I was born of the womb of a poisonous spell ▬ Adrian & Nemo

I was born of the womb of a poisonous spell

Il parait qu'il n'y avait rien de pire au monde que de perdre le gout de la vie, mais alors qu'en était-ce que de ceux qui n'en avaient jamais eu le gout ? Pour Nemo, le pire qui puisse lui aviver était de perdre la haine qu'il avait contre la vie, de perdre finalement cette soif de vengeance, de tomber sans l'avoir assouvie. Est-ce qu'il avait peur qu'un jour la flamme s'éteigne ? Non, il avait toujours été confiant, Adrian avait fait ce qu'il fallait n'est-ce pas pour que jamais l'humanité ne se réveille ? Mais voila, Adrian s'était trompé, il était revenu. Adam, il était juste là et Nemo pouvait le sentir désormais. Près à exploser d'un instant à l'autre, prêt à prendre le contrôle pour s'enfuir avec cette garce. Nemo ne voulait pas se laisser faire, d'ailleurs l'avait-il déjà fait une fois ? Enfant rebelle, il n'avait jamais été totalement sous l'emprise d'Adrian malgré tous ses efforts. Il y avait un coté indomptable chez lui, sa haine était trop forte pour qu'elle soit maitrisé par qui que ce soit. Mais voila, Adam l'avait eu. Nemo avait perdu face à Trishka, un échec qu'il n'arrivait pas à surmonter. Dans le fond c'était vrai, il avait probablement besoin d'Adrian. Mais Nemo était trop fier, il ne voulait plus qu'Adrian mette un doigt sur sa personne, il ne voulait plus parce qu'il le haïssait tout autant qu'il lui devait tout ce qu'il était. Jamais Nemo n'avait supporté l'idée d'appartenir à cet homme, pourtant c'était la vérité. Adrian l'avait récupéré alors qu'il n'était rien, il lui avait donné le savoir et la force, la rage de détruire tout ce qui se dressait sur son chemin. Adrian était finalement à la naissance de tout ce qu'il était, l'idée était difficilement supportable pour Nemo, mais c'était la vérité et il le savait que trop. Buté, il ne pouvait s'empêcher d'haïr son maitre depuis le jour où il avait osé lui tirer dessus. Probablement aurait-il accepté toutes les tortures venant de son formateur, mais pas celle-ci. Pas cet acte, mais au fond Nemo lui en voulait pour tout... Et surtout, Nemo ne supportait pas l'idée qu'Adrian soit le seul à le comprendre, à savoir comment le faire fonctionner, il ne supportait pas qu'Adrian soit Adrian tout simplement. Nobody était juste complexe mais il l'avait toujours été. Dans le fond cela lui manquait, ses années où il se battait sous les yeux fiers d'Adrian, ses années où il découvrait chaque jour des choses nouvelles. Sa liberté fut belle, mais lassante. N'oublions pas que Nemo se plaisait de se voir trainé de force par Adrian en dehors de la salle d'entrainement, mais aujourd'hui ? Qui était là pour le contrôler ? Qui était là pour l'empêcher de dévier trop gravement comme il l'avait fait dans le quartier Roumain ? Qui était là pour l'aider à surmonter son premier échec ? Personne. Alors doucement il se détruisait parce qu'il n'arrivait pas à gérer, parce qu'il était en colère et capable de faire les pires conneries qui le conduiraient à sa perte. Il savait qu'il ne pouvait plus attaquer Trishka, il n'était pas prêt, Adam avait gouté à la chair de cette fille et il ne saurait plus s'en défaire. L'impasse, pourtant Nemo gardait la tête haute bien qu'il sentait qu'il allait disjoncter.

Alors il prenait les contrats qui lui tombaient sous la main, faisant de véritables boucheries pour laisser exprimer sa colère, mais ce n'était pas suffisant... « Adrian n'est pas là aujourd'hui. » lui disait le gros tas qui servait de réceptionniste, Nemo sourcillait légèrement avant de lancer particulièrement agressif « Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? Fermes là et donnes moi les clés ! » Son regard le tuait en un battement de cil, il s'éloignait en direction des vestiaires et enfilait une bonne paire de tennis avant de passer en salle d'entrainement, en quittant les lieux le réceptionniste en profite pour passer un coup de fil à ce cher Adrian pour l'avertir de la présence dangereuse de Nobody dans les locaux... Il traverse le stand de tir, les tireurs l'observe assez inquiets, quelle bande de crétins ! C'est au dernier niveau qu'il s'arrête devant ce ring où deux types s’entraînent. Nemo entrait en piste et cela allait faire mal.

Accroupi à coté du survivant qui suffoquait, le cadavre à coté empestait le sang. Nemo armait son bras pour le coup de grâce, dans ses yeux luit la démence tandis que la victime tremble de peur. Dire que ces deux là avaient voulu profiter de l'absence d'Adrian pour un combat dit d'amis... Nemo venait de massacrer deux futurs bons éléments, la rage marquait son visage d'ange, Nobody n'en avait pas l'air mais il était en pleine souffrance, un seul pourrait le voir... « Le voila monsieur... » déclarait un surveillant qui était assez écoeuré par la scène. Nemo couvert de sang restait immobile, les muscles tétanisés par des journées de haines et l'absence de repos, il était venu chercher les meilleurs ici, mais il n'arrivait pas à étancher sa colère ! Pourquoi ? Il savait qu'Adrian était là et il sentait le sang taper dans sa tête... « Tires-toi, je vais le tuer de toute façon ! Alors casses toi ! » lançait-il à Adrian sans quitter sa pauvre victime des yeux, son coup en suspend. Tant pis si Adrian tenait à former ce type, Nemo le tuerait, il en tuerait d'autre, il les tuerait tous...

« Monsieur, un certain Nemo est là ? »
« Non, pas possible ? Dites lui que je ne suis pas là… »

D’une certaine manière c’était vrai. L’information je venais de recevoir venait de me plonger dans une profonde réflexion. Je savais que Nemo était à Gotham, tout comme l’inverse était vrai, mais de là à ce que mon fils vienne jusque dans l’arène !? Peu probable. Cinq minutes de réflexion, d’absence totale et je me réveillai avec pour premier réflexe celui de regarder les caméras. Celle de l’entrée, rien, celle des vestiaires, bingo ! Machinalement =, je suivais son chemin, n’en revenant toujours pas. Il était revenu, et il se déplaçait comme s’il connaissait parfaitement les lieux. Cela dit je les avais bâtis quasiment à l’identique de ceux dans lesquels nous travaillions à Saint Petersburg alors qu’il n’était qu’un enfant.

J’avais façonné une vraie machine à tuer, et c’était avec intérêt que je l’observais. Non pas que j’avais peur de l’affronte, enfin un petit peu tout de même, mais j’étais surtout très curieux de voir ce qu’il était devenu, d’observer sa progression depuis que nous nous étions quittés. A l’époque, il était fort et déterminé. Oh ça oui, lorsque nous nous étions séparés, j’avais parfaitement lu la rage de la détermination dans son regard.

Mon regard s’arrondit soudain. Il était sur le terrain et il s’en prenait à un gosse. Aucun de ceux qui étaient présent ne faisait le poids contre lui. Nemo était trop fort. Je me précipitai donc dans les étages inférieurs. A peine fus-je arrivé dans la salle d’entraînement que le surveillant vint m’attraper pour me conduire sur les lieux. Mais je n’eus même pas le temps de prononcer la moindre parole. Il savait que j’étais là. Cette fusion étrange entre nos deux êtres était toujours palpable.

« Nemo, tu vaux mieux que ça niveau combat tu le sais. C’est facile là… alors plutôt que de le défigurer, si tu me disais ce que tu fais ici, sans autorisation… ? »

Il avait beau être mon fils de cœur, l’être le plus magnifique qui soit, les règles étaient les règles et personne ne les transgressait, pas même moi. Sa présence était dangereuse, je l’avais déclaré comme tel, et les gardes de l’entrée n’avaient pas su faire leur boulot. Mauvais point. L’arme accrochée à mon ceinturon promettait de s’activer au moins deux fois dans la journée. Dommage.

« Vous ramassez le gamin et infirmerie ! » dis-je au surveillant.

Puis je restai là, planté devant Nemo, son regard enflammé comme jamais je ne l’avais vu auparavant. Et il y avait cette lueur que j’avais déjà constatée dans son regard alors que Trish venait le voir. La lueur du Adam… et je crois que c’est à cet instant que je commençai à comprendre.

« Il est là c’est ça ? »

Si c’était le cas, Nemo comprendrait de suite. Je me demandai pourtant la raison de sa présence ici, il avait juré de me tuer. Peut être allait il me sauter dessus finalement ? Mais j’étais près. Combat loyal et force de vaincre se dressait devant eux.

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Nemo était envahi par a colère, mais il était appelant à l'aide d'une façon plus qu'abstraite, un seul homme pouvait comprendre. Son regard en disait long, personne n'avait osé se mettre sur son chemin et il savait qu'Adrian en personne serait obligé de faire le déplacer. S'en prendre à ses faiblards incapable de se battre contre lui, c'était tout ce qu'il avait trouvé pour se défouler. Il n'y avait rien qui puisse le calmer, réveillé brutalement après avoir été submergé par cet autre, Nemo avait repris le contrôle en compagne de Rose et de l'arlequin, déchainant sa colère contre sa pauvre victime qui n'avait pas tenu bien longtemps face à lui. Mais voila, cela faisait exactement trois jours qu'il ne se contrôlait plus. Il n'arrivait pas à calmer sa colère, à reprendre son calme, Nemo était en guerre avec son autre lui, le minable et faible. L'homme sentait que l'autre était prés à prendre sa place dès que l'opportunité se présenterait et il ne savait que faire... Il ne savait plus... Et si c'était la fin ? Pas sans se battre ! L'homme disait à Adrian de partir, mais il savait qu'il ne le ferait pas, ici il était chez Adrian et c'était lui qui ferait sa loi. Bien sur, il était entré par la force et ça ne plairait pas à Adrian qu'il eut déjoué la sécurité avant autant d'aisance... La réponse d'Adrian laissait ses muscles se crisper un peu plus. Laisser ce gamin ? Pourquoi faire ? Nemo n'en avait pas envie, il voulait le tuer là... Maintenant... Ramasser... Prudemment le garde s'approchait et venait ramasse avec un geste lent le gamin avant de s'éclipser. Nemo relâchait lentement son bras, le regard flamboyant de colère, il se mit à fixer ce maitre sans bouger. Les secondes semblaient des heures, c'était si étrange de se retrouver là presque dix ans plus tard... Adrian avait vieilli, les traits de la haine et de la solitude marquait son visage mais dans le fond Nemo ne doutait pas que celui-ci soit toujours un tombeur. Nobody ne disait rien, il était là sur le ring, seul. Vraiment seul ? « Il est là » oui... Il l'avait toujours été.

