurait à l'oeil la jeune femme et sa vie pourrait remplacer celle de Nemo lors d'un conflit. Finalement, elle n'avait pas vraiment peur de mourir... Juste de ne pas avoir assez vécu.

Elle se perdait dans ses yeux, sous ses caresses. Elle fondait totalement pour lui et à cet instant précis, elle voulait simplement lui sauter au cou et le couvrir de baisers. Mais l'état de cet homme ne lui permettait pas ce genre d'initiative. Peut être avait elle peur de lui faire encore plus de mal? La réponse que lui fournissait Nemo n'était pas forcément celle à laquelle elle s'attendait mais la présence de ses doigts dans sa nuque apaisée ses pulsions de colère. Elle aurait sûrement voulu entendre une réponse telle que: "Je voulais simplement savoir le temps qu'il me restait à passer à tes côtés". Mais venant de Nemo, c'était presque prier pour un miracle. Cependant, où voulait il en venir? Elle eut vite sa réponse. Elle ne tolérerait pas qu'il parte le premier. Peut être pensait il comme elle, qu'il ne voulait pas partir avant elle? Elle ne savait pas trop quoi penser et le silence répondit à sa place. Il s'était légèrement relever mais Pandora n'y faisait pas attention. Il était vrai qu'elle pouvait le perdre à n'importe quel moment. Que ça soit par la mafia elle même ou même par une femme folle de jalousie. Soudain, il l'attira près de lui, l'attrapant délicatement par la hanche pour l'inviter à s'asseoir sur l'accoudoir, tout près de lui.

Pandora l'écoutait parler sans vraiment écouter. Elle était plus occupée par la blessure de son partenaire. Ce dernier jouait lentement avec ses cheveux bruns, la perturbant dans son activité. Ce n'est qu'en entendant son nom qu'elle releva la tête, le fixant avec curiosité. Il était vrai qu'elle ne le connaissait pas mais c'était tout comme. Et ça, il ne pouvait pas le nier. Elle remarqua que l'esprit du jeune homme s'était évadé, sûrement dans un souvenir pour fuir ce contexte où il se trouvait en présence de la belle Pandora, qui pouvait devenir dangereuse pour rien. Il finit par lui sourire, déclenchant un faible sourire en coin chez la jeune femme. Le contact qu'il provoqua contre son bras prolongea ce petit sourire. Elle se perdait dans le regard azur de son tendre, n'osant pourtant pas trop s'avancer, par crainte d'amplifier la douleur. Cependant, ses pulsions voyaient les choses différemment. Lentement, elle pencha son visage vers celui de Nemo, scellant de nouveau un baiser qu'elle rendit plus sensuel, plus agréable, ne voulant pas précipiter les choses. En aucun cas elle ne voulait rompre ce moment. La présence de cet homme auprès d'elle la rassurait, la rendait... Bien.

Entraînée par ce doux baiser, elle se laissa guider par ses envies, se laissant basculer sur Nemo, avec méfiance et douceur. Installée sur lui, elle passa une jambe de chaque côté du corps de l'homme, constellant son cou de doux baisers. Un vague frisson parcourut son échine tandis qu'elle se battait contre son désir. Se stoppant net dans son action, elle se redressa à califourchon sur son invité, faisant extrêmement attention à ses gestes, maintenant une petite pression sur le torse de l'homme pour l'empêcher de se relever. Ses yeux se levèrent vers le plafond. Prise de petits tremblements, elle se mit à respirer bruyamment, tentant de se calmer puis fixa derechef Nemo, prenant la parole.
"Je te succombe. As-tu vu dans quel état tu me mets, Nemo? Je ne compte pas te voir disparaître de ma vie."
Elle s'abaissa de nouveau pour que leurs lèvres s'effleurent, laissant l'envie monter lentement, de l'embrasser. Elle inspira de nouveau, posant délicatement sa main sur la joue du bel homme qu'elle caressa doucement avec son pouce. Son front posé contre le sien, elle ne pouvait décrocher son regard du sien.
"Peut être que je ne te connais pas suffisamment Nemo, mais c'était comme si c'était le cas. Ne me dis pas que tu es indifférent à ma présence. Je ne te croirai pas. Tu as beau me critiquer, m'affaiblir avec tes grossièretés, tes yeux me diront toujours le contraire, tout comme tes lèvres, tes mains..."
Elle avala difficilement sa salive, se redressant légèrement, posant cette fois-ci, ses deux mains sur le torse brûlant.

All that I do is a disaster

Un sourire tendre, rêveur, il lui semblait que ce sourire lui réchauffé le coeur, c'était si léger sur ses lèvres, si beau, si sincère, elle ne mentait pas il le sentait. Est-ce qu'il pouvait lui faire confiance ? Il aurait tellement voulu lui faire confiance, mais il n'y arrivait pas, savait-il seulement pourquoi il n'y arrivait pas ? Nemo ne voulait pas y réfléchir, il ne voulait pas se pencher sur la question, il se sentait bien avec elle, il ne voulait pas penser à autre chose, à quoi cela servirait-il d'apprendre à faire confiance à ce jour ? C'était trop tard... Mais est-il vraiment trop tard pour ce genre de choses ? Était-ce trop tard pour être humain ? Il posait sa tête contre le bras de la jeune femme, il la fixait, elle le fixait, ils se fixaient ; il lui souriait, elle lui souriait, ils se souriaient ; et surtout le silence... Juste cet échange de regard et de sourire c'était si tendre, si calme... Il était toujours partagé entre l'idée de lui arracher la tête ou la dévorer de baisers, mais il ne pouvait faire ni l'un ni l'autre, il se sentait passif de tout, il ne faisait rien, mais il savait qu'elle ne lui ferait rien de mal, alors il restait relativement calme et posé. Elle se penchait doucement vers lui, il fermait les yeux à l'approche de celle-ci puis sentait les lèvres délicieuses de la jeune femme contre les siennes, il continuait de caresser sa nuque durant ce doux baiser. La langue de la jeune femme glissait dans sa bouche et il se plaisait à la laisser jouer avec la sienne, c'était si agréable il aurait voulu que ça dure encore et encore... Elle se penchait au-dessus de lui, il sentait la jeune femme s'installer sur ses cuisses, il glissait doucement sa main de la nuque de la jeune femme dans son dos dans une caresse légère et sensuelle avant de tenir ses hanches entre ses deux mains sans forces... Puis elle quittait ses lèvres à son regret, les lèvres de la jeune femme se posaient sur son menton avant de venir parcourir son cou de délicieux baisers, il entre-ouvrait doucement les yeux en serrant doucement ses doigts autour de sa taille sans trop savoir que faire d'autres, il n'arrivait plus à se redresser, il était immobile et ne pouvait faire autre chose que de savourer cet instant tel qu'il était.

Soudain elle s'arrêtait, il levait les yeux vers elle pour l'observer reprendre son souffle, réfléchir aussi, elle semblait toute chamboulée, il ne pouvait pas s'empêcher de dessiner encore un léger sourire sur ses lèvres, elle était si belle dans tous ses états... C'était plus fort que lui, il ne pouvait s'empêcher de la trouver magnifique, fascinante et... Unique... Il souriait, mais celui-ci disparaissait à peine quelques secondes avant qu'elle ne le regarde à nouveau, il n'avait pas habitude d'avoir envie de sourire, et il devait avouer cette réaction incontrôlable il s'en sentait un peu déconcerté. Elle le regardait, il la regardait, l'un et l'autre savait ce que l'autre pensait, mais ils avaient tout deux beaucoup de mal à le gérer, surtout Nemo, car si la jeune femme assumait plus ou moins sa part d'humanité, Nemo en ignorait l'existence même. Voila pourquoi elle semblait si forte à ses yeux. Les mots de la jeune femme frappaient, cela était si douloureux à entendre mais ces mots savaient le combler, c'était inexplicable, c'était étrange et troublant... Oui, il avait vu, mais il ne répondait rien, il ne disait rien car il se sentait au fond dans cet état au fond de lui, il se sentait désireux d'elle alors qu'il était souffrant, jusqu'où pouvait aller ce vice ?

Sa déclaration le parcourait d’un frisson, elle ne voulait pas le laisser à son destin... Pourquoi ? Si elle osait se mettre dans le chemin de la mafia, elle n’en sortirait jamais, pourquoi mourir en vain ? Car sans victoire, il n’y aurait aucun sacrifice... Il ne disait rien, trop faible pour riposter, pour la menacer d’oser essayer de le sauver... Ses iris bleus ne la quittaient pas, puis elle s’approchait à nouveau de lui, il fermait les yeux sentant les lèvres de la jeune femme caresser les siennes sans entreprendre de baiser. Une caresse sur la joue, il ouvrait les yeux alors qu’elle parlait encore, des mots qui relevaient des faits qu’il ne pouvait plus nier. Juste fuir, et encore...

Elle se redressait, il sentait sur son torse la délicieuse morsure de ses mains glacées contre sa peau brûlante et fiévreuse. Il détourait le regard, il tournait la tête vers les flammes qui dansaient dans cette grande cheminée, il tentait finalement de se redresser, mais elle exerçait sur lui une pression suffisante pour qu'il ne puisse bouger ; alors il restait là plongeant à nouveau son regard coloré dans celui de la jeune femme, il était passible et paisible... Ses mains entourant ses hanches si joliment dessinées par dame nature, Nemo se sentait soumit à cette femme, esclave de son charme et de cette aura qu'elle dégageait, tout cela était-il vraiment réel ? Il la fixait à nouveau, ses mains lâchaient ses hanches pour se poser sur les mains glacées de la jeune femme qui le bloquait, il caressait doucement ses poignées sans la quitter des yeux puis dessinait enfin un léger sourire sur ses lèvres « Tu me plais... Toi... Et tes mots... Ton... Regard... Ta peau.... Ton... » Il semblait que parler était devenue un exercice particulièrement difficile, la respiration difficile et il semblait tellement mal à l'aise parce qu'il lui confiait, un début d'aveu ? Pour une fois, il ne la traitait pas de laide, ni de monstre, il ne lui mentait plus, il mettait les vrais mots sur ce qu'il pensait. Nemo remontait ses mains le long des bras de la jeune femme pour saisir ses épaules ; son coeur battait si fort dans son torse, il aurait voulu qu'elle le lui arrache, là maintenant de suite... Nobody attirait la jeune femme vers lui sans cesser de sourire bien que celui-ci soit particulièrement faible et fébrile « Et... Cette chose... » elle était si proche, tellement proche, il sentait sa douce odeur, il se souvenait encore de cette coloration grisâtre, de ce regard sanguinaire, de... Ce physique tellement monstrueux, mais il l’avait trouvé magnifique... Plus magnifique que jamais... Nemo fermais doucement ses yeux en laissant glisser ses mains sur le cou de la jeune femme, il caressait ses joues puis ses lèvres de son pouce avec douceur. « C'est pour ça que je te hais à ce point... » Oui... La sincérité de Nemo avait ses limites, s'il acceptait d'avouer la trouver à son gout, il ne pouvait pas admettre l'aimer... Pourtant, ll la voulait tellement, un désir brûlant à l’égal de sa fièvre ; sur son front commençait à perler de la sueur, il se sentait tellement faible et inutile... Une sensation qu’il haïssait, mais il sentait qu’elle n’en abuserait pas, qu’elle n’en ferait aucune remarque, qu’elle serait comme elle l’était à cet instant : douce et surprenante...

