« Et bien j'ai trouvé cette soirée très sympa » Susan se tenait dans une rue peu éclairer à côté d'un jeune homme qui l'avait invité à boire un verre. La jeune fille avait longtemps hésité à accepter cette sortie, prétextant avoir d'autre chose à faire. Puis ces sentiments envers Peter venaient toujours faire barrage lorsque certains garçons l'invitaient à sortir. Lorsque le jeune homme à ses côtés l'avait invité, une petite voix dans sa tête l'avait forcé à accepter. Après tout, Peter avait une fiancée et avoir une famille avec elle ne semblait plus tarder donc il était logique que Susan fasse son propre chemin de son côté. Seulement voilà malgré la grande gentillesse du garçon avec qui elle venait de prendre un verre elle n'était pas arrivée à s'enlever Peter de la tête. Pire elle avait eu l'impression de le trahir. Mais d’où venait cette impression et pourquoi ? Il n'était pas ensemble alors pourquoi ressentir cela ? Susan entendit à peine ce que le garçon venait de lui dire, elle regarda sa montre et lançai un « Oui moi aussi ». Lorsqu'elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire, Susan s'arrêta de marcher. Elle se devait d'être sincère et les mots qu'elle venait de dire signifiaient sans doute qu'il y aurait une suite alors qu'en fait, il n'y en aurait pas. La jeune fille plongea ses jolis yeux bleus dans les yeux noisette du jeune homme et prit une grande inspiration : « écoute je vais être très sincère, tu es très gentil, tu es très charmant, mais nous deux ça marchera pas. » Le jeune homme sembla d'abord surpris ensuite il lui lança un regard plein de questionnement. La jeune fille ne put alors s'empêcher de se justifier, même si dans d'autres cas elle ne l'aurait pas fait : « Tu vois il y a quelqu'un d'autre. Et tant que je ne l'aurais pas bazardé de ma vie ça n'ira pas. » Le jeune homme se mit à baisser la tête comme s’il avait fait quelque chose de mal, alors Susan continua : « Avec personne d'ailleurs, ce n'est pas toi, c'est... » Susan baissa à son tour la tête, tout ça était bien trop compliqué et elle n'avait aucune envie d'en dévoiler plus. Le jeune homme la regarda un peu abattu et s’engagea à reprendre la route pour raccompagner Susan à sa chambre. « Pas la peine de me raccompagner jusqu'au campus je connais la route » lui dit elle souriante. Il lui demanda si elle était sûre de vouloir rentrer seule. Susan acquiesça et le jeune homme lui sourit : « Bon, a+» Susan lui fit signe de la main et attendit qu'il ait le dos tourner pour faire une énorme grimace. Elle s'en voulait d'avoir laissé s'envoler un garçon si gentil tout ça parce qu'elle n'arrivait pas s'enlever Peter de la tête. A s'imaginer qu'un jour Peter allait se rendre compte que Stacy n'était pas faite pour lui, lui faisait perdre plein d'occasions de sortir avec des garçons. Elle en avait ras le bol de cette situation, il fallait qu'il ait une conversation avec lui, mais pour lui dire quoi ? Susan reprit la route en direction de son campus tout en imaginant déjà la fameuse discussion qu'elle aurait avec Peter. Et surtout la tête qu'il ferait lorsqu'elle lui avouerait ses sentiments.