Le regard de Nemo se durcissait quelque peu davantage, il enjambait les fils pour se diriger vers ce cher Adrian quand un garde s'approchait, mais le poing de Nemo fendait l'air, le bruit d'un nez qui se casse, un cri de douleur, une main verticale sur la clavicule, un coup de genoux sous le menton ainsi qu'un poing en matraque sur le sommet du crane, la tête prise en étau : perte de conscience quasi immédiate. Il avance, il sent qu'Adrian est prêt à se défendre ; la machine s'arrête devant Adrian, leurs regards s'affrontent. Ils sont seuls, il pourrait le tuer, là maintenant... Il en avait tellement envie... Mais que se passerait-il ensuite ? Le problème serait toujours là n'est-ce pas ? Qu'est-ce que ça pouvait bien faire si ça avait le mérite de la défouler pour de bon ? « Tu avais dis qu'il ne reviendrait jamais. » lançait-il froidement, est-ce qu'il lui reprochait d'avoir mal fait son travail ? De n'avoir su tuer cette humanité ? Non, Nemo était en colère parce qu'Adrian lui avait menti. « Je vais te tuer... » soufflait-il haineux, mais on pouvait voir dans son regard qu'il le ferait souffrir comme personne n'avait souffert jusque là, qu'à coté ce qu'il avait enduré pendant dix ans à ses cotés était une franche promenade de santé ! Il allait souffrir, parce qu'il était le seul à valoir à ses yeux qu'il se donne la peine de faire déguster la mort. « A moins que... Je revienne, encore et encore, détruire tout ce que tu construis parce qu'il n'y a que ça qui compte n'est-ce pas ? Les monstres que tu crée. Moi ? Qu'est-ce qui te ferais le plus de mal Adrian ? » Ce n'était pas comme s'il n'y avait pas réfléchis ces derniers jours, le tuer ou l'humilier ? Finalement Adrian trouverait encore le moyen d'être fier 'être tué par son chef d'oeuvre tel le destin des plus grands de ce monde, mais si c'était sa douce et merveilleuse création qui se détruisait parce qu'il n'avait jamais été à la hauteur pour vraiment éradiquer cette saloperie d'humanité ? Qu'est-ce qui fait le plus mal Adrian ? Nemo voulait l'entendre, il voulait comprendre. Si Adrian avait menti, était-ce parce qu'il avait toujours eut peur de se faire tuer par Nemo et qu'il lui avait bien fallut une faiblesse ? Ou était-ce vraiment une erreur ? Dans ce cas... Mieux valait pour lui réparer sa faute car les conséquences seront bientôt visibles... Qui osait s'adresser à Adrian de la sorte ? Qui serait encore là pour en témoigner ? Nemo n'avait pas peur, il ne l'avait jamais eu, se contentant d'haïr toujours un peu plus pour finalement être piégé dans cette colère.

C’étaient littéralement deux entités qui s’affrontaient. Le regard plongé dans celui de l’autre, nous pouvions chacun ressentir l’aura de l’autre. Je vie à peine le garde faire ce que je lui avais demandé, c’est-à-dire évacuer le pauvre type qui venait de se faire exploser la face par Nemo. Je ne pouvais pas lui tourner les dos, c’était suicidaire et à la fois je croyais bien voir dans son regard cette impossibilité de passer à l’acte. Après tout, il aurait bien pu me tuer une bonne dizaine de fois depuis qu’il avait proféré ses menaces. Il n’en était pour rien jusqu’à présent. J’en profitais donc pour revoir cet espoir naître en moi. Celui de retrouver mon fils d’adoption, ma création et pourquoi pas de lui rappeler qui il est réellement. J’entends par là Nemo, pas Adam ben sûr. Adam était une personne faible et orpheline, il n’avait pas de place dans le monde de la Mafia, ni même dans mes arènes et mon cœur. C’était cruel de ma part, mais je n’avais tout juste pas le temps de m’accrocher au commun des mortels et aux faibles lorsque je passais la plupart de mon temps à entraîner les meilleurs. Bien que ceux-ci se comptent sur les doigts d’une main, voire deux pour être gentil, lorsqu’on essayait de toucher Gotham.

Enfin, dans ma joie de revoir Nemo, j’étais tout de même confronté à plusieurs problèmes. Le premier était son intrusion. Elle ne devait pas rester impunie, mais bizarrement, l’homme qui avait une fois tiré sur lui ne voulait pas recommencer. Secondo, Adam était vraiment revenu. Ce qui rendait Nemo instable. J’avais déjà été confronté à l’apparition de sa seconde identité, la vraie, celle qu’il avait lorsqu’il avait retrouvé ce petit garçon durant les affres des coups de feux. Pour le reste j’aviserai plus tard, pour le moment je me devais de contrôler sa colère. Cela n’avait jamais été facile, et surement cela serait d’autant plus dur qu’à présent il était un adulte accompli, mais je me devait d’essayer.

« Il ne devait pas revenir Nemo. »

C’est vrai, il n’aurait pas dû revenir, c’était cette Trisha, je le savais, elle avait toujours été mauvaise pour Nemo. Toujours, à l’appeler Adam, celui qu’il ne devait plus être, celui qu’il n’était plus.

« Tue moi Nemo, mais d’un autre côté tu sais que je suis le seul à pouvoir t’aider. Réfléchis bien à tes actes. »

Tenir celui que je prenais pour mon fils avec ce qui l’animait le plus me semblait la seule et la meilleure solution mais est-ce qu’il m’écouterait. Je pouvais lire dans son regard la haine qu’il avait envers moi, celle qui ferait en sorte qu’il ferait un chef d’œuvre de ma mort. J’étais fier pour ça. Je l’avais vraiment mené aux sommets ! Mais Adam, il fallait le tuer. Peut-être fallait-il seulement passer par un autre meurtre pour ça. Ça ne me faisait pas peur. J’aurais peut-être même dû y penser il y a plus de dix ans, lorsque j’ai vu les premiers effets de la fille sur lui.

« Nemo, tu connais parfaitement la réponse à ta question… »

J’étais fier, un peu trop peut-être, mais avouer que perdre mon fils serait le plus dur des coups à affronter dans ma vie n’était pas à l’ordre du jour. Qu’Adam revienne non plus. Il n’avait pas menti. Cela dit, ce revirement voulait-il dire que Trishka était à Gotham ? Pourquoi ne l’avais-je pas revue ?

« Trishka est ici, n’est-ce pas ? Tu l’as revu ? »

Je cherchais à comprendre, mais Nemo, lui, est-ce qu’il comprendrait ? Et surtout est-ce qu’il accepterait de la perdre pour être finalement réparé ? Si la réponse était négative, nous allions au-devant d’un problème. Se serait où apprendre à vivre avec Adam, ou l‘éradiquer d’une autre manière.

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Il ne devait pas revenir ? Pourtant, il était bel et bien là. Ce n'était pas lui, il n'aurait jamais laissé une telle chose se produire, jamais il n'aurait pardonné cette fille. Non jamais ! Pas lui. C'était l'autre. Il était revenu pour elle et cela rendait Nemo juste malade. Alors Adrian l'invitait à le tuer, mais il avait que sa créature ne le ferait pas. Sa dernière heure n'avait pas encore sonné, Adrian avait raison d'être confiant. Mais bientôt il viendrait le faucher et ce jour là il ne saurait lui échapper. C'était très bien réfléchi. Même si Nemo avait du mal à l'accepter, il ne pouvait pas nier qu'Adrian était le seul à pouvoir l'aider. Du moins, s'il n'était pas trop tard. Ses yeux azurés fixaient ce maitre qui restait tout aussi immobile que lui, probablement que dis ans auparavant aurait-il reçut une bonne gifle d'oser défier son regard de la sorte, mais il s'en était toujours fichu des coups. Nemo avait toujours aimé tenir tête à Adrian, lui montrer qu'il n'était pas faible et qu'il n'avait pas peur de la punition. Il avait reçu tellement de corrections dans sa pauvre vie qu'il avait fini par s'y habituer, ceci dit, cela faisait un bon bout de temps qu'il n'en avait pas eu et c'était exactement ce qu'il était venu chercher ; parce que c'était juste ce qui avait toujours terrifié Adam au point de l'étouffer dans ta terreur pathétique. Mais c'est Adrian qui devra décider et c'était étrange comme Adrian lui donnait rarement ce qu'il voulait ; juste pour le frustrer. Il savait y faire, c'était incontestable. Mais il l'aiderait, parce qu'Adrian ne saurait supporter de voir son monstre redevenir cette chose misérable qu'il avait ramassé dans un bain de sang lors d'un hiver 1993 en Russie.

La colère lui brulait les yeux quand Adrian lui posait des questions qui le mirent encore plus en haine, crispant doucement le poing gauche, il répondait d'un ton froid « J'ai été envoyé par Dimitrei pour la tuer, mais il m'en a empêché. » ça y'est... Il l'avait dit, il avait évoqué l'échec pour la première fois, frustré comme jamais il sentait qu'il allait littéralement disjoncter. Il n'avait pas réussi à tuer une pauvre fille sans arme. Il avait eu le canon de son revolver sur son crane et il n'avait même pas réussi à la tuer ! Il n'avait pas accomplit sa tache, il l'avait même invité à la tuer face à son échec qui lui serait juste insurmontable. Mais elle n'avait pas voulu, préférant retrouver Adam, elle l'avait fait revenir en un claquement de doigts. L'homme sentait la haine augmenter encore et toujours, le sang tapant dans sa tête comme un marteau piqueur « J'y étais presque, mais il ne voulait pas la laisser mourir. Comment tu expliques ça Adrian ?! » L'idée qu'Adam puisse aimer cette garce le dégoutait, mais l'idée que cet amour soit plus fort que sa rage de destruction était inconcevable ! Alors qu'allait-il se passer maintenant ? Faisant face à ce maitre, Nemo laissait sa main approcher de celui-ci, créant le contact pour la première fois depuis dix ans, c'était étrange mais il avait la sensation d'être en Russie quelque part dans cette base, dans cette chambre où il avait été cloitré si longtemps à se demander quand il pourrait en sortir, sauf qu'à cet instant il avait presque envie d'y retourner... Demander de l'aider verbalement ? Jamais, il avait hérite l'orgueil de son père après tout. Sa main posée sur l'épaule d'Adrian, il restait immobile avant de lui demander d'un ton toujours aussi froid et dévoré par la haine « Alors ? Est-ce la fin ? » peut-être était-ce fini, que Nemo avait fait son temps ? « Je ne partirais pas Adrian, pas avant te t'avoir fait regretter le jour où tu m'as ramassé là bas. » Non, jamais il n'abandonnerait aussi longtemps qu'Adrian vivrait. Il se battrait jusqu'au bout et détruirait tout ce qu'il pourrait anéantir.

Je regardais Nemo, attristé par la déviance que je pouvais constater facilement dans son regard. J’y décelais aussi de la confusion de la haine, de l’espoir. Un peu tout mélangé et c’était étrange, déstabilisant. Surtout lorsque l’on était son sculpteur. Petit à petit, je comprenais donc pourquoi il était venu me voir. Il me haïssait, mais il savait aussi que j’étais le seul à vraiment le comprendre, le seul qui ne l’ait jamais vraiment aimé. Un amour assez particulier certes, mais c’était aussi pour son bien que je l’avais rendu fort. Ne plus être touché par ses émotions lui permettrait de traverser les épreuves sans souffrir encore et encore des pertes, tout comme je l’avais fait. Peut-être avais-je fais une erreur d’avoir voulu façonner un être sans sentiments, puisque visiblement, même inexistants en apparence ils demeurent bien présents sous la surface.

C’était cette Trishka le problème. Depuis que je l’avais vu près de Nemo la première fois, je savais qu’elle serait un problème. Je ne me doutais juste pas, qu’elle le suivrait jusque Gotham et qu’elle continuerai de foutre ton petit nez parfait dans des affaires qui ne la regardent pas. Je songeai alors à la descendre moi-même quand l’information que Nemo me donna vint me heurter de plein fouet. Ma création avait eu l’ordre de la tuer, sans y parvenir…. A cause d’Adam. Cette humanité était vraiment un problème. Elle me gênait dans le sens où ça perturbait vraiment Nemo. Il ne la voulait pas.