« Pandora... Je n'ose pas... Je n'ose pas bouger... Je n'ose pas vivre... Tout ce que je fais est une catastrophe... » Soufflait-il enfin en parvenant enfin à attirer la belle contre lui, il capturait ses lèvres avec ardeur et une envie plus que dévorante comme s'il cherchait à lui faire oublier les mots qu'il venait de lui confier, il serrait entre ses doigts son menton pour la maintenir contre lui, sa seconde main sur sa taille venait la caresser avec un manque de douceur, il cherchait à la brutaliser sauf qu'il ne le pouvait pas, il était bien trop affaibli, mais la violence avait toujours été son seul refuge.

Sous ses doigts tremblants, elle sentait le corps du bel homme tentait de se redresser, en vain. de toute manière, si ça n'avait pas été elle qui l'avait retenu, ça aurait été la douleur due à la plaie. Le regard magnifique de son invité la faisait chavirer, provoquant un désordre dans son coeur. C'est comme si tout s'emballait, comme si les rouages de son organisme se mettait à fonctionner à une vitesse folle. Comme ci son coeur allait lâcher d'une minute à l'autre. Pandora lisait dans ses yeux azurs tout ce, qu'au fond d'elle, elle voulait entendre de lui.Enfin, Pandora. Devrais-je plutôt dire Héléna. Cet homme, cet étranger parfait représentait une énorme menace pour Pandora, qui même ayant succomber sous son charme, ne pouvait nier. Cet attendrissement soudain pour une personne du sexe opposé laissait paraître quelques bribes de la personnalité joviale d'Héléna. Cependant, le fort caractère de Pandora tentait de lutter. En aucun cas elle ne devait montrer une quelconque faiblesse, même si c'était trop tard. Folle, folle de lui. Un coup de foudre? Sûrement mais cela, la jeune femme ne pouvait se l'expliquer. La science n'avait pas vraiment sa place dans ce domaine et toute explication ne pouvait être qu'illogique et indémontrable. L'alchimie de l'amour était un grand mystère, autant pour elle pour que l'être qu'elle avait sous les yeux.

Les mains de ce dernier se posèrent avec délicatesse sur les hanches de la jeune femme qui ne put retenir un léger frisson, montrant contre son gré qu'elle ne résistait pas au contact physique avec lui. Contrairement au contexte de l'instant présent, Nemo semblait paisible, calme comme si l'effet de la présence de Pandora ne le bouleversait plus autant avant, comme si tout était devenu compréhensible. Les doigts doux de l'homme glissèrent sur les mains d'Héléna qui n'arriva pas à retenir un petit sourire au coin des lèvres et se rétracta immédiatement, laissant apparaître une petite rougeur. Elle l'écoutait attentivement, ne cachant pas son étonnement et la chaleur que les doux mots de cet homme provoquait en elle. C'était comme une décharge électrique qui intensifiait les battements de son coeur, accélérant la circulation de son sang mais paradoxalement, la figeant sur place. L'expression gênée de l'homme la bouleversa, provoquant la montée de quelques larmes au bord de ses yeux. Ses tremblement reprirent de plus belle quand elle sentit sous ses doigts le pouls rapide de son tendre. La sensation était si étrange qu'elle aurait pu l'avoir dans les mains...

Oui, dévoiler ses sentiments pouvait être un exercice compliqué, déboussolant. Le manque de mot, l'envie de garder ça pour soi, l'incapacité à exprimer à voix haute ce qu'on ressent tout bas. C'est ce qu'elle lisait ente les lèvres de cet homme, qu'elle considérait dorénavant comme sien. D'un léger geste, il l'attirait doucement vers lui. Pandora ne savait pas quoi dire et un sourire sincère et tendre apparut sur son visage. Sa réponse était aussi difficile à avouer que les sentiments de ce cher Nobody. Une partie d'elle voulait garder ça, le garder comme un secret et ne jamais le dévoiler. Elle devrait faire mijoter cet homme et attendre qu'il vienne toquer à sa porte en plein milieu de la nuit pour prononcer les mots qu'il faut. Durant un instant, elle s'imaginer Nemo lui dire "Je t'aime". Une larme se décrocha de ses yeux, glissant doucement le long de son nez. Amoureuse et faible, voilà ce qu'elle était devenue. Puis, il parla de la forme secondaire de Pandora. Cette dernière déglutit. Avant de se faire cambrioler, elle cherchait le remède pour chasser ce démon noir et l'homme qu'elle désirait tant lui annonçait que ce "monstre" lui plaisait. Bouche bée, cette annonce bloqua tout le mécanisme de son cerveau. Aucune réaction.

D'un geste vif, elle décrocha de l'échange de regard, sentant les doigts de Nemo parcourir son visage, le couvrant de caresse/ Elle ne releva la tête que lorsqu'il lui avoua qui la "haïssait". Était-ce sa manière de lui qu'il l'aimait? En tout cas, cette dernière phrase fit oublier la dernière, provoquant un léger rire. Attendrie et sous le charme, ses mains se déplacèrent lentement sur le corps du jeune homme, répondant timidement aux caresses. Elle observait avec un certain plaisir les conséquences de ce changement de comportement chez Nemo. D'un coup, elle voulu lui dire tout ce qu'elle ressentait, se jeter à son coup, lui hurler ses sentiments, espérer un retour positif. Mais comment dire à cet homme que c'est lui et personne d'autre qu'elle désirait? Comment avouer à un homme appartenant à son entourage depuis très peu de temps que notre coeur bat pour lui, qu'il est notre nouvelle raison de vivre? Pandora manquait de mot et d'expérience pour déclarer sa flamme. Peut être baignait elle aussi dans une certaine crainte? Nemo était un coureur de jupons et cette idée ne plaisait guère à la jeune femme. Il était possible qu'elle ne soit qu'un simple nom sur un tableau de chasse. Venant de Nemo, elle ne pouvait le supporter. Elle ne voulait pas être un nom sur un bout de papier mais un nom gravé au fer blanc sur l'organe vital de cet homme.

Entraînée par le geste doux mais insistant de son partenaire, elle s'approcha doucement de ses lèvres, l'écoutant de nouveau. La soirée était aux aveux. Mais ça, elle s'en moquait. Ses lèvres rencontrèrent avec intensité celles de son invité, provoquant un battement puissant dans sa poitrine. La fougue de ce baiser laissait la voie libre à son plaisir, voulant aller plus loin malgré la faiblesse de Nemo. Sous ses baisers et ses caresses, elle sentait comme de petites décharges, qui la faisaient palpiter. La main brutale de Nemo dans son dos accentua cet envie soudaine tout comme la force qu'il exerçait sur son visage pour la maintenir et faire durer ce doux baiser. Sous l'emprise de cet homme, elle lui mordilla avec douceur la lèvre inférieure, rendant le baiser plus langoureux, se décidant à jouer avec la langue de son partenaire. Sa respiration devint saccadée, marquant le rythme du baiser qui s'intensifiait au fur et à mesure...

Un toussotement la sortit de sa rêverie, la faisant décrocher avec difficulté de cet échange charnel. Quittant lentement les lèvres de son partenaire, toujours avec un petit sourire en coin, elle regarda de côté et aperçut son majordome lui faire un petit signe. La jeune femme avait totalement oublié qu'il n'était pas seul ici présent. D'un geste machinal, elle se retira de sa position, déposant un dernier baiser bref mais exprimant son désir, elle s'installa sur l'accoudoir, se ressaisissant.
"Nous nous sommes laissés emporter."
Le sourire de Théodore lui suffisait comme réponse et lorsque le regard du vieil homme alterna entre la trousse de secours et Nemo, elle fit signe que oui. La majordome s'avança près de Nemo et sortit les outils nécessaires pour le soigner.Laissant glisser ses doigts dans la chevelure douce de son amant, elle continuait de le regarder, avec une tendre sans égale. Ses ardeurs se calmaient lentement, laissant place au calme. Ses caresses rassuraient l'homme sur les intentions du majordome qui s'appliquait avec délicatesse à extraire les derniers bouts de la balle.
"Je pense que notre invité va rester ici quelques jours. Un peu de repos ne lui ferait pas de mal."
Théodore ne releva pas les paroles de la jeune femme, concentré sur ses actes. D'un regard doux et amoureux, elle embrassa Nemo sur le front, ne cessant de jouer avec ses cheveux.
"Tu dormiras dans ma chambre. Je prendrai celle de mes parents."

C'est à ce moment que le vieil homme leva les yeux vers la jeune femme, surpris. Il est vrai qu'Héléna n'avait jamais posé son corps dans le lit de ses défunts parents. Que ça soit avant ou après leur mort. Pour elle, l'absence constante de sa famille l'avait incité à avoir un comportement distant envers eux. Sans pour autant les considérer comme des étrangers mais non plus comme des êtres chers. Cette annonce avait donc de quoi bouleverser le majordome...