La route était très peu éclairée, tellement peu qu'elle n’aperçut pas l'homme qui se tenait à quelque mètre d'elle. Elle était tellement perdue dans ses pensées que c'est seulement sa voix rauque qui la fit réagir : « Tiens tiens qu'est ce que nous avons là ?» Susan leva la tête-surprise et se retrouva face à un homme. Il n'était pas très grand, la quarantaine, mais ce n'est pas ça que Susan remarqua directement. L'homme était sale, crasseux avec un regard qui en disait long sur ce qu'il devait avoir dans la tête en regardant une femme. C'était le type d'homme qu'aucune femme ne voudrait croiser dans la rue à l'heure qu'il était. Susan écarquilla les yeux et sentit son estomac se nouer. Elle recula d'un pas, mais quelque chose l'empêcha de s'enfuir. Un autre homme se tenait derrière elle. La jeune fille se retourna et entendit d'une voix aussi rauque que la précédente : « Une jolie petite blondasse on dirait bien ! qu'est-ce que tu fais là toute seule à cette heure-ci poupée ? c'est pas très raisonnable par les temps qui courent, hein Vinc. » Dit-il en regardant son ami. Le cœur de la jeune fille se mit à battre de plus en plus fort, mais elle essaya de se reprendre « Pas la peine de m'effrayer j'ai pas peur de deux pervers dans votre genre ». Elle savait qu'elle pouvait les maîtriser, mais il fallait qu'elle réagisse et vite ! D'autant plus que le premier homme sur qui elle était tombée s'avançait déjà vers elle, ayant dans l'idée de l'encercler de ses mains et de l'empêcher de bouger pendant que l'autre ferait ce qu'il aurait envie de Susan. « M'approchez pas ! » dit-elle avant de donner un coup de sa main droite à l'homme en plein son nez qui craqua violemment. L'homme posa immédiatement ses mains sur son nez qui se mit à saigner. Susan se doutant que l'autre homme allait réagir se retourna sans plus attendre prête à lui enfoncer son poing dans la mâchoire. Mais celui-ci lui empoigna le bras et sortit de sa poche un couteau qu'il mit directement sous la gorge de Susan. Se sentant coincée pour de bon la jeune fille n'osa plus bouger d'un cil. L'homme la plaqua contre le mur avant de se glisser derrière elle, tout en tenant son couteau. « Tout doux poupée, tout doux ». L'homme posa sa main libre sur la tête de Susan et commença à lui caresser les cheveux.

La jeune fille essaya de ne rien laisser paraître, pas de supplication, pas de pleure, pas de cris, mais à l'intérieur elle était morte de trouille. Elle savait ce qui l'attendait si personne ne venait à sa rescousse et c'était clair que personne ne viendrait. Comment allait-elle se remettre de ça ? Elle qui avait mis tout son cœur dans son groupe, en fin de compte c'était lui qui allait causer sa perte. Malgré cela la jeune fille se disait qu'elle ne regretterait pas d'en avoir fait partie. Il allait arriver, ce qui arrivera, mais si c'était à refaire, elle referait tout pareil. En rejoignant les membres de ce groupe elle avait fait, ce qu'elle avait à faire et rien ne ferait regretter son geste d'avoir voulu aider. L'autre homme retira enfin ses mains de son nez qui était toujours plein de sang. « Mais c'est qu'elle m'a fait mal, la pétasse ! »  À peine avait-il insulté la jeune fille qu'il s'avançât vers elle pour lui mettre un coup de poing à son tour. Susan encaissa le coup sans rien dire, mais à l'intérieur elle bouillonnait. Elle était tout à fait capable de leur régler leur compte à ces deux salopards, malheureusement elle avait été prise de cours. Elle qui passait son temps à engueuler les membres de son groupe en leur répétant toujours qu'ils devaient être sur leur garde et prêt à se faire agresser à tout moment, ce soir, elle-même n'avait respecté ses propres ordres. Pendant quelque seconde elle s'était mise à réfléchir, à ce qui avait fait qu'elle s'était fait prendre de cette manière. Est-ce que le fait qu'elle passait ses journées à penser à Peter était la cause de tout ? C'était évident qu'elle n'était plus elle-même ces derniers temps sinon elle n'aurait pas un couteau sous la gorge en ce moment. La jeune fille se promit que si elle sortait indemne de la situation dans laquelle elle était elle irait directement discuter avec Peter. Elle ne savait pas encore ce qu'elle allait lui dire, mais il fallait qu'elle règle cette histoire avec lui au plus vite. Elle ne pouvait plus continuer à faire son travail au Rebels convenablement si elle avait toujours ce garçon en tête. Un des pervers, celui qui tenait le couteau se mit à respirer les cheveux de Susan avant de lancer quelque mot : « Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi, maintenant? » Il prit entre ces doigts sales le menton de Susan pour tourner son visage vers lui. A la seconde ou elle croisa ses yeux, la jeune fille se mit à fermer les yeux, cherchant une échappatoire, tout comme se préparant au pire.

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