« Et bien je suppose que je l’expliquerais en invoquant le fait que l’humanité de chacun existe en tout temps. On la relègue à un plan inférieur, parfois, mais elle est toujours là, latente. Ta haine ne te sortira pas de « l‘équation « retour en arrière ».

Mais peut-être y avait-il un autre moyen pour rééquilibrer l’esprit de celui que je considérais comme mon propre fils. Il ne pouvait pas tuer la seule qui retenait son humanité, mais je pouvais le faire, et je pouvais aussi le pousser vers les personnes adéquates pour le rééquilibrer. Il devait revenir au centre, et se battre, refaçonner son esprit. A mes dépends, je savais qu’il côtoyait Rose. La pire des têtes brûlées que je connaisse. Elle était peut être la solution, même si cela m’était dur de le reconnaître.

« Il y a peut-être une solution. Reviens au centre, je vais t’aider. «

S’il accepte j’aurais de nombreuses missions à accomplir en peu de temps. Retrouver Héléna, qui j’en étais persuadé n’était pas morte, et trouver Trishka, l’enfermer et la faire tuer par Nemo même. Avec ma méthode, il n’aurait pas le choix. Il me haïrait bien plus encore qu’il ne le faisait, mais il aurait ce qu’il voulait. J’en étais persuadé à quatre-vingt-dix-neuf pour cent. Et quant à moi, de toute manière j’étais prêt à mourir de la main de Nemo depuis des années, quelques menaces supplémentaires ne feraient rien de plus. Je le laissais donc déblatérer, si cela pouvait le soulageait.

« Nemo je sais qu’un jour tu me tueras, mais si tu me détestais tant, tu ne serais pas ici. Je me permets donc de te demander de ne pas outrepasser tes droits la prochaine fois. Je risque de revenir aux bonnes vieilles méthodes sinon. »

Bien sûr je faisais référence au coup de feu que j’avais tiré et à la balle qui s’était plantée dans sa jambe. Il savait, depuis cet épisode, que je pouvais aussi bien l’anéantir qu’il espérait me détruire à petit feu pour me faire souffrir a maximum. Ici, j’étais chez moi et j’avais tous les droits.

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La théorie d’Adrian ne plaisait pas à notre homme, l’idée qu’il puisse être humain n’était pas une possibilité envisageable, qu’il ait un cœur cela était hors de propos ! Pourtant, il devrait le savoir n’est-ce pas puisque c’était lui qui l’avait crée ? La haine de suffirait pas ? Pourquoi ? Elle avait toujours suffit, elle avait donné vie à ce qu’il était, elle l’avait construite, il n’y avait que cette haine qui puisse le tenir en vie, alors pourquoi ne serait-elle pas suffisante ? Nemo ne voulait rien entendre de plus, menaçant Adrian de le tuer. Oui, il le ferait... Mais était-il en étant de le faire ? Il devait le faire à tête reposé, sa colère pourrait le faire faire une erreur qui ne lui ressemblerait tout simplement pas. Alors c’était cela ? Il n’y aurait pas de solution ? Tout s’achevait ainsi ? Nemo ne laisserait pas cette partie de lui changer sa vie. Il n’était pas faible, il ne pouvait pas le supporter. Comment pourrait-il tolérer l’idée d’avoir un cœur, d’avoir des sentiments autres que celui d’haïr et de détruire. Il refusait d’accepter et il avait le poing qui le démangeait, il avait bien envi de frapper ce créateur pour oser lui dire ça, à lui ! Pourtant, il l’avait crée dans le but d’en faire une machine, comment pouvait-il dire cela à présent ?

Une solution ? Revenir au centre ? Le regard de Nemo s’assombrissait à la demande d’Adrian. Pensait-il sérieusement qu’il pourrait à nouveau le cloitrer ? Lui aurait-il manqué à ce point ? Nemo ne voulait pas revivre cet enfer aux coté d’Adrian, il avait assez donné de sa vie, la moitié pour ainsi dire (sans compter les douze années oubliées). Les propos d’Adrian commençaient sérieusement à lui taper sur le système, alors qu’il amorçait un geste d’attaqué il sentait les deux gardes saisir chacun un bras ainsi que le bruit de revolvers dégainés qui menaçaient de transpercer sa cage thoracique au moindre mouvement d’agression. Fusillant son « père » de ses magnifiques yeux azurés où luisait cette lueur de l’autre qui était, devenu bien trop présente alors fut juste insignifiante durant toutes ses années « Tu crois vraiment que je vais revenir ? Tu rêves ! » La poigne des gardes étaient douloureuse mais il ne bougeait pas, ne manifestant en rien qu’il puisse avoir mal. Alors pourquoi était-il venu ici sachant qu’Adrian viendrait inévitablement ? « Tu devais voir. » Pourquoi ? Juste pour lui faire mal évidement, d’atteindre son orgueil. On pouvait lire dans le regard de Nobody qu’il serait capable de mettre à feu et à sang la ville entière ; mais la ville n’avait aucun sens à ses yeux. Il avait laissait naitre un immense projet de destruction et personne ne saurait l’empêcher d’agir. Ou presque...

Le bellâtre se mit à rire aux éclats, pauvre dément qui ne savait que faire de ce corps qui était devenu trop étroit pour Adam et lui. L’homme sentait un coup du garde lui plier les cotes, repliant ses jambes légèrement au point de ne plus toucher le sol, continuant de rire malgré la douleur, avant de reprendre d’un ton froid comme s’il n’avait jamais rit de la sorte « Dis leur de me lâcher où je les réduit en miettes. » Son regard s’obscurcit alors que son ton devienne agressif, incontrôlable, Nemo se battait contre Adam qui voulait juste fuir et retrouver sa princesse. Non ! Il n’en était pas question ! Il se battrait ! « Frappes moi de tes mains Adrian ! Salis toi pour moi ! Dis moi pourquoi ! » Cette fois ; il n’hésitez plus à se débattre, les crans de sécurité sauté, mais il s’en fiche. Qu’on l’abatte ! Adam non plus n’aurait pas ce corps ! Nemo se contredisait, ce qui prouvait le degré de gravité de l’infection. Nemo ne voulait pas retourner auprès d’Adrian, et puisque l’instinct d’Adam voulait s’enfuir, Nemo s’était laissé envahit de colère réclamant que l’autre l’affronte réellement, qu’il se salisse pour lui comme il l’eu fait auparavant pour lui et qu’il lui sorte encore cette sérénade qui l’anéantissait et le rendait plus fort.

Invoquer ainsi la possibilité d’une humanité latente en chaque être humain n’était pas la meilleure des solutions que j’avais, cependant, j’espérais lui faire comprendre que les miracles n’existent malheureusement pas en notre bas monde. Construire une coquille vide est quelque chose de fastidieux qui m’avait pris dix longues années. Comment Nemo pouvait il espéré récupérer ce qui était perdu comme s’il récupérer une paire de clef oubliée dans un tiroir ? C’était juste impossible, d’autant qu’il avait vécu tout un tas de choses dont je n’étais pas au courant, il avait aussi de nouvelles attaches qui l’influençaient d’une manière ou d’une autre. En somme trop de paramètres s’interposaient pour me faire échouer dans l’éventuelle entreprise que je mettrai en place. Non s’il voulait vraiment que je l’aide, il fallait qu’il vienne au centre, qu’il se coupe de tout pendant quelques temps ou du moins qu’il me fasse assez confiance pour écouter ce que je lui disais de faire pour pouvoir garder son entière liberté. J’avais juste la désagréable sensation que j’allais me faire envoyer balader. Et…. Bingo !

Les gardes n’avaient pas besoin de mots de ma part pour agir. Heureusement... Même si au fond me faire taper par ma création ne me faisait pas peur. Il en avait besoin quelque part… Mais animer cette rage conservait aussi la présence de Nemo au profit de celle d’Adam. Seulement, je m’étais toujours demandé si c’était Nemo qui voulait me tuer, ou bien Adam ? La seconde réponse serait surement plus logique, néanmoins si elle reflétait la vérité c’était que je m’étais largement fourvoyé en croyant que j’avais tué son humanité pour de bon.

« Oh je sais que tu reviendras Nemo… quand tu auras compris que c’est ta seule chance d’obtenir ce que tu veux… »

Je lui souris, comme chaque fois lorsque je savais que j’avais raison. Nemo voulait que je vois comme il était fort et déterminé, mais il pouvait voir à présent que ma détermination et ma prétention étaient toujours au rendez-vous-même toutes ces années plus tard. Tout comme sa puissance semblait toujours présente. La seule ombre au tableau, cette seconde personnalité. Je la voyais clairement alors que Nemo se débattait comme une furie dans les bras des gardes. Et le coup n’y avait rien fait. J’intimais donc les gardes de le lâcher malgré leurs regards réticents et apeurés et sans plus attendre je lui lançai une droite.

« Tu vas te calmer bon sang ! »

Et aussi rapidement que possible je dégainai mon arme que je pointai sur son front. Je ne le tuerai pas, sauf en cas d’événement majeur, mais il est mon point faible, je n’ai pas peur de l’avouer, je le considère comme mon propre enfant bien que je n’en ai jamais eu. J’avoue pourtant ne pas savoir quoi faire, et le voir comme un petit garçon si perdu, en face de moi m’arrache le cœur. Oui, même si je ne donne pas l’impression d’en avoir un il existe bel et bien pourtant. Malheureusement.

« T’es venu ici pour avoir des réponses et ces pas en tuant tous mes hommes que tu les auras. Donc soit tu te calmes et on parle on trouve une solution soit tu te bats et je te tire une balle… tu sais que j‘hésiterai pas Nemo… fais le bon choix. »

Il allait me haïr encore plus si c’était possible, mais je n’avais plus le choix, il était trop instable pour que je reste sans réagir.

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Saisit par les gardes, la rage de Nemo ne fit qu'accroitre. Alors quoi ? Ils avaient peur pour leur cher maitre ? Il n'était pas sans défense, Nemo le savait il n'avait pas besoin de gorilles pour se défendre ! Non, il ne voulait pas revenir. Il ne voulait pas être privé de cette liberté qu'il avait obtenue, de tuer, de boire, de manger ce qui lui plaisait. Nemo refusait de voir qu'il n'avait pas d'autre choix, il ne voulait pas admettre avoir vraiment besoin d'Adrian. Alors il se débattait parce que c'était tout ce qu'il savait faire que d'être violent. Les gardes avaient du mal à intervenir au point de devoir le frapper, mais rien n'y fait. Il est là, comme un dément réclamant. Il devait voir, les dégâts causé juste par une partie de lui contre laquelle il n'avait pas été préparé. Il n'avait jamais été préparé à aimer, à l'amour. Tirant une balle dans la boitte crânienne de la première putain qui venait lui dire « je t'aime », c'était ainsi qu'il avait toujours réglé le problème. Alors pourquoi n'avait-il pu le faire envers Trishka, pourquoi avait-il eu cette sensation d'être engourdi, d'être envahis par une personne qui n'était pas lui, de s'éteindre doucement malgré une lutte acharnée ? Pourquoi n'avait-il su se défendre contre quelqu'un d'aussi faible qu'Adam ? Les bras se relâchant, un mouvement allait fondre sur Adrian, mais il fut rapide ; ou plutôt il fut informé à l'avance de l'instant où il serait libéré pouvant prendre l'avance nécessaire. Sa tête tourne sous le choc, sa langue saigne légèrement mais il ne sentait plus rien. Adrian l'avait tellement massacré que tout son corps en était presque anesthésié, pourtant la douleur était là, mais il ne s'en préoccupait plus. Mais cette nouvelle douleur, cette tension interne ; c'était là une souffrance qu'il n'arrivait pas à gérer autrement qu'une colère démesurée.