All that I do is a disaster

Les conséquences de ses gestes ? De ses mots ? Nemo ne voulait plus y penser... Pourtant il savait que tôt ou tard il devrait méditer sur ses actes, sur ses paroles. Probablement regretterait-il de se montrer si affectueux, si faible... Oui, il prenait ça pour de la faiblesse. Nobody n'était pas très démonstratif de son affection, mais il savait qu'elle savait traduire le peu qu'il arrivait à lui donner. Est-ce que ses confessions seront à regretter ? Ou pire... A réparer ? Nemo ne savait pas vraiment pourquoi, mais il sentait qu'il n'en aurait pas besoin. Lui faisait-il confiance ? Il se plaisait à croire que non, car il ne l'assumait pas ça non plus... Était-il un lâche finalement ? Il ne l'était pas pour les raisons dites habituelles de la lâcheté, comme face à la mort ; il ne l'était pas. Mais face à des choses que les gens dits normaux trouveraient merveilleux, lui, jouait le lâche, le fuyard... Il l'assumait cependant, il le savait et il acceptait ce fait. Il l'attirait vers lui, il ne voulait pas qu'elle s'arrête sur ses mots, il savait qu'elle comprendrait... Mais ce n'était pas que pour étouffer la curiosité de la jeune femme qu'il agissait de la sorte, il avait tellement envie de ses lèvres, il ne pouvait pas s'en lasser... C'était comme s'il découvrait pour la première fois que quelque chose pouvait être agréable et doux... C'était inexplicable comme sensation, lui, tellement habitué à la violence, il se trouvait que finalement cette douceur le charmait, l’envoûtait. . Alors ce fut avec plaisir qu'il retrouvait les lèvres de la jeune femme, ce n'était pas qu'une question de désir ou d'envie, c'était du plaisir... Elle répondait à son baiser avec ardeur, il sentait la délicieuse morsure des mains glacées de la jeune femme sur sa peau brûlante, les yeux clos il savourait la douceur de ses lèvres, le gout de sa langue, son odeur si douce... La respiration de Nemo était de plus en plus difficile, la belle Pandora augmentait sa fièvre, il ne pouvait rien faire pour lutter contre cette douce chaleur qu'elle lui prodiguait.

Quelqu'un toussait, il desserrait doucement la pression de ses doigts sur le doux visage de la jeune femme, l'attention de Nemo se tournait doucement vers leur visiteur, il la laissait s'éloigner sans lutter même si son corps lui hurlait de la retenir, il ne fit rien. Il ouvrait lentement les yeux, il sortait doucement de sa bulle, c'était si étrange d'avoir laissé quelqu'un entrer ainsi dans son monde, mais ce n'était pas désagréable dans le fond. Doucement, il apprenait à s'ouvrir à elle, mais plus il s'ouvrait et plus il se braquait finalement, c'était les montagnes russes entre eux. Mais finalement, leur tour de manège s'arrêterait-il ? Et avec quelle issue ? Pandora souriait, il ne répondait aucunement à celui-ci, il restait relativement calme et immobile, ses yeux cependant suivait celui de la jeune femme qui était posé sur le vieil homme ; Nobody fermait lentement les yeux puis sentait les lèvres de la jeune femme se poser sur les siennes assez brièvement, il battait des cils pour tenter de se réveiller alors qu'elle parlait au majordome, et quand il parvenait enfin à reprendre ses esprits il observait la jeune femme qui venait jouer avec sa chevelure noire, il la regardait sans réellement comprendre la tendresse qu'elle lui accordait. Il pouvait lire dans son regard une douce affection, Nobody toussait légèrement en sentant un métal glacé contre sa peau, son regard tombait sur son torse où la majordome faisait sa cuisine, il sentait tous ses muscles se crisper tandis que la jeune femme caressait doucement ses cheveux comme pour le rassurer avant de déclarer qu'il resterait quelques jours supplémentaires. Nemo fronçait les sourcils, non... Il n'en était pas question ! Il ne pouvait pas se permettre de rester là quelques jours... A ne rien faire... Nemo serrait les poings pour tenter de se redresser mais en vain, il sentait les lèvres de la belle Pandora sur son front, il abandonnait les efforts, laissant doucement ses muscles se relâcher.

Puis le majordome s'arrêtait lorsqu'elle annonçait lui laisser sa chambre, Nemo fermait à nouveau les yeux, il se sentait juste épuisé. Il se sentait de plus en plus faible et fébrile ; il ne faisait plus vraiment attention à ce qui l'entourait, il suivait de loin ce qu'il se passait, un long moment de silence après une proposition de la jeune femme, qu'est-ce qui gênait à ce point le majordome ? Nobody devait avouer ne pas comprendre, mais avait-il seulement envie de faire l'effort de comprendre ? Puis il sentait à nouveau la main froide de la belle scientifique remuer dans ses cheveux, et l'homme reprendre ce qu'il farfouillait dans sa blessure, et dire que c'était un médecin urgentiste qui l'avait opéré, à croire que le travail fut mal fait... A moins que... Nemo ouvrait subitement les yeux en sentant le doigt du vieil homme palper sous sa blessure son tatouage de la Bratva qu'il avait sur la hanche. Ni une, ni deux, il avait saisit son poignard qui était resté sur le coussin du fauteuil lorsqu'il eut coupé son bandage ; il plaçait dans un geste rapide et douloureux sa lame sous la gorge du majordome de sa belle. Le souffle saccadé, il semblait tout à coup bien réveillé par cette décharge d'adrénaline qui serait probablement passagère, le majordome décollait doucement sa main sans regarder Nobody dans les yeux, il restait immobile, attendant qu'il retire sa lame, l'homme n'avait pas peur... C'était comme s'il savait que rien ne lui arriverait, que Nemo ne ferait rien. Ou plutôt qu'il savait que la belle Helena ne laisserait pas le mafieux faire, quels que soient ses sentiments pour lui, il semblait qu'un lien des plus forts était tissé entre eux. Ils gardaient cette notion de maitre et de personnel, mais il y avait justement quelque chose de personnel entre eux, Nemo n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Il relevait lentement ses iris bleus vers la jeune femme, un silence de mort se faisait, Nobody la fixait sans réagir, elle tentait de le rassurer par le regard, il semblait ailleurs, il semblait chercher au fond de lui une raison de sa réaction excessive. Il avait été marqué assez jeune finalement, Adrian le lui avait fait peur avec fierté dans son regard, et Nemo... Encore bien trop naïf, avait été heureux de se faire marquer la peau, il avait ressenti la fierté d'Adrian au plus profond de lui, Nemo avait crut avoir fait quelque chose d'extraordinaire, il avait crut être à la hauteur... Mais ce fut bien des années plus tard que Nemo eut compris le réel sens de la fierté d'Adrian, il était fier de marquer sa chose à l'encre noire, c'était comme la preuve qu'il lui appartenait à jamais. C'était comme pour rappeler à Nobody qu'il appartenait à la mafia, mais surtout à lui... Il le savait, il était né avec eux, il leur devait tout et cela jusqu'à la mort.

Doucement ses doigts s’ouvraient et son poignard lui glissait des doigts pour tomber sur le sol avec fracas et sa main restait en supant dans l’air, l’homme prenait doucement le bras ballant de Nobody pour le poser sur son abdomen puis continuait calmement. La tête lourde, il se laissait tomber contre la jeune femme en fermant les yeux à nouveau, baignant de transpiration, il se sentait sale et inutile... « Je ne peux pas rester Pandora... » Soufflait-il respirant avec un délice savamment secret l’odeur de la jeune femme. Il ne pouvait pas, mais il ne pouvait pas partir, probablement que se rendre dans la chambre de la jeune femme serait une véritable torture... Probablement lui demanderait-il de rester avec lui par la même occasion, il se promettait de ne pas la faire, mais il savait que ça serait plus fort lui lorsqu’elle était là. Il avait froid et il cherchait à capturer la chaleur de la belle qui était en réalité glacée et lui brûlant comme la braise, ils étaient comme le feu et la glace. Cependant, l’effet de la fièvre le poussait à croire qu’il avait froid, il pensait même être en hypothermie... « Sois mignonne, apportes moi... Une couverture. » Ajoutait-il retenant avec difficulté un grognement en sentant le majordome tirer sur sa blessure. Puis le vieil homme nettoyait la plaie avant de passer de la Biseptine dessus en prenant soin de ne surtout pas poser de pansement sur les sutures, cet homme avait des connaissances en médecine, étrange pour un simple majordome non ? « Et aussi... Viens un peu plus près... »

Rien ne semblait perturber ce moment calme. Nemo finissait par se laisser faire le vieil homme qui s'appliquait avec délicatesse sur la tâche confiée. Oui, le majordome avait quelques bases de médecine. N'ayant été que la seule personne présente pour la jeune femme, il se devait d'avoir des connaissances suffisantes pour s'occuper d'elle convenablement. Il était comme son père. Le lien qui les unissait n'était pas réellement explicable. Cela relevait de l’indicible, de l'ineffable. Quelque chose comme ça, en tout cas. Lorsque Nemo avait rit de l'agression qu'avait subi Héléna et son majordome, l'envie de lui hurler au visage les raisons pour lesquelles elle désirait tant se venger avait été intense. Mais elle s'était retenue, ne voulant pas risquer de révéler un autre point faible. Il devenait, à ce moment là, facile pour quiconque de la détruire. La peur tournait autour d'elle, l'effleurant de près. Un jour, elle l'atteindra de plein fouet et ça l'achèvera sûrement. Ses doigts glissant entre les mèches de cheveux brunes de son tendre, elle se perdait dans son regard azur sans réellement chercher à lui communiquer quoi que ce soit. Elle pensait, tout simplement.Elle savourait cet instant avec délice, profitant de la présence de ce bel homme pour se détendre et se vider l'esprit. Elle ne pouvait nier que cet Apollon la transformait, autant mentalement que physiquement. Il était peut être un remède, mais d'un point de vue psychologique, seulement. Quoi qu'il advienne, le retrouver à ses côtés et finalement avouer avec une certaine gêne ce qui se trouve dans son coeur, ne frustrait pas autant que ça la jolie Pandora. Jusqu'au moment où cette situation apaisante prit une tournure inattendue.

