Natacha Tania Moscovitch

Mirror, mirror

This is the story of my life

En réalité, la vie de Natasha a bien failli se terminer aussi vite qu’elle avait commencé. L’histoire a commencé un 19 avril, il y a de cela trente et un an. Dans une petite campagne reculée de Russie, une femme venait d’accoucher. Une belle petite fille, en bonne santé, dont les yeux bleus semblaient sourirent. Mais contrairement à ce que l’on aurait pu croire, la naissance de cet enfant n’était pas un bonheur pour cette famille. Quelques minutes avant l’accouchement, s’en était encore un. Mais quand les parents découvrirent le sexe de l’enfant, toute joie les avait quittés. Une fille ? Le diable s’acharnait-il sur eux ? Ils avaient déjà trois filles. Trois magnifiques petites poupées. Mais ils avaient espéré avoir un garçon pour changer, un petit garçon qui s’occuperait de la ferme avec son père et qui la reprendrait quand il serait trop vieux pour s’en occuper lui-même. Or, ils étaient bien trop pauvres pour tenter d’avoir un cinquième enfant : il fallait déjà en nourrir quatre et ils n’étaient pas surs d’avoir un garçon après cela.

Au cas désespéré, solution désespérée. Ils ne pouvaient pas la garder. Ils tenteraient peut-être d’avoir un autre garçon plus tard, mais pour l’instant, ils ne pouvaient pas la garder. Ils devaient s’en débarrasser rapidement avant que les voisins n’apprennent la naissance et que cette histoire ne s’ébruite. S’ils s’en débarrassaient immédiatement, ils pourraient prétendre que l’enfant était mort-né. Tout le monde les plaindraient, personne ne se douterait de la vérité … C’était un plan parfait. La mère c’était donc saisie du bébé avec un plan parfait en tête. Elle l’avait amené au dehors, l’avait plongée dans l’abreuvoir des animaux et l’avait maintenu sous l’eau, indifférente aux pleurs de cet enfant tout juste sorti de son ventre. Elle, elle y était peut-être indifférente. Mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Car une voisine, venu féliciter les nouveaux parents en leur apportant un bout de pain, de la confiture et des chaussettes tricotées – quand on vit dans la misère, ce genre de choses ne se refuse pas – entendit les cris de l’enfant. Et quand elle découvrit la scène devant ses yeux, elle fut outragée. Elle repoussa la mère, qui, venant à peine d’accoucher, n’avait pas la force de lutter contre elle et s’empara de l’enfant, qu’elle emmena chez elle. Bien entendu, elle ne manqua pas de signaler cet évènement atroce aux autorités et pour l’honneur, la mère fut exécutée sur la place publique comme les sorcières au temps de Salem. Et que devenais la petite Natasha dans cette histoire ? La voisine en question la garda avec elle quelques jours pour lui qu’elle retrouve des forces, mais elle n’avait aucun droit de la garder, sauf si elle l’adoptait. Mais la Dame avait déjà ses propres enfants et surtout pas d’argent pour adopter un enfant. Elle n’eut pas d’autre choix que d’obéir aux autorités. Natasha fut alors placée dans un orphelinat.

Les années passèrent. Bien sûre, les parents cherchaient à adopter des nouveau-nés, pas des enfants déjà bien grands. Mais ça ne l’aida pas, d’être un nouveau-né. Au début, les gens refusèrent de l’adopter parce que la noyade avait endommagé son cerveau et qu’elle n’aurait jamais la même intelligence que les autres, même en faisant des efforts. Et puis elle finit par grandir, par devenir une petite fille. Les excuses changèrent. Elle était trop grande disait-on. Oh, ce n’était pas forcément la vérité. Les gens se cachaient derrière cette excuse pour ne pas avoir à dire qu’ils refusaient d’adopter une petite fille qui n’avait pas toute sa tête.

Mais n’avait-elle réellement pas toute sa tête ? Elle était différente, il n’y avait aucun doute la dessus, mais elle n’était pas pour autant idiote. Bien au contraire, elle était intelligente mais elle avait une intelligence bien à elle. C’était une enfant particulière. Quand elle était toute petite, c’était encore gérable, mais le temps l’a rendu plus … difficile à vivre. Très vite, les responsables de l’orphelinat se sont rendu compte qu’elle avait des tendances à la violence. Des tendances très fortes à la violence même. Elle prenait plaisir à torturer ses camarades. Il s’est avéré que la violence était sa propre façon de communiquer, mais comme elle était dangereuse pour les autres, elle a rapidement était mise à l’écart du groupe pour qu’elle cesse de leur faire du mal. Se sentant une nouvelle fois rejetée, elle s’est repliée sur elle-même et est devenue encore plus infernale : quand on venait lui parler, elle grognait sur les gens, quand on la touchait, elle mordait, quand on tentait de lui donner quelque chose, elle réagissait toujours en renvoyant l’objet à la tête de son propriétaire. Mais ce qu’il était surtout important de noter chez elle, c’est qu’elle ne voyait pas en quoi ce qu’elle faisait était mal. Torturer les enfants, les frapper, grogner ? Qu’est-ce qu’il y avait de mal à ça ? Elle trouvait tout cela parfaitement normal, totalement logique, c’était dans sa nature. Une nature rendue particulière par la tentative de meurtre de sa mère sur sa petite personne.