Se calmer ? Nemo fit front avec le canon du revolver après avoir craché du sang et relevé la tête en direction de celui-ci, le poing serré à sa gauche ne garantissait rien de bon ; pourtant il avait cessé de s'agiter. Les mots d'Adrian tombent comme une punition que l'on fit à un enfant, il l'était au fond de lui. A nouveau à la source des conflits entre ses personnalités, toute cette phase où il fut un enfant muet ; il fut Adam créant petit à petit Nemo pour que finalement Nemo engloutisse le plus faible pour prendre sa place. « Va s'y, tire... » Nobody riait faiblement avant de donner un coup de genoux dans l'estomac d'Adrian lui pliant le bras. Un coup partait et la balle se logeait dans le plafond. Adrian fut bien obligé de lâcher son arme où Nemo aurait fini par lui briser la main ; pointant l'arme sur Adrian qui se redressait, il sentait les deux revolvers des gardes pointer sur lui. S'il tue Adrian, ils mourront ensemble. « Pourquoi tu ne m'as pas tué avant Adrian ?! Tu ne peux pas ! Tu ne l'as jamais pu, même quand je t'avais supplié ! Moi.... » s'énervait-il à nouveau empli de rancune, il pourrait le tuer là maintenant. Mais il se ferait tirer dessus à son tour et même s'il mourrait avec la satisfaction d'avoir tué l'autre, il n'aura pas même eut le loisir de voir son agonie.

Alors il jette l'arme Adrian au sol, que l'un des gardes s'empresse d'aller chercher, plongeant son regard azuré dans celui d'Adrian « Tu disais que je devais toujours réussir, que je ne pouvais pas échouer sinon ce serait fini... Elle a gagné Adrian... Elle a gagné. » Le ton est calme, un Nemo qui se résignerait presque, mais Adrian connait la signification de cette expression de calme sur son visage qui laissait présager le pire. Nemo tourne le dos à son maitre, il est si instable que dehors il pourrait détruire la ville entière. S'il avait réussie à entrer de force, probablement que la sortie serait plus compliquée... Nemo avait besoin de détruire, maintenant... D'écouler sa haine, peu importe sur qui et comment... Plutôt que de résoudre le problème, on pourrait qualifier son comportement d'évitement, mais à son échelle c'était tout de suite très dangereux. Il était comme une molécule instable en chimie qu'il fallait contenir pour éviter toute catastrophe, est-ce que la véritable erreur d'Adrian fut de le laisser en liberté ? Nemo ne pouvait envisager la solution d'être à nouveau enfermé, c'est idiot mais l'on prend vite gout à l'isolement comme on le prend à la liberté. Et l'on a toujours du mal à quitter l'un ou l'autre...

J’étais confronté à ce que j’avais toujours redouté : l’instabilité de Nemo. Lorsqu’il était enfant et que je l’avais recueilli, ce n’était pas un problème car tout était à refaire. Cette fois ci nous étions confronté à bien pire dans le sens où il s’était forgé une personnalité bien à lui que je n’avais pas pu façonner comme il le fallait, de manière à ce qu’il ne change jamais et ne faiblisse jamais face à Adam. Et cette Trishka elle aussi était dans le coin, ce qui ne me facilitait pas la tâche, car elle était le point faible de Nemo, ce qui lui rappelait cette autre personnalité. Mais j’avais besoin de réfléchir pour savoir quoi faire exactement et ne pas louper le coche une nouvelle fois. Car voir ainsi Nemo me donner le goût désagréable de la défaite et je ne le supportais pas. Tout comme je n’appréciais pas de le voir essayait d’imposer sa loi dans ces lieux.

Je pointais mon arme sur lui sans aucun scrupule. Je savais qu’il avait besoin d’être secoué pour se calmer. Etait-il seulement possible d’apaiser la démence visible dans son regard ? J’en doutais, encore plus lorsqu’il se retourna à nouveau contre moi. Le coup était précis, et puissant, malgré la détresse de sa situation. Il était bien celui que j’avais façonné et que je fixais en me redressant. Ne jamais baisser les yeux devant ses ennemis, mais encore pire devant ses créations. Elles étaient celles qui me connaissaient le mieux et qui pouvaient donc me briser le plus facilement. En fait, de tous les soldats que j’avais formés, Nemo était vraiment le seul à pouvoir m’avoir avec le petit doigt.

Mais de tous ceux que je formais, ceux qui formaient ma garde étaient les meilleurs, les plus réactifs et je pus encore le constater lorsqu’ils le prirent en joue pendant que lui faisait de même avec moi. Le pistolet finit par choir sur le sol en quelques secondes seulement. Pour ma part, je ne lâchais pas mon fils du regard. Mon fils. Mon sang ne coulait pas dans ses veines mais quoi qu’il en dise, je l’aimais comme ma propre chair. Et c’était avec ce sentiment que je l’écoutais presque plaintif, me supplier de faire quelque chose. Il ne le verbalisait pas ainsi, mais c’était bien ce que je comprenais à travers des mots qui pouvaient paraîtres sans queue ni tête à quelqu’un d’extérieur.

Je le vis alors me tourner le dos et commencer à partir. Elle n’avait pas gagné, ce ne pouvait pas être possible. Et son regard, le Nemo qu’i voyait depuis le début était tel une fusion de molécules pour l’homme… L’étrange résultat du choc de deux personnalités qui ne pouvaient vivre dans le même corps en s’équilibrant l’une l’autre. Il fallait une dominante. Je finis par le rattraper, et d’un geste fort doux et ferme je le ramenais vers moi dans un geste affectif et dominant. Je l’étreignais. Son torse contre le mien, la bouche toute proche de son oreille.

« Elle n’a pas gagné fiston. Tu dois réussir. L’échec n’est pas une option pour toi. Tu es fort, plus que tu ne le crois… Elle n’a pas gagné »

Je le lâchai alors. Puis me reculai de quelques pas. Je savais qu’il ne me sauterait pas dessus, je connaissais la plupart de ses réactions. Il avait besoin d’un guide, d’un père et je lui offrais cette option. C’était le moment où jamais de réitérer ma proposition.

« Reviens au centre. Pas vivre, mais t’entraîner. Reviens sous ma protection et essayons de nous battre contre elle. »

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Adrian était fort, il n'avait pas peur et dans le fond cela avait rassuré Nemo. Son maitre n'irait pas lui porter préjudice juste par crainte de mourir. L'on meurt tous, c'était ainsi. N'était-ce pas ce que lui avait enseigné ce même homme ? La mort est un passage de la vie, ce qui change c'était la façon dont on mourait. Il avait bien appris la leçon n'est-ce pas ? Il avait jeté l'arme parce qu'il ne voulait pas le tuer comme cela, Adrian le savait. Adrian n'était pas comme tous ces chiens qu'il pouvait abattre de sang froid, il était celui qui avait fait tout ce qu'il était. Alors pourquoi cette détermination à vouloir l'éteindre alors qu'il vous avait donné une vie ? Probablement parce qu'il était juste Nemo Nobody, qu'il avait besoin de détruire ; par pur sentiment de vengeance ; parce qu'il tenait toujours sa parole... Parce qu'au fond il l'aimait et c'était pour lui insoutenable que de l'accepter, tout comme le fait de devoir accepter qu'il fût probablement le seul à pouvoir le sauver d'Adam. Il y avait toutes ces choses qu'il n'arrivait à accepter et qu'il ne savait résoudre que par la mort de l'autre, n'était-ce pas parce qu'il avait de l'admiration pour cet homme qu'il lui voulait une mort digne de ce nom ? S'il avait tant méprisé Adrian, il serait probablement déjà mort.

Il s'éloignait, prenait-il la fuite ? Il ne savait pas, il avait besoin d'air... Les pas d'Adrian s'approchaient, qu'allait-il faire pour le retenir ? Le frapper ? L'enfermer quelque part ? Il sentait les mains solides d'Adrian le saisir, alors qu'il se préparait à un geste de défense, l'emprise d'Adrian l'attirait contre lui-même. L'homme ouvrait en grand ses yeux azuré tandis que le contact de leurs joues se formait ; émettant un léger geste de débattement en crispant tous les muscles de son corps quand il sentait leurs torses s'écraser l'un à l'autre. Où était-il passé ? Se sentant si petits dans les bras d'Adrian, si fragile ; il n'aimait pas cette sensation tout comme il aimait cette protection autour de lui. Le coeur de pierre de Nemo lui faisait mal, mais probablement un mal nécessaire... Les mots d'Adrian tombaient, il se crispait davantage comme s'il cherchait à se débattre de cette étreinte, était-ce vraiment Adrian ? Bien sur, lorsqu'il fut enfant il avait déjà fait ce genre de choses mais cela avait cessé à un certain âge... Se relâchant doucement sous la suite des propos d'Adrian, il se surprit même à poser sa tête contre celle de l'autre quelques fractions de secondes avant se redresser. « Adrian ? » soufflait-il presque faible voir anxieux, il sentait ses muscles se crisper par ce contact affectif dont il n'était plus habitué, il se sentait juste détruit de l'intérieur...

Adrian reculait, libérant Nemo de cette étreinte qui l'eut secoué. Ce retour en arrière était déstabilisant pour lui. Elle avait gagné n'est-ce pas ? Non... Il ne pouvait pas perdre... Pourtant... Nemo se perdait, il sentait bien qu'il déraillait, il sentait que ça n'allait pas. Ce n'était pas comme à son habitude... Alors Adrian l'invitait une seconde fois à revenir, il savait qu'Adrian ne le demanderait pas cinquante fois de façon aussi polie, il finirait par céder à la violence. Finalement, ils voulaient tout deux la même chose, alors pourquoi lutter ? Nemo laissait son regard s'agiter aux quatre coins de la pièce avant de fixer à nouveau Adrian, il avait envie de nier cela se traduisait dans son regard ; de dire qu'il n'avait besoin de la protection de personne ; mais il ne pouvait pas mentir à celui qui savait tout de lui... « Mardi, vingt heure. » choisissait-il alors qu'il n'était que jeudi ; ces mots avaient été craché avec haine et rancoeur. Il le faisait parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire, que c'était plus sage et cela même s'il ne voulait pas l'être... Est-ce qu'Adrian sera disponible pour ce soir là ? Nemo l'ignorait, mais il le sera il en avait la conviction. Son regard azuré plongé dans celui d'Adrian qui ne baisserait jamais les yeux en premier, il ajoutait d'un ton moins agressif « Crois moi, si j'avais le choix je ne serais pas là. » c'était à contre coeur qu'il avait accepté, il fixait l'homme qui l'avait forgé avec amertume ; pourtant il semblait encore sentir sur sa peau cette étreinte étrange qui l'eu déstabilisé sans qu'il ne comprenne comment et pourquoi. « J'ai échoué... » Soufflait-il, avant d'éclater à nouveau de rire, ils braquent leurs armes sur lui comme si le rire était le signal d'une attaque, ils n'avaient rien compris... Il riait parce qu'il était instable, parce qu'il cherchait une façon de gerer cette situation et cette nouvelle sensation en lui que de ne plus être seul, le comble pour l’égoïste de devoir partager son corps... Il cessait de rire, dément il jubilait déjà du sang qui coulerait d'ici mardi... Mais sous les yeux d'Adrian, il était obligé de faire front à la réalité et c'était douloureux... Doucement son regard s'incline comme jadis, enfant perdu, il meurt à petit feu, il le sent, c'était pour cela qu'il se battait... Mais là, il avait juste envie de fuir...