Brisée dans sa rêverie, Pandora releva violemment les yeux, sentant un mouvement vif sur le canapé. La jeune femme réalisa rapidement que Nemo s'était échappé de sa douce étreinte. La première pensée qui traversa l'esprit de Pandora fut que le majordome avait touché un point sensible qui avait agi sur les nerfs, incitant le jeune homme à se redresser subitement. Ce fut donc avec surprise qu'elle analysa la scène. Nemo menaçait le majordome. Contrairement à la réaction que quiconque aurait eu, Héléna resta immobile, fronçant légèrement les sourcils. Vous me direz: "Mais pourquoi elle ne le défend pas?". Pandora savait que Nemo ne ferait rien et même s'il tentait quoi que ce soit, malgré sa faiblesse, elle lui montrerait qu'elle est capable de surmonter ses sentiments pour lui faire la peau. La lame effleurait de très près la peau usée du vieil homme qui, ne bougea pas, sachant, tout comme Pandora, que sa vie n'était pas en jeu. De toute manière, le blessé n'était pas en mesure de se défendre... Le souffle court et bruyant, il se tenait, le buste droit, tenant d'une main tremblante l'arme dont il s'était dénué quelques minutes plus tôt. D'un geste calme et léger, elle l'attrapa par les épaules, sans accentuer la pression exercée et le poussa à se recoucher, délicatement, pour ne pas enclencher de nouveau des saignements. L'homme détourna son regard vers elle, comme perdu, comme si il cherchait la raison pour laquelle il avait fait ça. D'un geste maternel, sa main se posa sur la joue du jeune homme tout en le regardant avec tendresse. Elle ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir eu une surdose d'adrénaline, un geste de défense violent contre le majordome qui a du faire une erreur. Pourtant, elle savait que si quelqu'un d'autre se serait trouvé à la place de Nemo, elle n'aurait pas hésité à lui briser le cou.

Il lâcha le poignard qui tomba dans un bruit assourdissant sur le sol. Comme si rien ne c'était passé, Théodora replaça le bras du jeu homme sur le torse de ce dernier avant de se remettre au travail. À part la chute du poignard, aucun autre bruit ne résonnait dans la pièce. Le temps se figeait puis reprenait son cours, lentement. En la présence de cet homme, le temps s'arrêtait comme s'il suffisait de bloquer les aiguilles d'une horloge pour que plus rien ne bouge. Nemo laissa tomber sa tête contre la jeune femme qui reprit ses caresses, oubliant presque ce qui venait de se dérouler sous ses yeux. Attendrie par la faiblesse de Nemo et ce soudain changement de comportement, elle écouta sans vraiment écouter, les mots de son invité. Oh si, il allait resté. Il était aussi conscient qu'elle de son incapacité à se mouvoir à sa guise pour le moment. De toute manière, il risquait sa vie au moindre pas dans le monde extérieur. Vouloir le protéger était un risque supplémentaire pour la jeune femme mais elle s'en moquait. Il tremblait, et la jeune femme ne s'en étonna pas. La douleur n'apporte jamais rien de positif mais ce symptôme semblait montrer qu'il serait sur pieds assez tôt. Elle ne fut pas non plus étonnée de l'entendre demander une couverture. Alors, qu'elle se levait pour s'exécuter, Théodore posa ses outils dans la trousse. D'un geste ferme, il la ferma et se dirigea vers les escaliers, les empruntant pour se rendre dans les chambres. Finalement, elle se déplaça dans le fauteuil à côté du sofa sur lequel était allongé le jeune homme.

Après les dernières paroles prononcées par Nemo, elle ne bougea pas, regardant cet homme avec un petit sourire. Il la voulait et cette situation amusée légèrement la jeune femme. Elle ne pouvait pas dire qu'elle aussi, le désirait à un point presque indéterminable. Élégamment, elle croisa les jambes, gardant toujours ce petit sourire au coin des lèvres. Des bruits de pas résonnèrent sur le plancher vieillit et Théodore réapparut, tendant la couverture de laine à la jeune femme, avant de fuir dans la cuisine, se décidant à préparer le dîner. En soupirant, Pandora se releva, étirant le bout de tissu pour l'étaler sur le corps de Nemo. Au lieu de regagner son siège, elle s'asseya par terre, allongeant ses jambes sur le sol, glissant sa main sur la nuque de son partenaire "J'insiste, tu seras mon invité le temps que tu te rétablisses. Tu crois réellement que je vais te laisser te pavaner dehors alors que tout le monde menace de te buter?". Elle avait prononcer ces derniers mots sur un ton de colère, fronçant les sourcils. Dans son état, il ne pouvait pas bouger et même si elle n'était pas au sommet de sa forme, elle saurait le retenir. Elle se pencha légèrement en avant pour effleurer les lèvres du beau jeune homme, pour finalement lui embrasser la joue avec douceur, descendant ses baisers au niveau du cou. Puis, elle s'arrêta, posant sa tête avec douceur sur le torse de Nemo "Tu es un imbécile, Nemo Nobody. Tout le monde te veut la peau et toutes les femmes veulent ton coeur et ton entrejambe". Avant de se taire de nouveau, elle lâcha un petit rire cristallin, affichant un plus grand sourire.

All that I do is a disaster

Le majordome quittait la pièce, il avait enfin terminé sa cuisine au grand soulagement de Nobody qui avait certes une grande tolérance à la douleur, mais il devait avouer beaucoup souffrir. Mais Nemo ne voulait rien laisser paraître. Il n'était pas un homme qui aime se plaindre, alors il subissait en silence et égoïstement. Elle bougeait, le forçant à relever doucement la tête pour la reposer sur l'accoudoir, il la suivait de ses iris bleus jusqu'au fauteuil à coté, il réclamait alors qu'elle s'approche. Il n'avait pas du genre à demander ce genre de choses, en général il prenait ce qui lui faisait envie, mais dans son état c'était devenu juste impossible. Il avait doucement fermé les yeux, elle ne bougeait pas. Il devait s'avouer assez frustré de son refus, mais il préférait l'ignorer quand il sentait quelque chose se poser sur son corps brulant, il ouvrait doucement les paupières. Nemo regardait les mains de la jeune femme étaler avec soin la couverture, il fermait à nouveau les yeux en apercevant la jeune femme dans le coin de son oeil s'asseoir au sol. Il avait encore froid, c'était bien là un grand souci de la fièvre, tout son corps était en lutte et ne savait plus se thermo réguler. Tantôt chaud, tantôt froid... Les doigts glacés de la jeune femme glissaient sous sa nuque, Nobody ouvrait les yeux sentant ses muscles se crisper suite à cette sensation désagréable qui devenait chaque seconde plus supportable à en devenir délicieuse. Elle brisait enfin le silence d'un ton plus sec, un ton colérique et avec cet instinct protecteur qu'il n'arrivait pas à comprendre. Il levait les yeux au ciel suite à sa remarque, il ne pouvait s'empêcher d'être arrogant malgré son état, il serait Nemo Nobody jusqu'au bout c'était certain... Ou presque... Car même s'il ne le voulait pas, il serait aussi Adam à jamais. Il savait qu'elle le retiendrait, et qu'il serait tout simplement ridicule s'il essayait de luter. Alors son silence face à ses mots signifiait qu'il acceptait, il n'était pas forcément d'accords, mais il acceptait. Il n'en avait pas le choix, il détestait ça, mais il avait la conviction que rien ne lui arriverait sous le toit de la jeune femme et c'était bien cela qui l'effrayait le plus. Où est-ce que cela pourrait le mener de laisser la jeune femme conduire la danse, il n'aimait pas ça... Cette sensation d'être faible, d'être manipulable... Il ne la quittait pas des yeux, épuisé, il la laissait gagner...

Elle s’approchait de lui sans qu’il ne bouge d’un centimètre, elle venait caresser ses lèvres des siennes comme pour le narguer, qu’il haïssait ça... Mais il ne disait rien, il la laissait jouer avec lui. Probablement parce qu’elle savait le faire à la perfection, ou juste parce qu’elle était Pandora et personne d’autre. Il chassait bien évidement cetteseconde idée. Elle venait embrasser sa joue, il restait immobile les yeux clos comme s’il s’était endormi. Il savourait les baisers de la jeune femme sur la peau de son cou tellement brulante, puis il sentait la tête de la scientifique sur son torse recouvert par cette douce couverture. Il pensait qu’il s’endormirait là, mais elle brisait à nouveau le silence avec une phrase des plus arrogantes... Doucement il levait les paupières pour l’observer, elle riait puis se présentait à lui particulièrement souriante, probablement satisfaite de sa petite plaisanterie, probablement jouissive d’avoir cette position de domination sur lui. Le mafieux la fixait d’un visage inexpressif, mais au fond de ses yeux brillait une lueur malicieuse qui voulait juste dire qu’il saurait lui faire payer ce qu’elle faisait, et par son sourire, il savait qu’elle l’avait très bien compris. Mais elle semblait bien décidée de profiter de cette soirée... Voir des jours qui suivront. Il savait qu’elle ne lui ferait aucun mal, du moins, rien qui ne puisse le tuer... Elle lui avait clairement fait comprendre que sa vie l’importait, il ne savait pas vraiment quoi en penser, mais il savait qu’il pouvait faire confiance à ses dires.

Doucement il glissait son bras hors de la couverture pour venir se poser sur la tête de la jolie Héléna, il penchait doucement la tête pour être un peu mieux calé et jouait doucement avec ses longues mèches, la décoiffant au passage mais cela n'avait aucune importance pour lui. Il la fixait comme s'il regardait un doux agneau. Il lui demandait enfin, brisant à son tour ce silence d'une voix fiévreuse « Et toi... Qu'est-ce que tu veux de moi ? » Le voulait-elle vraiment ? Mort ou vif ? Telle était la question... Il ne saurait jamais lui donner ce qu'elle semblait vouloir laisser penser attendre de lui, il n'était pas capable d'aimer, il n'était pas ce qu'elle espérait. Il était juste... Nemo Nobody. Elle ne pourrait jamais changer cela, ce qu'il était, personne ne le pouvait. Et s'il était capable d'évoluer, il resterait à jamais ce dont pourquoi il avait été mal traité durant toutes ses années. Ce sont les douleurs encrées en lui qui l'avait rendu ainsi, qu'elles soient physiques ou psychique. « Pourquoi vouloir vivre quelque chose de normal... Quand on est juste différent ? Quand on est... A part. » Ses doigts glissaient dans son cou, il dessinait lentement le contour de son visage en brisant son masque en lui adressant enfin un léger sourire. Sa blessure le brulait intensément, et il aurait juste voulu dormir maintenant, mais il luttait. Pourquoi ? Il se rendait compte à cet instant qu'il luttait pour passer plus de temps avec son hôte, il se sentait faible à cet instant. Par fierté, probablement aurait-il pu sombrer dans le sommeil, mais il n'y arrivait pas... Il voulait juste rester avec elle, il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il agissait ainsi. Il caressait doucement ses lèvres puis son menton avec lenteur avant de le saisir pour tenter de la tirer vers lui, mais il n'y arrivait pas, il laissait sa main glisser sur sa nuque puis tentait de la tirer à nouveau en l'attrapant par l'omoplate puis lâcher dans souffle douloureux « Merde, approches ! » Il s'énervait seul, agacé de sa propre faiblesse, de son incapacité d'obtenir ce qu'il voulait par la brutalité comme il en avait l'habitude... La respiration difficile il abandonnait la lutte en laissant sa main plate sur le dos de la jeune femme en fermant de nouveau les yeux agacé de cette situation où il ne contrôlait rien.