Sa vie prit un brusque tournant bien des années plus tard, alors qu’elle était âgée de onze ans. Un jour, un homme débarqua à l’orphelinat et emmena avec lui quelques enfants qui n’intéressaient pas les familles, dont elle. Elle ne comprenait pas ce que l’homme voulait d’elle et des autres enfants mais comme d’habitude, elle a suffi le mouvement en trainant des pieds et en regardant ailleurs. C’était une chose que les responsables avaient notés aussi : quand elle parlait ou quand on lui parlait, elle ne regardait jamais la personne dans les yeux. Elle détournait sans cesse le regard. Une femme avait un jour tenté de la regarder dans les yeux. Pour toute réaction, Natasha s’était jetée sur elle et n’avait cessé de la frapper en hurlant jusqu’à ce qu’une autre personne n’intervienne.

Mais revenons à nos moutons. L’homme donc. Ils étaient six enfants et l’homme leur demanda de faire différentes choses. Des tests, c’était des tests. De survie et d’intelligence. Oh, elle ne brilla pas excessivement dans les tests d’intelligence, mais elle fut la seule à survivre. Sa barbarie, sa violence, toutes ces petites choses qui avaient toujours fait qu’elle était étrange l’avait sauvée. Elle était l’unique à avoir survécut. C’est ainsi qu’elle est entrée dans la mafia. Vous vous demandez pourquoi elle n’a jamais cherché à en sortir ? Elle est loyale. Mais ces surtout eux qui lui ont offert une chance. Grâce à eux, elle a pu sortir de son orphelinat, grâce à eux, elle a pu trouver une place dans la société et elle se sent à jamais redevable envers ces gens.

Très vite, Natasha s’est avérée être un excellent petit soldat, par ailleurs. Aux entrainements qu’elle subissait, elle se montrait très habile, très futée. Elle n’était certes pas très intelligente, elle n’en était pas moins futée, loin d’être stupide, très calculatrice et très maline. Elle avait ça dans le sang et était devenue la meilleure. Grande blonde maigrichonne, on doutait cependant d’elle : trop fragile, trop faible. Croyez-le ou non, vous n’aimeriez pas subir le même sort que celui qu’elle a réservé à ceux qui prétendaient qu’elle n’était pas assez forte. Avec le temps, elle est devenue l’envoyée de la mafia quand on voulait faire les choses proprement. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle s’est vue attribuée le surnom de patte de velours : elle est spécialisée dans les morts non douloureuses, sans cris, sans sang, sans traces surtout. Une morte telle qu’on pourrait croire que ses victimes se sont simplement endormies. Pourtant, malgré cette capacité, elle a souvent manifesté ce besoin de torturer, juste pour le plaisir. En raison de sa déficience mentale, il lui arrive d’ailleurs souvent de péter les plombs quand on la contrarie. Un exemple ? Lors d’une soirée à Moscou, bien trop arrosée, elle a fini la nuit dans les bras d’un certain Nemo. Mais le lendemain, quand elle s’est rendue compte qu’il l’avait laissé là comme une vulgaire putain, la chambre à finit dans un état lamentable. Des témoins assurent qu’une femme est sorti de cette chambre quelques minutes plus tard, les cheveux coupés n’importe comment et que dans la chambre, plus rien n’était entier.

Très récemment, Natasha a donc été mutée à Gotham. Que tout le monde se rassure, l’état de ses cheveux a été largement amélioré entre temps, elle a d’ailleurs même opté pour une couleur brune très foncée et … Comment ça on s’en fiche ? Bon, d’accord. Sa mutation à Gotham donc. Devenue le bras droit d’Ilyas, chose dont elle est très fière, il est cependant difficile de savoir ce qu’elle pense réellement. Tout d’abord parce que quiconque la connait sait qu’elle est loyale, donc ce serait à supposer qu’elle est réellement loyale envers Ilyas. Mais elle parle très peu, il est bien délicat de savoir ce qu’elle pense réellement. Parce que si elle est là aujourd’hui, c’est bien parce qu’elle joue un double jeu : elle sert d’espionne pour le compte du frère d’Ilyas, qui continue à garder un œil sur lui de Russie grâce à elle. Alors, envers qui Natasha est-elle réellement loyale ? Qu’est-ce qui importe le plus pour elle ? Son rôle de bras droit ou son rôle d’espionne ? Ca, seul le temps nous le dira. Car Natasha est ce qu’on appelle une demoiselle imprévisible …

Code par Tchoup

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