Je suis l’inventeur de Nemo et comme tout inventeur, lorsque son invention va mal, lorsqu’elle tombe en panne je me dois de le réparer. Il fallait voir les choses comme si je m’attelai à la réparation d’un bon moteur de Ferrari ou Porsche. D’abord, je devais faire le diagnostic, ce qui serait le plus compliqué avec l’homme que j’ai en face de moi, ensuite, je devrai établir une stratégie pour enfin lancer les hostilités de la réparation. Mais d’abord, je me devais de me comporter comme un père, un père à qui sont enfant aurait terriblement manqué. Je me devais de donner à Nemo ce que j’avais si souvent oublié de faire alors qu’il était encore en formation, de la tendresse. Je me devais de le rassurer et de lui donner la force de continuer, de se battre. Car, dans cette histoire, ils étaient réellement deux. Deux à devoir travailler, deux à pouvoir s’aider. Moi je pouvais le coacher et lui rendre sa personnalité et lui pouvait m’aider en se laissant faire.

Le premier pas venait du fait qu’il ne m’avait pas planté ou tiré dessus ou encore repoussé alors que je lui faisais un câlin. Cela pouvait paraître étrange de ma part de penser ainsi, tout comme il n’était pas du tout habituel de me voir démonstratif, pourtant la situation se prêtait très bien à mon comportement. Tout simplement parce que quoi qu’on puisse en dire, j’aimais Nemo et j’étais prêt à lui donner tout le temps dont je disposais pour l’aider. Mais Nemo me reconnaitrait-il sous ce nouveau jour ? Il s’interrogeait déjà sur ma proximité physique ce que je peux comprendre. Je ne l‘avais plus touché de la sorte depuis des lustres. C’était seulement nécessaire pour lui. Quelqu’un tenait à lui, même si ce n’était pas de la plus douce des manières qu’il soit, même si au fond j’étais capable de le tuer sur le champ en cas de débordement.

Déstabilisé, voilà ce qu’il était suite à mon étreinte. Je souris. Son regard redevenait dément et je sentais déjà la présence d’Adam de retour. La lutte interne devait faire rage et Nemo me donna date et heure. Il devait s’être rendu compte que ce serait là ma dernière proposition. S’il acceptait, il savait aussi qu’il acceptait de souffrir. Je baissai la tête pour acquiescer, je m’arrangerai pour me libérer quoi qu’il arrive. Puis son rire raisonna à nouveau et mes gardes réagirent au quart du tour. Je leur fit signe de baisser leurs armes. Nul besoin avec Nemo. S’il ne nous avait pas avec les armes, ce serait avec les poings et vice versa.

« Mais tu n’as pas le choix, tu es là et tu n’as pas échoué. Mon fils n’échoue pas il ne subit que quelques contre temps… Veux-tu commencer tout de suite ? »

Je vis son regard s’abaisser, comme un enfant honteux. Qu’avait-il fait. Décevoir papa n’était pas dans l’équation, alors peut-être se décevoir lui-même ? Quoi qu’il en soit je ne pouvais accepter un tel comportement alors je lui mis une gifle.

« Tu es fier, tu n’as peur de rien et tu ne laisses rien d’autre que ta propre volonté de conduire, d’accord ? »

La haine était la clef, j’en étais persuadé.

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Il avait échoué, cet échec lui restait en travers de la gorge. Pourquoi n’avait-il pas réussit à la tuer ? Elle avait été là, à sa merci. Lâche de ne pas même vouloir se battre avec lui, elle ne voulait pas se battre parce qu’elle pensait probablement qu’il n’en valait pas la peine. Tout ce qu’elle voulait c’était cet idiot d’Adam, elle voulait cet être faible et amoureux. Pourquoi ? Il n’existait plus, il ne saurait vivre dans ce monde, c’était devenu le sien. Mais il n’avait pas pu la tuer, elle l’avait vexé et il n’avait même pas pu se venger, il était resté là ; impuissant. C’était un sentiment qu’il n’avait jamais connu jusque là, de n’être là sans pouvoir rien faire. Dans le fond, Nemo avait une grande intolérance à la frustration, ce qui était paradoxal quand l’on imaginait les traitements qu’il avait eu pendant sa formation, mais cela ne fut que ce qu’il désirait : la violence. Et cela lui fut apporté sur un plateau d’argent par Adrian, tel un gamin capricieux qui voulait détruire sans la moindre limite. C’était comme si l’on venait de lui arracher la seule chose qui puisse le maintenir dans son équilibre plutôt particulier... Non... Il n’avait pas le choix, d’ailleurs s’il avait refusé Adrian aurait trouvé des arguments violents pour obtenir ce qu’il voulait, à quoi bon lutter puisqu’il avait besoin de lui de toute façon... Mais cette absence du désir de défier Adrian était une clair manifestation que la situation était plutôt critique...

Commencer tout de suite ? Il baissait doucement les yeux, s’inclinant devant quelqu’un comme il ne le faisait plus depuis bien longtemps. L’homme sentait la main d’Adrian claquer contre sa joue, sa tête tournait sous l’impact. La redressant doucement, son regard azuré fixait celui d’Adrian « Je n’ai pas peur Adrian ! » rétorquait-il en colère, amorçant une attaque des deux poings qui furent saisit par Adrian, il se crispait légèrement avant de relâcher ses muscles, foudroyant Adrian de ses yeux magnifiques « J’n’ai pas peur ! Je me sens... » Perdu ? Blessé ? Frustré ? Douloureux ? Non, il ne pouvait pas cracher ce genre de mots ; donnant des coups d’épaules pour se libérer les poings toujours serré, il se sent bloqué par Adrian. Il finissait par se calmer bien que cela ne fut que de court terme. Soupirant doucement comme s’il n’avait pas respiré depuis plusieurs minutes, il fermait avec lenteur ses yeux avant de souffler « Lâches moi... » ouvrant brutalement les yeux, s’échappant de la prise de son « père » en lui administrant un coup dans la moindre pitié au niveau du sternum, présentant son majeur aux gardes qui n’avaient que cesse de le menacer de leurs revolvers avant d’obéir au formateur. Nemo avait reculé pour instaurer une distance entre lui et Adrian, rompant le contact avec celui-ci et éviter qu’une reprise ne se reproduise sans qu’il ne puisse s’en défendre. Leurs regards ne se quittaient pas comme précédemment, dans le regard de Nobody luisait sa colère « Montres moi ce que je dois faire Adrian... » lâchait-il sur un ton d’ordre alors que cela était juste son acceptation, il était emplit d’amertume face à cette situation, il savait qu’il perdait le contrôle et il avait du mal à l’accepter, il fixait Adrian particulièrement instable et dans le fond souffrant...

Je n’aimais pas savoir Nemo perdu entre deux personnalités. C’était à la déstabilisant et fichtrement frustrant que de voir son travail saccagé. A cause d’une seule et unique petite garce. Si jamais je tombais sur elle, elle risquait de ne pas finir en vie. Mais j’avais l’occasion de le reprendre en main, de redonner un sens à sa vie et de faire de lui un nouveau Nobody. Je me demande d’ailleurs si les gens se rendent compte que son nom a une vraie signification. Enfin ce n’est qu’un détail. Pas comme la gifle que je viens de lui donner. Au fond, il ne faut pas croire, j’éteins mes sentiments lorsque j’agis ainsi, parce que sinon le père spirituel, en moi, serait complètement révolté à l’idée de taper son fils.

« Bien c’est un très bon point » rétorquai-je alors.

Il n’avait pas peur, c’était le but de la manœuvre. Je devais le tester pour savoir s’il était prêt à subir la pièce des hallucinations. Mais je m’y attendais, je ne l’y emmènerai pas si facilement. Il chercherait d’abord le conflit, et ça ne loupait pas alors que je voyais ses deux poings foncer vers moi. Avec beaucoup de réflexe, que je devais à des années d’expérience, je saisis ses deux mains dans les miennes. Ce qui me chagrinait le plus c’était de le voir ainsi, à se justifier, face à moi qui l’avait bâti, qui avait fait de lui cet être sans pitié et qui maintenant m’assurai ne pas avoir peur. Certes, mais alors, comment se sentait-il ? C’était ce qu’il fallait que je découvre. Qu’il découvre. Je le lâchai alors.

« Très bien, je vais essayer de te montrer. Suis-moi. »

Je fis par la même un signe aux gardes pour que l’un d’eux suive l’opération avec les caméras. Je faisais confiance à Nemo. On pourrait me traiter de fou que je ne sourcillerais même pas ! Je le connaissais mieux que quiconque et je savais qu’il ne me ferait pas de mal. Pas tant qu’il n’aurait pas ce qu’il cherchait ici du moins. Pas tant que je n’aurais pas éradiqué Adam. Cette personnalité faible à la recherche de Trishka. J’avais plusieurs possibilités pour l’anéantir, mais je n’étais pas sûr de laquelle fonctionnerait. Je ne connaissais pas bien Adam après tout.

Ils avancèrent alors dans un dédale de couloirs, jusqu’au bout du complexe. Au-delà des arènes où les pires combattants s’affrontaient pour des entraînements musclés, se trouvait une pièce. Un concept simple. Les lumières tamisées, un petit autel avec ce qui pourrait s’apparenter à de l’encens et un coussin sur lequel s’asseoir. A première vue le tout semblait inoffensif. J’ouvre alors la porte.

« C’est ici que tu vas exorciser tes démons. Je t’y aiderai bien sûr, mais de l’autre côté de la vitre, tu n’entendras que ma voix. »

Puis je le poussai dans la pièce et fermai la porte à clefs. Un pièce vide pour éviter de se tuer, voilà le plus important. De mon côté je pris place dans la petite pièce attenante, d’où je pouvais contrôler les opérations. Je libérai alors la toxine, issue d’une plante asiatique rare mais qui pouvait avoir des effets bien plus intense qu’on ne l’imaginait.

« Nemo, j’ai libéré le produit. Dans quelques instants, la toxine va faire effet et tu verras tes pires cauchemars se matérialiser. Affronte les, et si tu es assez conscient parle-moi, raconte les moi ! Maintenant, détends toi et laisse les effets t’envahir, ne résiste pas. Tant que tu n’auras pas exorcisé un minimum tes démons, tu ne sortiras pas. Compris ? »

Il nous restait cinq minutes de lucidité, le temps que la toxine s’installe dans la pièce et face effet sur Nemo. Il ne pouvait pas me voir, mais c’était avec curiosité et en trépignant que je l’observai. J’étais plein de points d’interrogations, qui trouveraient surement des réponses dans quelques instants. Cela avait toujours fonctionné. Les personnes que j’avais enfermées ici étaient toujours ressorties plus fortes, leurs démons exorcisés. Mais parfois, certains avaient besoin de refaire un tour ici, il y avait donc des failles dans le système, ou alors je ne les suivais pas assez après, considérant cette étape comme l’ultime. Nous allions voir, sous peu, l’effet que ça aurait sur Nemo.