Elle écoutait attentivement le coeur du jeune homme battre dans cette poitrine qui dégageant une chaleur humaine qui la berçait, lentement. Plus rien ne pouvait le nier. Elle était sous le charme de ce bel Apollon. Sa façon de la regardait. La jeune femme lisait dans ses yeux de l'affection, de la tendresse. Et non un regard vicieux et remplit de fantasmes plus dégoûtants les uns que les autres. C'est ce soudain intérêt qu'il avait pour elle qui faisait battre le coeur de la belle Héléna. Jamais, au grand jamais un homme n'avait réellement posé un regard si intense et si bouleversant sur elle. Puis, l'attitude de cet homme à son égard. Ils avaient beau tenter de cacher ce qu'ils ressentaient, ils ne pouvaient s'empêcher de revenir à la charge pour se taquiner mutuellement. Le fait qu'il n'ait pas eu peur même, qu'il soit fasciné par la douce Pandora avait attisé sa curiosité. Dorénavant, ils étaient tout deux dans cette grande pièce de séjour, l'un contre l'autre, n'écoutant que le silence. L'arôme délicatement sucré que diffusait son partenaire l'envoutait au plus haut point, provoquant en elle de petits frissons. Elle n'avait envie que de se faufiler dans ses bras, manger avec fougue ses fines lèvres et serrer contre elle ce corps meurtri mais qu'elle désirait tant. Les doigts du jeune homme dans sa chevelure accentua les frissons, faisant apparaître un léger sourire sur le visage de la jeune femme. Ce contact, elle l'appréciait, n'appréciant que les caresses de cet homme. Juste lui, personne d'autre.

Des mots finirent par percer cet agréable silence, sortant Héléna de ses rêveries. Attentivement, elle l'écoutait, décryptant chaque mot. Depuis qu'elle avait enfin réussi à "insinuer" ses sentiments pour Nemo, elle ne pouvait se retenir de chercher tous les sens que toutes les paroles, qu'il prononçait, pouvait avoir. Son sourire s'agrandit, tandis qu'elle glissait ses mains gelées sous la couverture pour glisser ses doigts frais sur le corps brûlant de son partenaire. Elle parcourut avec légèreté chaque surface de peau qu'elle pouvait atteindre, frôlant la plaie encore douloureuse. Ce n'est pas pour autant qu'elle ne l'écoutait plus. Elle retenait chaque phrase, préparant une réponse secrètement. Cependant, elle hésitait. Se lancer t-elle dans une déclaration ou laisser t-elle encore le désir perdurer? Les gestes plus agressifs du jeune homme la sortirent de ses songes et entendant le souffle de colère qu'il lâcha, elle se releva. Avant même qu'elle ait pu de nouveau s'installer auprès de son compagnon, Théodore revint dans la pièce, déposant avec soin le repas qu'il venait de confectionner pour les deux jeunes gens. Affichant un sourire à la maîtresse de maison, il se retira, s'exilant cette fois-ci dans sa suite. Une fois qu'il ne fut plus en vue, elle se pencha au-dessus du magnifique homme allongé dans son sofa, l'embrassant rapidement mais avec une certaine douceur. Ses lèvres en redemandait et, saisie par son envie, elle posa ses fesses sur le bord du canapé, se penchant sur le côté pour rejoindre derechef les lèvres de son tendre.

Un petit sourire au coin des lèvres, elle ne cessa de déposer de petits baisers sur la bouche de Nemo. Ses doigts se positionnèrent de nouveau sous la couverture, enlaçant avec envie la hanche du beau brun. D'une voix mielleuse et sensuelle, elle se décida à prendre la parole, pourtant enivré par le goût inimitable de leur baiser: « Ce que je veux de toi, Nemo Nobody? Je veux tout. Mais surtout ton coeur ». En prononçant ses mots, sa main se faufila jusque sur la poitrine de Nemo, lui griffant légèrement le côté gauche tout en lui passant avec sa langue sur les douces lèvres humides de son "ami". « Une femme telle que moi ne peut et ne veut pas retranscrire ce qu'elle ressent. Peut être que je ne peux prononcer cette phrase que les couples ne cesse de se rabâcher et de dire à longueur de journée, transformant cette phrase magnifique en simple parole, mais je peux t'assurer que je le pense fortement et que c'est ce qui se passe là dedans ». Doucement, elle tapota le torse de l'homme, là où se situait le coeur sous la chair. Sa peau changea rapidement de couleur, abordant un ton plus rouge. Soupirant, elle secoua la tête, affichant un sourire bête. « En ce qui concerne ta phrase que pourquoi nous voulons vivre comme des gens normaux alors que nous sommes différents... Je ne sais pas trop quoi te répondre ». Lentement, elle se rapprocha de nouveau du sublime visage de Nemo, rencontrant ses yeux azurs avant de goûter de nouveau à ses lèvres.

All that I do is a disaster

A sa demande elle se relevait il n'avait pas ouvert les yeux, il restait aussi calme qu'il le pouvait, mais il détestait cette situation de faiblesse dans laquelle il était enfermé. Il entendait alors deux plateaux se poser sur la table basse, l'odeur qui en dégageait n'était pas désagréable, mais Nobody devait avouer ne pas avoir du tout faim, d'ailleurs il lui semblait ne jamais avoir faim. Probablement à cause des stupides tests d'Adrian... Nemo était bien trop mince pour un agent de la mafia de la renommée qu'il avait, à vrai dire, ses ennemis pensaient toujours à une blague, mais ce physique lui avait permis d'esquiver bien des obstacles, il avait même des qualités que d'autres étaient loin d'avoir. L'agilité, la souplesse, la rapidité... Il sentait les lèvres de la jeune femme contre les siennes, il savourait chacun d'eux en la laissant volontiers s'installer à ses cotés. Il sentait les doigts glacés de la jeune femme saisir sa hanche, il répondait à ses baiser avec envie ; c'était comme si toutes les autres étaient fades à coté d'elle. Oui, en fait, c'était exactement ce qu'il pensait, il avait cette douce impression d'avoir enfin trouvé ce qui semblait être son idéal féminin. Non pas que physiquement, car même si elle était du genre tout simplement magnifique elle avait quelque chose en plus. La cruauté dans le regard, une aura malveillante qu'il aimait, elle était un monstre tout comme lui, pourtant il sentait qu'au fond d'elle elle espérait bien un jour trouver la raison qui la pousserait à changer, à devenir... Quelqu'un de bien. Nobody la trouvait presque adorable, mais il serait toujours là pour l'empêcher de faire le bien. Pourquoi ? Parce qu'il se plaisait à croire qu'elle était comme lui et que l'idée de la voir un jour s'associer avec la justice l'énervait au plus haut point. Pourquoi détestait-il à ce point l'autorité ? Pour cela il faudrait écouter le récit de sa vie, et cela, jamais ne sortirait des lèvres de Nobody. Il restait particulièrement secret, mais elle pourrait toujours compter sur lui pour la conduire vers le fond, il ne la laisserait jamais faire ce qui pour lui était une erreur. Probablement que s'il avait la moindre notion du bien et du mal penserait-il différemment.

Il sentait la main de la jeune femme glisser sur son torse et les lèvres délicieuses de sa partenaire reculer de lui, il aurait voulu qu'elle continue, qu'elle oublie ce qu'il avait dit, il avait juste envie de l'embrasser, encore et encore. Elle adoptait une voix qui lui plaisait bien que les mots qui sortaient de son adorable bouche le terrifiaient. Il sentait une griffure sur son coeur, il laissait échapper un soupir douloureux mais on pouvait également entendre qu'il aimait ça, son soupir était étouffé par la langue de la jeune femme qui venait jouer sur ses lèvres puis elle poursuivait avec des mots qui le firent atrocement souffrir, ses iris bleus plongés dans le regard burlant de la jeune femme il la détestait tellement, mais ce qu'il lui exprimait à cet instant était un pur mensonge, une façon à lui de se protéger de ce qu'elle lui disait, de ce qui finalement lui faisait peur. Mais sa haine ne fut que de très courte duré, car face à son sourire, il ne pu s'empêcher de s'adoucir malgré lui. Puis il la pardonnait entière lorsqu'elle s'approchait à nouveau de lui pour l'embrasser, il posait sa main brûlante sur sa joue prolongeant ainsi ce baiser, puis il la laissait s'éloigner de lui. Sa main venait glisser sur son cou glacé puis venait caressait sa poitrine avant de se placer à l'endroit où se logeait le coeur de la demoiselle puis il lui demandait enfin « Et... Pourquoi ne pas te contenter du reste ? » Il laissait supposer qu'elle pouvait tout avoir de lui, sauf son coeur. Le croirait-elle ? Il l'ignorait, il ne savait même plus si lui se croyait. Il y avait quelques semaines de cela, il aurait pu affirmer qu'il ne pouvait pas aimer, mais finalement il se rendait compte qu'à ce jour il doutait pour la première fois...

Il portait sa seconde main sur la hanche de la jeune femme, il l'attirait doucement vers lui, elle se fit docile et il appréciait cela. Il venait capturer ses lèvres avec une envie non dissimulée, il semblait que chaque secondes passées à ses cotés l'envie augmentait, et plus ses lèvres profitaient de celles de Pandora, plus son corps réclamait la jeune femme. Il tirait lentement sur le maillot de la jeune femme, la forçant à se redresser légèrement, il se savait trop faible pour ce genre de chose, mais il voulait juste la voir, ou plutôt l'admirer encore une fois... Elle se laissait faire, comme si elle avait compris, c'était troublant cette façon qu'elle avait de toujours le comprendre... Il posait ses mains brulantes sur sa peau froide, ils étaient comme le feu et la glace et il aimait ça. « Quand je te vois... J'ai juste envie de t'étrangler, de te saigner tellement tu... Me fais envie... Je voudrais tellement te tuer... » lui expliquait-il en caressant doucement son ventre, il voulait la tuer, mais il n'y arrivait pas, parce que quand elle le regardait, lorsqu'elle lui souriait, il s'adoucissait toujours. Il fermait à nouveau les yeux, sa tête basculait sur la droite elle semblait trop lourde à supporter, il respirait avec douleur poursuivant ses caresses sur la peau de la jeune femme avant de les laisser figées sur sa poitrine pour sentir les mouvements respiratoire de la jeune femme et se faire bercer par ceux-ci

Il était l'Apollon qui venait de conquérir son coeur et le Démon qui nourrissait ses douleurs. Comment avait elle pu succomber. Elle, la jeune femme dite de marbre, celle qui n'avait versé aucune larme au décès de ses parents. Cependant, elle venait d'ouvrir son coeur à un petit inconnu, petit mais magnifique. Le peu de temps qu'elle passait à ses côtés la rendait... Heureuse. Une émotion qui emplissait son corps d'une vague de chaleur agréable et qui la berçait. Au moindre contact, de légers frissons parcouraient son corps. Il la rendait folle... Folle de lui. Cet homme avait su dominer la bête qu'elle était et mettre en avant le côté positive de la tigresse. Des heures, des jours, des mois, elle pouvait passer dans ses bras tellement elle s'y sentait bien. Malgré le dégoût qui lui faisait ressentir il y a de cela peu de temps, actuellement, elle ne pouvait se séparer de lui. Elle voulait, il l'attirait. Si l'état du jeune homme le permettait, elle lui ferait explorer les moindres recoins de cette immense demeure. D'un geste de la tête, elle balaya cette pensée de son esprit, bien que c'était un désir qu'elle voulait assouvir immédiatement. Elle voulait sentir les doigts de cet homme sur son corps, qui la couvre de baisers et de caresses. Qu'il fasse d'elle une princesse. Pour la première fois de sa vie, elle voulait appartenir à un homme et cesser son vagabondage. Tandis que les autres hommes ne sont que des jouets à ses yeux, Nemo était plus que cela. Peut être, finalement, se représentait elle ce bout de chair comme étant humain et non jouet? La chaleur du corps de ce partenaire l'incitait à rester contre lui, tout de même avec une attention très forte pour ne pas accentuer la douleur et le mal aise dans lequel il était.

Les doigts de Nemo se posèrent sur son visage, ce qui la calma derechef. Juste la gestuelle pour communiquer. Les mots ne suffisaient sûrement pas à exprimer ce que l'un voulait de l'autre. En aucun cas elle ne voulait rompre ce doux baiser, plus agréable que ceux auxquels elle avait déjà goûté. Le chemin que fit la main du jeune homme provoqua un agréable frisson le long de son échine, lui faisant échapper un léger gémissement de plaisir. Lorsqu'il se mit à parler, sa main se posa sur la poitrine de la jeune femme qui se mordilla légèrement la lèvre inférieure, se disant que cette histoire allait mal finir, pour lui et sa plaie. Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine et son invité devait le sentir dans la paume de sa main. Elle avalait ses paroles, ne pouvant s'empêcher de rigoler mais s'abstint de répondre immédiatement, préférant savourer le corps de l'homme qu'elle avait près d'elle. D'un geste léger, il l'attira à lui pour reprendre possession de ses lèvres. Héléna répondit avec joie à cette invitation, se laissant emporter par la fougue de son partenaire. Elle désirait être plus près de lui, ne faire plus qu'un avec le corps de ce beau Nemo mais ce dernier l'en empêchait. Il finit par la repousser avec douceur. C'est comme ci elle arrivait à prévoir la moindre envie de cet homme. Plongeant son regard dans les yeux bleus de son amant, elle afficha un énorme sourire pendant qu'il s'adressait de nouveau à elle. Son rire cristallin résonna dans la pièce et elle s'écarta de quelques centimètres, posant sa main sur celle de son compagnon, installée sur son ventre: "Est-ce ta façon de me dire que tu m'aimes?".

Son sourire disparut lentement de son visage et voyant l'homme fatiguait, elle se redressa, se retirant de cette étreinte dans laquelle elle aurait voulu rester encore plus longtemps. D'un pas léger, elle attrapa le plateau posé sur la table basse et le ramena en cuisine, vide. Théodore était bien parti se coucher et cela rassura la jeune femme de savoir le vieil homme loin d'eux. Elle ne cachait pas qu'adopter un comportement peu correct devant son majordome la gênait atrocement. Elle déposa lentement la vaisselle sur le plan de travail. Un éclair brisa la nuit noire, dévoilant des ombres dans la pièce qui sombra dans l'obscurité lorsque la jeune femme abaissa le bouton. C'est à ce moment qu'elle aperçut une ombre mouvante. Refermant la porte de la cuisine, elle baissa la luminosité de la pièce principale, faisant signe à Nemo de se taire. Lentement, elle se dirigea vers la cheminée sur laquelle se dressait une petite boîte. De cet objet, elle retira une arme, chargée, qu'elle rangea entre son pantalon et son corps, puis le recouvrit de son haut. D'autres éclairs jaillirent dehors et des ombres se déplacèrent sur le sol de la maison: "Chéri, on a de la visite". Elle murmura cette phrase en souriant et le cliquetis bruyant provenant d'en haut annonçait qu'elle n'était pas seule à avoir remarqué la présence d'intrus dans l'enceinte de la demeure.

All that I do is a disaster

Elle riait et il la trouvait fascinante, mais voila... Il ne pouvait l'aimer n'est-ce pas ? Et puis merde, il était mourant ! N'avait-il pas le droit au répit un peu, ne serait-ce qu'une fois ? Il pourrait à nouveau la haïr plus tard non ? Il pourrait la faire souffrir autant qu'il le souhaiterait par la suite, oui, parce que c'était là ça façon de l'aimer. C'était plus fort que lui, mais pouvait-on lui en vouloir ? Trishka lui avait fait trop de mal pour qu'il accepte qu'on vienne le torturer à nouveau. Il devait se défendre, il n'avait jamais appris à se protéger de l'amour parce qu'il lui avait été juste interdit d'aimer, mais à Gotham tout semblait changer pour lui. Devait-il accepter le changement ? Nobody ne savait pas, il ne savait plus ? Alors il lui disait sa haine, mais au fond il savait que ce n'était pas à elle qu'il en voulait... Il la regardait rire, la trouvant juste magnifique, il aurait voulu le lui dire mais il ne pouvait pas. Alors sa haine, c'était tout ce qu'il pouvait donner et c'était après tout e qu'il faisait de mieux, il voulait la faire souffrir en se pavanant aux cotés d'autres femmes, en lui jetant ses grossièretés au visage... C'était stupide, mais il ne se sentait tellement vulnérable face à elle et la meilleure défense n'était-elle pas d'attaquer ? Sa question le glacait, il ne pouvait que baisser les yeux, oui il était faible, qu'elle en profite parce qu'il ferait de sa vie un enfer. Il était au bord de l'épuisement total, il avait laissé tombé sa tête sur le coté, il était fatigué, vraiment fatigué. Elle se relevait et il profitait de ses instants pour se reposer et retrouver un semblant de force, mais rien de fort flagrant. Il profitait de ses instants pour méditer à sa vengeance en ce qui concernait l'abruti qui lui avait tiré dessus, à croire que son cerveau ne faisait jamais de pause sur ses sujets là. La lumière baisait et cela interpellait Nobody qui ouvrait lentement les yeux, il apercevait la belle prendre un revolver, il restait silencieux alors qu'elle lui adressait une phrase qu'il trouvait absolument stupide. Et si c'était l'autre crétin qui l'avait suivi jusqu'ici ? Il était hors de question qu'une femme s'occupe de sa vengeance à lui. Il tentait de se relever mais la douleur le paralysait, c'était insupportable. De la lumière par la fenêtre, plusieurs ombres se dessinaient... Non, il n'était pas venu seul. A moins que ce soit ses abrutis de Japonais.... Des pas se faisaient entendre en haut, autour de la maison. Les branches craquaient sous le vent, ce silence devenait des plus inquiétants. Nemo fermait doucement les yeux, qu'allait-il se passer ? Il l'ignorait et peu importe, il était trop fatigué pour cela. Il tendait malgré la douleur le bras vers sa jambe, il grimaçait puis finalement arrivait à tirer son arme, la belle était tapie contre la fenêtre, il détestait prêter ses armes, mais il était vraisemblablement inutile, voir un boulet. Il se penchait du mieux qu'il pouvait posant au sol revolver, teaser et poing américain, oui... Il voyageait léger, et son poignard semblait trop loin, il usait de ses dernières forces pour faire glisser ses armes vers celle-ci avant de soupirer en laissant sa main pendre dans le vide sombrant dans le sommeil le plus profond.

De quoi rêvait-il ? Tout le monde rêvait de le savoir, parce que biologiquement parlant, tout le monde rêve. Mais contrairement à ce que l'on pense le rêve n'était qu'une infime partie du sommeil. D'abords l'endormissement, qui fut des plus rapides, puis le sommeil léger qui fut de courte durée pour Nobody, le sommeil profond, puis enfin le sommeil très profond. On finissait enfin par la phase de rêve durant une vingtaine de minute. Suite à cela avait lieu des micros réveils de tiers de secondes, deux solutions : soit il se réveillait en réponse à ses micros réveils, soit il repartait pour un tour. Un cycle du sommeil durait une paire d'heure, Nobody en avait prit beaucoup plus qu'il n'en faudrait véritablement, c'était comme si son corps cherchait à récupérer les heures de sommeils perdues de sa vie.