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Nemo suivait Adrian en silence, il ne savait pas vraiment ce qui l’attendait. Cela ne serait pas de tout repos, mais il était tellement désarmé face à Adam qu’il était prêt à suivre ce père au plus profond des enfers. Dans les couloirs, il ne disait rien, fixant devant lui, l’esprit se battant contre lui-même. Devant la pièce, Nemo savait ce qui l’attendait. Il n’avait encore jamais mis les pieds dans cet endroit, mais il en avait déjà entendu parler. Certains avaient définitivement perdu la raison en sortant de là, d’autres avaient même perdu la vie. Non pas que Nemo en avait peur, il ne voyait aucun intérêt à l’intoxiquer. Est-ce qu’Adrian voulait le plonger dans un état second pour l’enfermer ? Paranoïaque ? Réaliste. Il savait tout ce dont cet homme était capable de faire pour repousser les limites de l’homme, surtout quand celui-ci portait le nom de Nobody. Mais il n’eut pas le temps de riposter qu’il fut poussé à l’intérieur de la pièce, frappant la porte des poings pour quelle lui soit ouverte en appelant le plus vieux à travers celle-ci « Adrian ! Adrian ! Ouvres moi ! » La toxine avait été libéré. Nemo se mit à frapper la vitre en exigeant qu’on lui ouvre la porte, se sentant particulièrement en colère, instable et surtout ce qu’il n’assumait pas : fragile... « Je veux me battre ! Fais-moi sortir ! Adrian ! Adrian ! Ouvres moi ! » Tapant des deux poings sur la vitre, il écoutait à peine les consignes données par Adrian, il voulait se battre. Pas contre lui-même, il avait la sensation de ne faire que cela ces derniers temps ; il avait besoin de tuer. Il lui fallait des types à sa hauteur qui puisse tenir la route, même rendre des coups. Il avait relevé son tee-shirt pour le plaquer sur ses voies aériennes comme s’il sentait qu’il était en danger, comme s’il devait se protéger parce qu’il avait bien idée que ses démons étaient trop horribles et puissant; mais c’était trop tard. Petit à petit, il sentait comme des picotements dans les extrémités, il fixait la vitre, ne sachant pas vraiment où il se trouvait de l’autre coté, mais avant de partir dans un premier délire hallucinatoire il lui disait d’un ton menaçant « Tu vas me le payer ! » S’il s’en souvenait évidement...

Baissant ses yeux azurés au sol, on pouvait lire au fond de ses pupilles qu’il voyait quelque chose d’anormal... Non, ça commençait... Comme des vagues, l’eau arrivant doucement en bord de mer, venant tremper ses pieds. Relevant la tête vers la vitre, c’était le signe que cela avait commencé et au fond de ses yeux on pouvait lire qu’il en voulait à ce père de l’avoir drogué. Il baissait à nouveau les yeux, l’eau avait augmenté de niveau, et cela continuait avec une rapidité affolante. Il avait froid, se mettant à taper sur les cotés des murs à la recherche d’une issue alors que l’eau augmentait de plus en plus. « Ce n’est pas réel... Il n’y a pas d’eau... C’est faux... » mais voila, cela paraissait bien trop réel et même ses propres mots perdaient tout leur sens. L’eau arrivait à hauteur de son visage, ils e mit à tousser, se jetant contre le mur avant de tomber au sol, il avait stoppé sa respiration « sous l’eau », s’agitait quelque peu, les yeux ouverts fixant cet océan qui le noyait sans qu’il ne puisse rien faire.

Clignant doucement des yeux, l’eau avait disparue. Brutalement l’air réintégrait ses poumons, il suffoquait étendu sur le sol, se redressant doucement, assit sur le sol. Il tendait lentement le bras pour attraper ce coquelicot qui se mit en feu, Nemo se relevait brutalement, encerclé dans les flammes... La voix d’Adrian était si loin, il l’entendait à peine... Mais il savait qu’il était là... Dans les flammes ? « Adrian ? » Son regard s’agitait à la recherche de cette silhouette connue, mais il n’était pas là... Il n’y avait personne dans les flammes. La peau de Nobody se couvrait d’une pellicule de transpiration tant bien que la chaleur était insoutenable. « Adrian ? Où es-tu ? » demandait-il en approchant doucement du mur coté droit... Ses yeux se posaient sur Adrian écroulé au sol, inconscient. Nemo tombait à genoux au sol à coté de celui-ci le secouant de toute ses forces « Relèves toi ! Il y a le feu ! Adrian ! Lèves toi ! Lèves toi ! » Nemo ne supportait pas qu’Adrian meurt de la sorte, il ne supportait pas l’idée que ce droit ne lui soit pas revenu. C’était à lui seul de le faire... Après l’eau venait le feu, c’était l’illustration parfaite des tensions entre ses opposés, mais comment aurait-il pu le comprendre ?

Une voix l’appelait, il tournait légèrement la tête pour la voir. « Trishka ? » La jeune femme lui répondait qu’elle ne voulait pas de lui, elle voulait Adam. La mâchoire de Nemo se crispait sous la colère « Pourquoi ?... » avait-il soufflé d’une voix brisée, elle lui répondait qu’il n’existait pas. Nemo se tournait vers Adrian comme un enfant qui avait besoin que ses parents lui disent que tout allait bien, Mais Adrian était inconscient. « Adrian... Relèves toi... » Trishka lui répondait qu’il ne reviendrait pas s’il ne la chassait pas elle, qu’il devait choisir. Doucement il se relevait, faisant face à la jeune femme qui l’appelait encore Adam pour réveiller la mauvaise partie de lui. « Pourquoi Trishka ?! Pourquoi tu m’as fait ça ! Pourquoi tu l’as fait revenir ? » L’amour... Nemo se mit à hurler de colère se jetant contre Adrian au sol, se cognant la tête contre le mur faisant éclater son arcade sourcilière qui se mit à saigner, probablement nécessiterait-il quelques points de suture.

Quand il ouvrait les yeux, il était plongeait dans l’obscurité, se relevant à tâtons, il longeait les murs en les tapotant des mains, une boite à musique raisonnait dans la pièce, où était-il ? « Adrian... Fais-moi sortir... » ordonait-il pour la énième fois... Nemo apercevait une faible lueur au centre de la pièce, il s’en approchait à pas lent tout en indiquant ce qu’il voyait d’une voix faible « Une boite... » il s’agenouillait pour l’ouvrir après avoir quelque peu hésité. En l’ouvrant, il découvrait à l’intérieur de celui-ci un cœur qui battait, dans le couvercle était inscrit son nom ; il poussait un hurlement douloureux qui fit trembler les murs, plaquant ses mains sur ses oreilles pour ne plus entendre cette chose battre, mais le « toum-tac » ce faisait de plus en plus bruyant à en devenir assourdissant. Il se jetait à nouveau contre la vitre, fuyant comme un dément cette minuscule boite qui grossissait de plus en plus ; il fuyait son humanité qui se faisait trop oppressante et intrusif, il se sentait juste écrasé par le poids de celle-ci, recroquevillé dans un coin de la pièce logé contre le mur en suffoquant, quand la lumière se mit à lui bruler les yeux.

Dans un des couloirs de la mafia des arènes en Russie, quand tout au bout de celui-ci se trouvait un petit garçon torse nu, couverts de bleu qui lui faisait face avec toute la fierté du monde avant de lui lancer un cruel « regardes ce que tu as fait de moi. » Nemo déglutissait lentement avant de s’approcher de celui-ci d’un pas mais l’enfant reculait de dégout. « Ne me regarde pas comme ça ! » ordonnait-il, mais l’enfant ne cessait pas ; lui répliquant qu’il devait avoir honte, qu’il avait fait bien trop d’effort pour être aussi instable, exigeant qu’il se « répare » C’était difficile à entendre, mais il savait qu’il avait raison. « N’oublie pas qui nous sommes. » « Nemo... » soufflait-il alors que l’enfant disparaissait dans la lumière « Non ! Nemo ! Reviens ! » appelait-il , il se tournait vers la vitre, Nobody était épuisé. Sa souffrance était juste devenue indescriptible... « Adrian... Emmènes moi... Adrian... Adrian... » Mais il n’avait que gratté la surface, il savait qu’il se ferait d’avantage détruire par les hallucinations qui suivront, il voulait sortir et maintenant... Plaquant les mains contre la vitre, il avait tellement mal, au fond de ses yeux il aurait été près à supplier ce père de cesser cette douleur avant que le tout ne dégénère...

L’entendre me hurler dessus alors que je l’enfermais dans cette pièce blanche et quasiment vide me ramenait plus de dix ans en arrière alors que je commençais à l’entraîner. C’étaient des actes qui me tordaient littéralement le cœur, cependant je mettais toujours mes sentiments de côtés pour pouvoir être le plus objectif possible. Le parrain avait été clair : entraîne des machines de guerres et tu seras toujours dans la meilleure des places qui soient. Et c’était vrai, surtout depuis que je lui avais servi Nemo sur un plateau d’argent. Mais je n’avais pas fait grand-chose, je m’étais servi de sa faiblesse, de la perte de mémoire. C’était un diamant à l’état brut alors, il ne manquait plus qu’à le façonner de la manière dont je le souhaitais. Bien sûr il y a toujours des risques, mais ils sont tellement minimes. Même si aujourd’hui, ils détruisent Nemo et mon œuvre petit à petit.

« Tu vas te battre fils ! Mais contre toi-même ! »

Je tournais la clef dans le verrou et la porte était blindée, de même que la vitre tintée qui donnait une vue imprenable sur la l’intérieur de la pièce. Placé alors derrière cette même glace, je donnais les instructions à Nemo. De visu, je semblais très calme et sans émotions. Seulement, au fond mon cœur et mes tripes se tordaient pour former de multiples nœuds. J’aimais ce gosse comme mon propre enfant. On pouvait en douter, je m’en fichais, le principal était de l’avoir sous mes yeux et de le voir lutter contre ce qui le hantait, contre Adam. C’était d’ailleurs ce sale gamin amoureux de Trishka qui parlait à l’instant j’en étais sûr. Peut-être que Nemo m’en voulait beaucoup, mais ça part de gentillesse m’avait toujours détestée. Toujours.

Enfin, j’avais libéré la toxine et celle-ci allait faire ses premiers effets. Certaines personnes ressentaient les hallucinations assez violemment pour croire réellement en ce qu’elles voyaient. Et j’avais l’impression que c’était le cas pour mon petit Nemo. Il voyait déjà de l’eau à ses pieds, et cela ne faisait que quelques secondes que j’avais laissé la toxine se diffuser dans la pièce. C’était intéressant de voir que l’hallucination la plus courante, quel que soit le poison étai l’eau qui nous submerge. Il faudrait que je fasse des recherches sur le sujet. J’imaginais pour l’instant que cela reflétait l’un de ses sentiments. Ce n’était pas difficile à entre-apercevoir après tout.

Son regard était effrayé et je n’avais qu’une envie celle de le sortir de cette pièce qui l’enfonçait dans sa détresse. Il bougeait, évitait quelque chose que je ne voyais pas. J’aurais tant aimé être dans sa tête et y mettre de l’ordre, tout aurait été plus simple. Mais c’était un combat qu’il devait entreprendre seul. Et, intrigué par son changement de comportement, je m’approchai de la vitre, me collant presque le nez contre celle-ci. Il ‘appelait à nouveau. Etais-je donc à ce point au centre de son conflit intérieur. Ce n’était pas très étonnant au fond, j’étais la source de son problème… Mais il semblait me voir assommé. Assommé au sol. C’était son désir, celui de me voir mort, mais la frustration de ne pas l’avoir fait lui-même, je la ressentais.

Après l’eau, le feu, après Nemo, Adam… Et l’élément perturbateur : Trishka. Tous les éléments apparaissaient. Jamais je n’avais vu quelqu’un dans cette pièce avec des hallucinations aussi structurées que cela. J’étais comme fasciné jusqu’au moment où il craqua et commença à se faire du mal ! Mo poing heurta la vitre et e hurlai ! Jusqu’à présent, je n’avais rien dit, je ne pouvais pas, l’observation avait été ma meilleure alliée mais là.

« Nemooooooooo non arrête ! Recadre tes pensées, reviens vers moi ! »

Je suis perdu, je ne vois plus vraiment ce qu’est hallucination ou réalité lorsqu’il m’appelle. J’ia envie de courir, d’ouvrir la porte de le laisser sortir et de le prendre dans mes bras telle la plus maternelle des mères. Mais je dois continuer, il doit affronter celui qui il est réellement. Le problème ne vient pas de son humanité, celle-ci est tout à fait normale, il faut juste qu’il l’accepte et qu’il vive avec. Qu’il se créé une osmose entre celui qu’il veut être et celui qu’il était. Qu’il transforme ses faiblesses en forces. Non il ne sortira pas de cette pièce tant qu’il n’aura pas été au bout du processus, tant que je n’aurais pas jugé son comportement assez stable pour qu’il sorte de cet enfer.

« Que contient la boîte Nemo ? »

Mais pas une réponse, au lieu de ça je le vis contre la vitre, le regard quasiment exorbité. Il avait peur, il était brisé. Il m’appelait encore. Je l’avais entendu parler de lui aussi, mais ne voyant pas ce qu’il pouvait observer, c’était délicat. Je supposais qu’il se percevait lui-même dans un contexte particulier. L’analyse était à la fois simple est compliquée. Mais tout ne faisait que commencer, il avait mis en avant ses faiblesses. Adam, lui Nemo, Trishka, son humanité qu’il ne gérait pas et moi. J’étais un facteur de plus dans son déséquilibre. Peut-être m’en voulait-il pour avoir faire de lu ce qu’il était, à ce moment-là je ne comprenais pas pourquoi il n’abandonnait pas face à Adam, sa personnalité la plus gentille, celle qui le déstabilisait au point d’en devenir incontrôlable.

Je finis alors par éteindre les lumières dans la pièce et stopper la diffusion de l’agent hallucinatoire.

« Tu veux que je t’emmènes où Nemo ? »

Peut-être que la réponse m’aiderait à définir ce qu’il fallait faire à présent, tout en lui permettant de prendre une pause dans les effets hallucinatoires. Il avait le droit de se reposer après e qu’il venait de vivre. Un repos qui ne durerait que quelques minutes, c’était vrai, mais qui semblait s’imposer de lui-même à la vue de celui qui était enfermé dans une pièce complètement hermétique excepté au niveau de l’aération. En cet instant, Nemo n’était plus l’impitoyable guerrier que tout le monde connaissait, je le voyais dans son regard torturé.

I was born of the womb of a poisonous spell

Il avait clairement entendu Adrian s’énerver à l’instant où il avait commencé à se mutiler en se frappant sur les murs, il notait que ça serait probablement une solution pour forcer Adrian à le faire sortir de cet endroit où il l’avait poussé sans lui demander son avis. Comme toujours d’ailleurs... Alors il se tenait là après une succession d’hallucinations qui lui faisait violence ; la main plaquée contre cette vitre espérant qu’Adrian était là, juste en face de lui pour qu’il puisse voir. Nemo ? Doucement les deux personnalités venaient s’affronter, cherchant à submerger l’autre par cette succession d’images. Adam n’était pas loin, la vue de Trishka le mettait en alerte la sentir en péril l’inquiétait au point d’oser pointer le bout de son nez malgré la présence d’Adrian. Reculant doucement de la vitre suite à la question d’Adrian, il venait lui tourner le dos « Nemo ? » Faisant volte face, il fit front à la vitre ; Nemo se sentait à nouveau prêt à appuyer là où ça faisait mal. Non, Bien qu’Adam ne fût plus très loin, il gagnait la lutte. Pour combien de temps ? Et si Adam revenait, combien de temps allait-il survivre dans ce monde qui lui était hostile ? Jusqu’à ce que la voix d’Adrian le fasse fuir ? Qu’on vienne lui faire du mal et laisser la douleur à Nemo ? Il ne savait pas, mais qu’importe. Pour Adam, c’était plus simple de dire à Adrian ce qu’il avait sur le cœur sans le voir, Nemo lui était plutôt de nature à le défier par tous les moyens. Mais ça c’était une différence parmi tant entre les deux hommes qui partageait le même corps. Mais c’était Nemo qui parlerait, mais cette façon d’agir témoignait de la présence d’Adam quelque part au fond de lui.

« C’est quoi Nemo ? Un jouet ? Une arme ? En tout cas, ce n’est pas ton fils. » Il parlait de lui à la troisième personne, comme si doucement il venait se détacher de Nemo, de l’objet crée par la folie destructrice humaine. Finalement, Adam avait prit le contrôle bien avant que Nemo ne puisse s’en rendre compte. « Est-ce que l’on brise son fils comme tu l’as fait ? Il l’aimait. Il sait tout, il sait que tu nous à menti. C’est toi, qui l’a éloigné, c’est toi ! Tu ne voulais pas le partager ? Ce jour là, tu as creusé ce fossé qui me sépare de lui. Il m’a détesté parce que je lui ai laissé croire qu’il pouvait aimer quelqu’un. Mais il l’aurait pu si tu n’avais pas brisé ce qui lui restait. Il sait tout, mais c’est vers toi qu’il se tourne. Pourquoi à ton avis Adrian ! Nemo n’existe pas et tu le sais ! » Les toxines avaient cessés et Adam reprenait doucement les pied sur terre. Il n’avait pas choisi le bon moment pour substituer la place de Nemo, encore moins le bon endroit. Il était tout ce que Nemo refoulait, cachait... Parce que Nemo aussi n’avait pas été insensible aux charmes de Trishka, mais il s’était senti trahis. Par elle, et par lui-même. Mais voila, les retrouvailles avaient fait éclater la vérité, ils savaient que c’était Adrian qui avait orchestré cette haine, cette sainte guerre contre l’amour. Nemo avait été marqué à vie, l’handicapant avec ses relations émotionnelles. Mais Nemo n’avait pas fait attention, pourquoi est-ce qu’à tous ses anniversaires il faisait quelque chose de stupides ? C’était Adam, rien d’autre... Alors, face à Adam, Nemo avait préférer se refugier auprès d’Adrian ; pourtant jamais sa haine n’avait été si forte envers celui-ci... Frappant la vitre de ses deux poings avec colère, mais jamais avec autant d’énergie que Nemo aurait pu y mettre. Mais plus les coups se faisaient, plus la rage grandissait et Nemo venait déjà submerger Adam.

Nemo donnait des coups si brutaux sur la vitre qu’il s’en fit saigner les mains. Il s’était battu contre Adam et il avait une fois de plus prit le dessus. Il se battait contre lui-même, jamais Adrian n’aurait pu être aussi juste dans l’énoncé de son « test ». Nemo cessait, son torse se gonflait de haine avant qu’il ne poursuive cette conversation, mais cette fois le ton était plus autoritaire ; il était cruel, il était en rage. C’était Nemo en pleine splendeur, cette révélation lui avait donné cette décharge haineuse contre ce père, contre Adam qui avait eu raison sur un fait qu’il ne voulait pas assumer. « Dis moi pourquoi tu as fait ça Adrian ! Viens me le dire en face, regarde moi. C’est de ta faute si je ne sais plus qui je suis, alors viens me le dire Adrian. Sors de derrière cette vitre et dis moi... Dis moi ce que je suis maintenant... Ce qu’il va se passer. Regarde moi sans mentir cette fois Adrian... » Il se détachait doucement de la vitre, se plantant au milieu de la salle, il attendait... Anormalement calme après une telle agitation, il savait qu’il ne tiendrait pas longtemps debout avec ce genre de « tests », probablement était-il déjà allé plus loin que bon nombre des candidat passé qui devaient déjà être au sol à pleurer toutes les larmes de leur petit corps pathétique... Nemo n’avait pas idée de la progression qu’il venait de faire.

Depuis bien longtemps, j’étais réputé pour mes entrainement effectués loin de tout sentimentalisme. Si bien, qu’on était venu à se demander si je ressentais vraiment quelque chose pour quelqu’un. Questionnement poussé par le fait qu’on ne m’avait jamais vu au bras d’une jolie et intelligente demoiselle. Peut-être étais-je trop froid, trop vaniteux, trop orgueilleux et plein d’autres adjectifs péjoratifs pour espérer attirer ne serait-ce que la plus écervelée des jeunes femmes. Non finalement ce n’était pas du tout ça, ce n’était qu’un masque, un masque, qui parfois était bien lourd à porter.
J’avais appris, depuis ma plus tendre enfance, que montrer ses faiblesses était la pire erreur qu’un homme puisse faire, car une personne mal intentionnée qui le verrait s’en servirait à coup sûr. Adam s’en servirait à coup. Pas Nemo, mais Adam, il en était sûr. Je venais de voir n affrontement entre deux personnalité à la fois opposées et complémentaire. Plutôt que de se battre contre Adam, Nemo aurait dû apprendre à s’accorder avec lui, à ne faire plus qu’un en gardant sa propre personnalité. C’était à moi de le lui apprendre et j’avais échoué. A l’époque je ne m’étais pas rendu compte de ce point. Seulement, il n’était pas trop tard, j’en étais sûr. L ‘un devait pardonner à l’autre. Le plus compliqué serait de trouver le moyen de le faire.

« Je n’ai jamais empêché Nemo de ressentir et d’aimer, mais Trishka et votre point faible. Je n’en démordrais pas que ce soit face à toi ou face à Nemo. Quand elle était dans les parages, il n’y avait jamais un progrès et lorsqu’elle n’était plus là il y avait de l’avancée, comment l’expliques-tu ? «
J’avais l’impression en réalité de faire face à l’amour versus la haine. Deux sentiments qui se complètent chez un homme, deux sentiments nécessaire pour avancer, et pour grandir. Seulement, Nemo les avait séparé, pourquoi ? Etait-ce réellement de ma faute ? Etait-ce une incompréhension ? Ou bien était-ce quelque chose qu’il avait fait pour se protéger quand il était gamin au Dieu de m’en parler calmement ?

« Adam STOP ! » criai-je. Mais ce n’était déjà plus lui. Nemo refaisait surface. La haine attisait sa venue.

Je ne pus m’empêcher de prendre mon menton entre deux doigts pour réfléchir. Comment recoller les morceaux C’était là, littéralement, la question du jour. Il ne fallait pas éradiquer Adam, juste le recoller dans l’âme de Nemo. J’avais moi-même l’impression d’être schizophrène quand je parlais ainsi. Réfléchissait ainsi. Mais je n’avais pas le temps de réfléchir plus. Nemo m’appelait, me demandait des explications et je les lui devais. Je devais lui parler en face aussi. Je tenais encore un minimum à la vie, alors je prie une arme, et je me faufilai dans la pièce blanche, sans fermer la porte derrière moi. Nemo serait libre de partir, quand il le souhaiterait à présent. Il avait réussi le test, il avait réussi à converser avec chacune de ses facettes. A présent il savait ce qu’il avait à faire, même si une nouvelle fois il allait attiser la haine de Nemo et celle d’Adam.