Il ouvrait doucement les paupières la lumière lui brulait les yeux et le fit grogner en donnant un coup dans le vide ; Nobody se sentait observé mais ne fit rien, ses paupières bien trop lourdes venaient refermer ses yeux magnifiques. Oui bien sur il se souvenait de Pandora et de son majordome, de l'abruti qui lui avait tiré dessus, de tout... Même des rodeurs... Surtout des rodeurs ! Il ouvrait à nouveau les yeux, il était persuadé qu'elle n'avait pas dû réussir à s'en sortir, ah oui mais, comment serait-il encore en vie alors ? Il se redressait malgré la douleur qui semblait atténuée mais toujours bien présente. Il était seul dans ce salon, il faisait jour et la pendule indiquait 15 heure. Il tentait de savoir mais plier son abdomen était impossible, il tendait le bras pour attraper l'accoudoir et se poussait en posant les talons au sol. Son corps droit il parvenait avec beaucoup de peine mais dieu qu'il était agile, il était debout ! Sa vue se troublait, il se sentait perdre l'équilibre un peu comme si le sol se dérobait sous ses pieds, il entendait du bruit dans la pièce voisine, évidement ses pas le dirigeait vers celle-ci, il trouvait son poignard dessiné de façon assez floue sur une table, il le saisissait tant bien que mal et entrait dans la dite cuisine quand le majordome l'apercevait, celui-ci lui adressait la parole mais les son était déformés et Nemo reculait de quelques pas et refermait la porte aussitot, il plantait son couteau de façon à ce que celle-ci ne puisse plus s'ouvrir en formant une cale, il se retournait le dos contre la porte il ne voyait pas grand-chose et la porte bougeait derrière lui, il ne savait pas comment, mais son instinct venait encore intervenir. Nobody alignait quelques pas hasardeux à travers la pièce et alors qu'il allait s'écrouler au sol, sa main venait trouver un soutien sur une rampe d'escalier. Pieds nus, il gravissait les marches avec beaucoup de peine, sur son torse nu luisait sa transpiration et une fois arrivé en haut ses paupières se refermaient doucement, le vide, juste le vide... Alors qu'il commençait à tomber en arrière probablement pour dégringoler les escaliers et finir en charpie en bas, il sentait deux bras le saisir autour de sa taille pour le tirer du bon coté, sa tête venait tomber sur l'épaule de cette femme qu'il parvenait à reconnaître à l'unique contact de leurs peaux...

« Salut toi... » soufflait-il en riant faiblement mais pas de trop car cela tirait désagréablement sa blessure, il posait sa main sur la rampe et ouvrait lentement les yeux en relevant la tête pour l'observer mais il semblait que devant ses yeux se dressait un écran flouté qui l'empêchait de voir à quel point elle était magnifique. Il plissait lentement ses iris bleus les traits de la jeune femme semblaient quelques peu plus nets, doucement se dressait sur ses lèvres un léger sourire. Il ne se demandait pas pourquoi il agissait de la sorte, il s'en fichait. Cela n'avait aucune importance, elle lui avait sauvé la vie, ils étaient quitte n'est-ce pas ? Mais il n'était pas question de cela, à vrai dire il s'en fichait. Autant profiter de ses instants, ce seront peut-être les derniers. Peut-être qu'en franchissant cette porte se ferait-il descendre comme un chien, ou peut-être tout simplement son instinct lui dirait de ne plus jamais la revoir mais son coeur serait-il de cet avis si cruel ? Il caressait doucement sa joue de sa seconde main alors que l'autre s'accrochait à la rampe, et si c'était la dernière fois ; peut-être devrait-il le lui dire non ? Lui dire que sa magie le faisait souffrir mais qu'il aimait ça. Peut-être devrait-il lui dire qu'il l'aimait, il pourrait mettre cela sur le compte des antis douleurs ? Le moment semblait parfait, il touchait sa peau avec une infinie douceur et ses yeux bien qu'il n'y voyait plus très clair laissaient supposer qu'il allait le dire... C'était parfait n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas céder lorsque c'était si délicieux ? « Il faut que tu me rendes mes chaussures. » voila les mots qui sortaient finalement de sa bouche, non, il n'y arrivait pas. Probablement n'avait-il pas encore assez confiance en elle, il craignait encore qu'elle ne se joue de lui et le brise. Il n'avait jamais prononcé ses mots sauf pour faire semblant, mais avec le coeur, jamais. Il ne voulait pas vivre ça encore une fois. Alors il lui demandait ses chaussures pour s'en aller de chez elle, il mentionnait déjà son départ malgré son état, malgré son amour... Il éclatait de rire à cet instant, il ne savait pas vraiment pourquoi. Doucement il s'approchait d'elle pour déposer sur sa joue de délicats baisers avant d'éclater de rire encore une fois malgré la douleur, la douleur était tellement grande qu'il en hurlait de rire, le monde autour n'existait plus.

Le silence s'installa brutalement dans la maison. Comme si le temps venait de se figer. Plus rien ne bouger, stoppé par la crainte que constituait cette tension soudaine. De faibles bruits de cliquetis parvinrent aux oreilles de la jeune femme qui lança un regard interrogateur à son invité. Nemo Nobody lui prêtait ses armes? Quelle farce. Il était évident que Pandora allait utiliser des armes supplémentaires. Une balle dans la tête et on en parle plus. Réalisant que son compagnon sombrait dans les bras de Morphée, Pandora fit un signe discret à son majordome, de s'arrêter. Elle ne voulait pas le mettre encore plus en danger. Le vieil homme subissait déjà, silencieusement, les conséquences désastreuses des activités de sa maîtresse. Cette dernière inspira lentement. Il était possible même sûr que l'ombre qui se mouvait à l'extérieur de la maison ne signifiait rien de bon. L'ennemi profitait de ses instants de faiblesse pour montrer le bout de son nez, et ses crocs. Pandora se haïssait de s'être laissée le soir où cette salope lui avait retiré son bien. Dorénavant, elle n'était plus qu'un bout de viande qu'on jetait aux lions. Sa fin était proche. Elle le sentait à chacun de ses pas, chacun de ses gestes, chacune de ses paroles. Est-ce-que ce soir, elle allait subir l'un des effets néfastes de son existence? D'un mouvement sec, elle chargea l'arme, prête à tirer au moindre bruit ou geste qui pouvait la mettre en état d'alerte. Une porte s'ouvrit. Le claquement de la serrure contre le mur la fit se dresser sur ses pieds, changeant la direction de sa visée. Un doux parfum vint lui embrasser l'odorat. Un parfum étrangement familier accompagné d'une voix également familière. Lentement, les deux êtres armés rangèrent leurs armes dans leur étui respectif, tandis qu'un nouvel invité faisait son entrée.

Lorsqu'elle croisa son regard, elle ne put retenir ce sourire qui semblait sortir d'un miracle vu la non-correspondance avec la personnalité de la personne qui l'arborait. Cela faisait tout de même quelques temps (quelques jours) qu'elle n'avait pas savourer sa présence à ses côtés. Il lui avait manqué, malgré les nombreuses pensées qui avaient occupé son esprit ces derniers temps. Comment pouvait elle ne pas penser à ce "gamin" auquel elle avait sauvé la vie quelques mois plus tôt? Encore aujourd'hui, elle était incapable de trouver les raisons pour lesquelles Héléna avait agi de la sorte. Elle s'avança lentement vers Joshua, écoutant sa voix et ses mots avec attention. Ah oui. Joshua n'aimait pas particulièrement l'homme allongé sur le sofa. Arborant un petit sourire, elle suivit l'action de son protégé, et s'installa près de lui, même, se blottit contre lui. Elle savait qu'il allait la repousser à cause de l'odeur masculine qui imprégnait ses vêtements et sa peau. Cependant, les bras de Josh' lui avaient manqué. Il était l'un des seuls hommes avec lequel elle se comportait de cette manière. Inexplicable, n'est ce pas? « Bonsoir » lui murmura-t-elle à l’oreille avant de l’embrasser sur le front. Ses doigts goûtèrent à la peau brûlante de son « ami », la caressant doucement. Dessinant un énorme sourire sur ses lèvres, elle plongea son regard dans le sien. Sans regarder l’homme endormi, elle sut que Joshua la comprenait : «Il ne sait rien, en ce qui te concerne. Rassures toi ». Théodore apparut à son tour, et gratifia le nouveau venu d’un sourire tendre avant de se diriger vers la cuisine, décidé à faire manger sa cuisine au loup-garou. « Tu sais qu’il est persuadé et convaincu que le fait que je t’ai sauvé fut la meilleure chose que j’ai faite depuis mon exil de Gotham ? ». Elle lisait en lui comme un livre ouvert et le seul contact visuel lui permettait de deviner ses pensées : « Il ne reste pas longtemps. Il s’est « inquiété » de mon hospitalisation ». Doucement, elle se mit à rire : « Ne le mords pas ». Théodore revint dans la salle de séjour, tenant fermement un plateau qu’il déposa sur la table. Héléna se leva, pour de nouveau se baisser. Réunissant les armes de Nemo, qu’elle posa sur un meuble près du sofa, elle s’adressa à Joshua d’une voix claire et maternelle : « Ton lit t’attend. Manges et va te reposer. Ta journée a du être longue ». Rapidement, elle grimpa l’escalier pour se diriger vers sa chambre. S’enfermant dans cette dernière, elle se laissa tomber sur le lit.

Le lendemain, le réveil fut lent. La douche fut froide, et le déjeune immangeable. Avec la nuit épouvantable qu’elle venait de passer, elle n’avait réellement plus l’envie d’apprécier ces petits moments quotidiens. Les cheveux trempés et le visage neutre, elle descendit les escaliers pour se rendre au salon. Elle remarqua alors le pauvre Nemo, se battre contre sa douleur pour se dresser sur ses pieds. Un petit sourire apparut au coin des lèvres de la jeune femme. Sans bouger ni montrer sa présence, elle l’observa dans son petit manège. Perdu et déboussolé, il attrapa son arme et se dirigea vers la cuisine où se trouvait, actuellement, Théodore. Non, elle ne bougea pas, elle savait qu’il n’allait rien faire. Et elle avait raison. Quelques secondes après, le mafieux ressortit de la pièce, bloquant la porte. Pandora regardait cette scène avec un certain amusement et descendit lentement les marches tandis que Nemo s’appuyer sur la barrière. Soudain, il se mit à vaciller, faiblement mais la chute était inévitable. Dans un élan inconscient, elle le rattrapa, avec douceur, supportant le poids du russe pour ne pas qu’il touche le sol. Un long frisson parcourut l’échine d’Héléna, au simple contact de sa peau contre la sienne. Nemo leva les yeux vers elle. Les moments de caresses reprirent. Ses doigts glissèrent sur la joue d’Héléna qui remerciait la rampe d’être là pour l’aider à maintenir cet homme debout. Elle répondit à ces douceurs par un baiser sur le front. La voix de Nemo brisa ce silence plaisant pour demander… ses chaussures. La jeune femme ne retint pas son rire et suivit celui de son partenaire. Des bruits de pas lui firent lever la tête : « Salut, mon beau. Bien dormi ? » Joshua venait d’apparaître dans la pièce et enclencha un nouveau sourire chez la jeune femme. Mettant un peu plus de force dans son geste, elle redressa Nemo avant d’achever sa descente pour débloquer la porte de la cuisine, libérant ainsi son majordome : « Excuses le, il n’a pas toute sa tête. Il lui faudrait ses chaussures, s’il te plaît ». Sur ces mots, Théodore partit à la recherche des affaires du mafieux, laissant les trois jeunes gens se faire face.