« Tu veux des explications ? Mais je ne sais pas tout. Tu t’es perdu toi-même entre ta haine et ton amour. Au lieu d’utiliser l’un et l’autre comme un avantage, tu les as repoussés dans un coin éloigné de toi, aux antipodes et a créé ces deux personnalités. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, j’ai peut être merdé quand tu étais jeune, nous nous sommes peut être mal compris, ou bien je n’aurais jamais du te laisser partir si tôt en pensant que tu étais prêt. Mais pour solutionner le problème, le seul moyen et d’accepter de haïr mais aussi d’aimer. Nemo doit apprendre à aimer pendant qu’Adam apprendre à haïr comme tu le fais. Une fois tes deux opposés en osmose, cela devrait aller mieux. Mais je pense que tu l’as déjà compris dans cette pièce aujourd’hui Nemo... Viens, on va te soigner tes mains... « dis-je en avançant une main vers lui.

I was born of the womb of a poisonous spell

Comment est-ce qu’Adam l’expliqué ? Il l’expliquait parce qu’avec Trishka, il n’avait plus senti le besoin de détruire, il n’avait plus ressenti cette colère. Parce qu’avec elle, il était en paix. Voila pourquoi, l’avancée avait cessé parce qu’il avait rêvé. Mais tout ça, Adrian le lui avait arraché, trahissant le cœur des deux garçons. Stop ? Mais Nemo était là, il demandait à Adrian de se présenter là. A lui, de venir lui dire pourquoi est-ce que ça lui arrivait maintenant, à lui. Nemo patientait, l’influence d’Adam avait été balayée pour un certain temps, il était épuisé mais il se tenait droit comme s’il était encore frais. La clé tournait, il observait Adrian faire son entrée, les mots d’Adrian le frappe mais il ne bougeait pas. Nemo était un homme, il était fort et savait endurer et supporter. La main d’Adrian approchait de lui, Nemo reculait d’un pas, tournant son regard azuré vers la vitre tachée de son sang. « Si je fais cela, c’est accepter de perdre. Est-ce que tu as vraiment envie de détruire tout ce que nous avons construit ? » Doucement il se tournait vers Adrian, avait-il vraiment envie de tout briser ? Nemo ne le voulait pas. « Je ne veux pas croire Adrian, que tu puisse vouloir tout détruire... Je ne veux pas croire que tout ce que j’ai appris ne sert à rien à cause de cette fille. Regardes moi, et dis-moi que tu ne veux pas cela. » Et s’il le voulait ? Nemo ne pouvait pas le croire, il avait pensé qu’Adrian saurait le débarrassé d’Adam et non pas de vouloir les fusionner pour faire un être inférieur. Il ne pouvait pas l’entendre de la bouche de celui qui était à ses yeux un père, l’exemple de tout ce qu’il était, sa force... Adrian ne pouvait pas le trahir... Pas lui... « Je ne sais pas qui il est, il regarde vers le passé. Ne me laisse pas partir, ne fais pas ça. Qu’est-ce que je suis finalement ? Adrian, le changement n’est pas possible, je ne veux pas... Je croyais juste que tu serais le seul à pouvoir m’aider. Je ne suis pas malade, je ne suis pas fou. Tu te trompes. Je n’ai pas besoin de toi. »

Nemo était cruel, mais au fond de lui il était juste blessé. Blessé qu’Adrian veuille le changer, blessé qu’Adrian ne puisse plus voir l’être parfait qu’il avait crée. Il était blessé qu’il ne veuille se battre avec lui alors qu’ils ne s’étaient pas vu depuis dix ans, il était juste blessé parce qu’il avait toujours cru qu’Adrian serait le seul pour qui Nemo Nobody puisse avoir un intérêt dans ce monde. Mais une fois de plus, il devait faire face à la solitude. Le rejet du monde ne lui avait jamais fait de mal, mais d’Adrian. Tout semblait différent. Assenant à Adrian à violent coup de poing dans le menton alors qu’il s’apprêtait à répondre, l’arme du garde braqué sur lui le laissait indifférent. Il aurait pur claquer la porte maintenant et le tuer. Mais il ne fit rien, il regardait celui qui l’avait élevé avec froideur. Il le fixait avec détachement, au fond de lui quelque chose était brisé. Nemo savait que ce n’était qu’une question de temps, qu’il ne finirait pas s’effacer. Mais il ne disparaitrait pas en silence. « Tu as changé Adrian, je n’ai même pas envie de te tuer. Tu me dégoutes. » lâchait-il avec toujours autant de froideur, Adrian avait un self contrôle hors du commun, mais se laisserait-il vraiment insulté de la sorte par sa création ? Nemo s’en fichait, les coups d’Adrian avait été une habitude, il s’en fichait. Finalement, son cœur était plus vide qu’il ne l’aurait cru. Personne ne pouvait approcher celui-ci, personne ne pouvait compter parce qu’ils étaient tous décevants...

J’étais perdu. Je ne savais plus très bien ce que je venais de voir. Nemo et Adam, la haine et l’amour, deux sentiments si proches et pourtant si éloignés. Je ne comprenais pas tout. Je n’étais pas devin, je ne connaissais pas spécialement la psychologie humaine non plus. Mais il était certain qu’en façonnant Nemo j’avais loupé quelque chose. J’avais surement trop développé sa rage de vaincre au profit de l’amour qu’il pouvait avoir envers les gens. Peut-être, finalement que tout était ma faute, même si le reconnaître m’arracherait la peau qui recouvre encore mes os de quarantenaire. Je l’avais finalement poussé à ne pas aimer cette Trisha et il avait dû étendre ça à la manière d’un principe général. Je ne lui avais pas appris à différencier les choses. J’avais mal fait. J’avais façonné un garçon en tous points fort et prometteur dans la branche de la Mafia, mais j’avais créé une grosse faiblesse. A présent, il me demandait des explications et de l’aide, ce que j’étais incapable de lui fournir.

« On échoue jamais Nemo, on évolue. Si tu échouais, ce serait parce que tu laisses tomber. Si j’échouais ce serait parce que je TE laisse tomber. Or, ce n’est pas le cas. J’essaye de trouver une solution, mais je ne suis pas un Dieu, je ne l’ai jamais été. »

L’échec, je ne connaissais pas ce mot. Rien ne pouvait être échec si on tournait bien les choses. Rien. Absolument rien. Sinon je ne m’appellerais pas Adrian Motskov. J’ai toujours réussi au sein de la mafia, je n’échouerai pas maintenant. C’était sûr et certain. Et encore moins s’il s’agissait de Nemo. On pouvait me critiquer, me bafouer, m’insulter de tous les noms d’oiseaux connus et inconnus, mais j’aimais Nemo. Je l’aimais comme mon propre fils. Depuis que je l’avais lâché dans la nature j’avais suivi son ascension parce que je n’arrivais pas à me résoudre de le laisser ainsi sans avoir de nouvelles.

« Je ne veux pas tout détruire Nemo, je veux que tu t’ouvres. Pas à Trishka. Certes surtout pas elle. Mais apprends à ressentir. Quand tu étais petit, je ne voulais pas que tu la vois parce qu’elle te perturbait déjà, mais cela n’était pas une interdiction d’aimer. La haine et l’amour sont si proches. Tu peux te servir des deux comme une force pour te rendre indestructible. Tu n’es pas malade Nemo, pour moi tu ne l’as jamais été… Si tu estimes ne pas avoir besoin de moi alors je ne t’obligerai pas, tu seras toujours ici avec moi ou même ailleurs parce que TOI tu le veux, mais si tu restes instable, si cette dualité finit par te rendre incontrôlable, je me devrais d’être là pour assurer tes arrières et celles des autres. Tu comprends ? Je ne te demande pas de changer mais d’évoluer. »

Je le regardais droit dans les yeux. So regard azur m’avait toujours subjugué et sans mentir je comprenais parfaitement l’attachement de Trishka à son égard, même si cette petite garce me brisait les osselets. Alors que seul Nemo avait le pouvoir de me toucher, de me blesser, comme il venait de le faire. Je le dégouttais et il n’avait plus envie de me tuer, ses mots étaient tranchants, sanglants.

« As-tu ne serait-ce qu’eu réellement envie de me tuer Nemo ? »

Cependant, je me dégageais de la porte et laissais le passage libre. I pouvait partir s’il ne voulait plus de mon aide je n’allais pas le retenir. Du moins en apparence, mais au fond jamais je ne l’abandonnerai et je savais où me trouver une alliée pour l’aider, pour lui faire entendre raison.

I was born of the womb of a poisonous spell

Nemo fixait Adrian sans bouger d’un centimètre, ce qu’il disait le blessait tout simplement, alors finalement, même Adrian ne pouvait le garder tel qu’il était. Nemo se sentait effroyablement seul contre tous, même celui qui avait fait ce qu’il voulait le faire avancer vers cette chose pathétique qu’était Adam ? Jamais ! Jamais Nemo ne faiblirait, il détruirait tout. Ne pas changer mais évoluer, Nemo ne répondait rien, Adrian jouait avec talent sur les mots. Il était le meilleur pour manipuler, mais Nemo ne se laisserait pas faire. Il le connaissait à la longue et s’il avait laissé Adrian le forger c’était uniquement parce qu’il l’avait voulu. Alors, aujourd’hui. Nemo refusait de changer. Il avait toujours été plus fort que tous ses ennemis, il n’avait jamais perdu. Pourquoi devrait-il changer ? Il avait fait tout ce qu’Adrian lui avait dit de faire, il avait appris à ne jamais avec de compassion, à ne jamais aimer, à ne jamais perdre de temps... Le silence de Nemo était probablement plus communicateur que ses mots haineux, le silence laissait entendre son dégout et son désespoir. Son regard en disait long sur ce sentiment d’abandon qu’il ressentait pour quatrième fois de toute sa vie ; la première étant le jour où sa famille avait été tuée, le second le jour où Trishka est partie pour un autre, le troisième le jour où il s’était trompé sur Helena Manson et le dernier était devant ses yeux... Adrian...

Avait-il eut envie ? Oui, dans un combat loyal. Désormais, Nemo désirait juste écraser Adrian comme le misérable cloporte qu’il était... Adrian se trompait... Nemo avait aimé, il avait aimé ce père à sa façon... Nemo aimait... Mais c’était mort à présent. Il n’avait su comprendre, il n’avait su voir... Il avait cru un combat amour versus haine. Il se trompait, Adam était quelqu’un de différent, capable d’aimer beaucoup plus que Nemo n’aurait pu le faire. Mais Nemo l’avait pu. Mais à ce jour, il n’avait plus personne à aimer. Il s’écartait de la porte grande ouverte, Il ne répondait pas, le cœur brisé il passait devant Adrian sans lui accorder un coup d’œil de plus, il l’avait assez vu. Tout cela n’était qu’un mensonge, il ne s’y laisserait plus prendre, un câlin, un « fils »... Une horrible plaisanterie qui l’avait blessé... Comment Adrian avait pu lui faire cela ? Il ne savait, la seule chose dont il était sur c’était désormais de sa solitude face à son destin. Il n’était plus rien. Nobody ne voulait plus rien dire à ses yeux, il n’y avait plus rien qui puisse compter, la déception était trop intense... Fini ce sentiment d’avoir un père... Tout cela ne fut qu’un mensonge et son cœur se refermait davantage.

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I was born of the womb of a poisonous spell ▬ Adrian & Nemo

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