All that I do is a disaster

Nemo ne suivait pas très bien ce qu'il se passait autour de lui. Sa vision était trouble, il ne savait plus exactement où il était dans cette maison, mais est-ce que tout cela avait la moindre importance ? Dans le fond Nemo Nobody se sentait en sécurité auprès d'elle, ou plutôt Adam aimait se sentir pour une fois entre les bras de quelqu'un qui ne cherchait pas à lui faire du tords, il ne savait pas s'il avait raison de croire qu'elle ne lui ferait jamais de mal, toutes les femmes sont des êtres cruelles et égoïstes. Il le savait par expérience, cette fille lui avait crevé le coeur, Adam ne s'en était jamais relevé et il savait pouvoir compter sur sa carapace Nemo Nobody pour s'en protéger, mais Adam survivait quelque part. Poussant Nemo à faire des choses stupides comme retourner voir Pandora sans qu'il ne sache pourquoi, ce n'était pas un réflexe de machine, c'était son humanité qui voulait encore exister mais qui voulait en même temps ne pas trop vivre pour éviter les désagréments d'une vie dite « normale », avec l'amour. Mais l'amour engendrait tellement de souffrance qu'il préférait haïr, pourquoi ne pouvaient-ils pas tout simplement se haïr ? Ce serait tellement plus simple et moins cruel. Il laissait la jeune femme le guider sans broncher, elle parlait il n'écoutait même pas ce qu'il se passait autour de lui il était dans sa bulle et ne voulait pas en sortir, il s'y sentait bien. Mais au fond, il savait que cela ne saurait durer, il devait reprendre le contrôle de la situation, il devait se forcer encore un peu parce qu'il ne pouvait pas rester à la merci de cette fille, il ne pouvait pas la laisser faire, c'était trop facile mais il n'était pas cette chose qu'elle pouvait manipuler avec tant de facilité. Il n'était pas venu à Gotham pour ce genre de choses, il se rendait compte qu'il avait perdu son objectif à cause d'elle, elle l'éloignait petit à petit de sa vengeance. Il ne savait pas pourquoi elle faisait ça, le faisait-elle seulement exprès ? Il avait cette horrible impression d'être en train de devenir sa chose, lui ferait-elle subir la même chose qu'Adrian. Il ne savait pas, il se sentait incapable de raisonner pour l'heure. Il n'avait qu'une envie, partir.

Il toussait légèrement alors que son regard sondait aussi loin qu'il le pouvait, le majordome passait devant eux, la jeune femme était juste à coté de lui, supportant la moitié de son pois, petit à petit il reprenait appuis sur ses jambes fatiguée, il y avait une tierce présence. Nemo le fixait quelques secondes avant de le reconnaître, c'était cet abruti de Joshua, un type sans le moindre intérêt aux yeux de Nobody. Un débile vendeur de bandes dessinées qui squattait chez les autres, autrement dit une vermine et un pique assiette. « Je me disais bien que ça puait le chien. » lâchait-il à mille lieues de savoir à quel point il était proche de la réalité. Il soupirait lassé d'avance de la future réaction de Joshua, il détournait son intérêt pour le porter sur la jeune femme qui se comportait toujours différemment en présence de l'autre, alors doucement il relâchât la jeune femme et gagnait un équilibre assez peu stable. Le majordome revenait assez rapidement, proposant à Nemo une chaise qu'il acceptait malgré lui, il prenait ses rangers sans dire un mot et les enfilait avec un peu de peine pour plier son abdomen meurtris, il enfilait sa chemise qu'il ne boutonnait pas, ses gestes n'étaient pas assez précis pour cela. Il récupérait ses armes, et se relevait doucement, son regard azurs se perdait quelques secondes avant qu'il n'ajoute à l'égard de Pandora « Oublie ma proposition. Je n'ai aucune raison valable de t'aider. » Probablement mériterait-il qu'elle lui arrache les fils qu'elle avait fait pour soigner sa blessure, mais après tout lui aussi l'avait sauvé une fois, elle le sauvait une fois et c'était fini. Ils étaient à nouveau à zéro et il refusait de la laisser le faire tourner en rond d'avantage. Il se traînait jusqu'à la porte avant de se tourner vers elle avec un sourire sur les lèvres, non jamais il n'oublierait cette fille fascinante, c'était un peu comme si elle avait marqué le commencement de quelque chose, il ne savait pas vraiment quoi, mais ce fut au fond agréable et la vie avait regagné cette étincelle de noirceur perdue depuis des années, l'envie de vengeance était sortie e cette expérience bien plus grande et forte. Le majordome poussait la porte pour lui ouvrir la voie, la voiture de Nobody était toujours là, quelqu'un était assit au volant, il souriait amusé et fit un léger signe de la main à la jeune femme en guise d'au revoir qu'il espérait être un adieu avant de se diriger vers cette voiture « Je savais que tu viendrais. » soufflait-il en montant coté passager, il fermait les yeux et laisser sa tête se poser contre la vitre tandis que le moteur démarrait et l'automobile partait à toute vitesse à travers les rues de Gotham.

Totalement sous le charme de l'homme qu'elle avait au creux de ses bras. Personne n'aurait pu croire qu'un jour le coeur recouvert de sang et de haine de la jeune femme se mettrait à battre de plus en plus fort pour un homme. Un homme des plus ridicules. Celui qui pouvait être renommé "Dom Juan" pour le tableau de chasse qu'il possédait. Cependant, Pandora avait succombé à ce regard si magnifique, si envoutant. Comme des centaines d'autres jeunes femmes qui, tout comme elle, avaient fini dans les draps avec le bel Apollon. Contrairement aux autres, la jeune Manson avait eu le talent de garder ce qu'elle convoitait tant. Et ce dernier ne pouvait résister à la tentation qu'engendrait la jeune femme. Maintenant qu'elle avait su ressentir des sentiments à l'égard d'un homme, son coeur se sentait totalement incapable d'appartenir à un autre. Comment faire souffrir un homme comme celui qu'elle avait sous son regard attendri? Ce dernier se redressa convenablement, faisant face à Pandora, toujours souriante accompagnée de cette présence masculine. Le laisser partir ne faisait pas partie des idées qu'elle avait en tête. Il devait rester ici, le temps qu'il se rétablisse de sa blessure avant d'apparaître de nouveau dans les rues mal fréquentées de Gotham. La prochaine rencontre avec un ennemi pouvait lui être fatal. Puis, avec le coeur emplit de sentiments à son égard, elle ne saurait se retenir de se venger, et encore, de faire appel à sa folie pour exécuter ses désirs. Inspirant lentement, elle se collait avec délicatesse contre le torse nu de son invité. Chaque caresse, chaque baiser, lui permettait d'oublier tous les maux qui toquaient à sa porte. Si seulement tout cela n'avait jamais eu lieu.

Joshua se tenait pas loin d'eux. Sa présence au sein de la pièce ne resta pas longtemps caché aux yeux du bel homme. Ce dernier fit une grimace, lâchant d'un ton sec et froid une phrase qui provoqua un long frisson de dégoût le long de l'échine d'Héléna. Non, Nemo ne pouvait pas savoir. C'était impossible. Elle ne lui en avait jamais parlé. Elle savait pertinemment que rien de bien unissait les deux hommes. Si elle n'avait pas été présente, ils se seraient entretués. Joshua reprochait à Nemo de se servir d'elle, d'apprécier que ses fesses et non la personne qu'elle était réellement. Aveuglée par le charme que lui avait lancé le beau Nemo, elle refusait d'avouer que Joshua ne pouvait avoir que raison. Il était aussi très vrai que le comportement de la jeune changeait en fonction de la personne avec qui elle était. Principalement avec Joshua et Nemo. Avec les deux hommes dans la même pièce, elle ne savait pas comment réagir à la provocation que venait de lancer Nemo. L'instinct d'Héléna prenait lentement le dessus, prise d'une colère sans nom. Si elle n'avait pas appris les bonnes manières, Nemo serait actuellement au sol, victime de la violence incontrôlée de la jeune femme. Pour ne pas céder à ses pulsions, elle recula brusquement, se détachant avec force du corps de son partenaire. Au même instant, Théodore vint apporter son aide au blessé, l'installant sur une chaise tout en lui tendant ses chaussures. Le regard noir que lui lança la maîtresse de maison le fit s'exiler jusqu'à la porte d'entrée, prêt à ouvrir. Sans bouger, elle le regardait se rhabiller, analysant son comportement devenu repoussant. Elle ne le retint pas de s'en aller. Sur le pas de la porte, il se tourna pour lui dire au revoir, voire adieu. Elle ne répondit pas au sourire qui lui adressait, les larmes de colère noyant ses yeux.

La porte se referma dans un cliquetis familier. Si ses craintes étaient fondées, Nemo risquait d'apparaître sur sa liste noire, comme cible principale. Malgré les sentiments qu'elle avait à son égard, elle ne pouvait le laisser mette en danger Joshua. Une part d'elle, devenue très influente la poussait à agir. Mais peut être que Nemo avait dit cette phrase par rage et qu'il ne pouvait savoir la réelle signification de ses mots chez les personnes connaissant le secret de Joshua. Ce dernier fit entendre sa voix grave, sortant la jeune femme de ses pensées. Se tournant vers lui, elle s'avança de quelques pas pour l'embrasser sur la joue, en guise de bonjour. Ne se sentant plus d'humeur à discuter ni à réfléchir, elle retourna sur ses pas, laissant couler quelques larmes sur ses joues, loin des regards indiscrets. Théodore s'avança jusqu'à son second maître, tout deux l'observant s'enfermer dans sa chambre. Savaient ils les différentes émotions qui se bousculaient en elle? Son corps tomba lourdement sur le matelas. Savait elle que ce moment passé auprès de Nemo était peut être le dernier?

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