Gotham, Gotham, serais tu la ville dont on ne peut pas se passer ? Je commençais à le croire, et je m'appliquais cela en premier, comme si cette ville avait quelques choses de finalement si particulier pour chacun d'entre nous, pour tous ceux y ayant mis les pieds un jour. Je ne pensais vivre ici à l'heure actuelle, je me serais plus vue en train de faire le tour du monde pour un journal ou quelques choses dans le genre mais j'étais bien ici, et je n'étais pas prête de partir, c'est moi qui vous le dit. J'avais entendu parler du retour du Batman, j'en étais heureuse, il était la lueur d'espoir le soir dans les rues de la ville. Ces ennemis étaient nombreux et ils ne pouvaient que se réjouir du retour de ces personnes là comme celui de Catwoman. Nous nous connaissions bien, même si cela n'avait pas forcément bien commencé entre nous deux, une longue histoire de costume mal taillé en somme. Peut être que ce soir nous nous remémorions ce jour là, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, elle pouvait être si imprévisible parfois, bien plus imprévisible que moi, mais seule, nous n'étions pas aussi efficace que lorsque nous étions ensemble, à plusieurs, les forces sont toujours plus grandes. Depuis combien de temps était-elle partie ? Depuis combien de temps était-elle revenue en ville ? Je ne saurais vous dire précisément, tellement le temps file à une vitesse plus rapide que celle de la lumière, du moins c'est l'impression que j'ai. Quoiqu'il en soit, nous allions avoir tout loisir de nous parler, du bon vieux temps comme de notre futur. Qu'allait-il advenir de nous ? La mort nous guettait à chaque instant mais ce n'est pas comme si nous n'y étions pas habitué à vrai dire, n'est ce pas ? Sans cela la vie serait tellement morne, sans un peu de risque. J'avais les yeux sur un petit truand de la mafia, celui qui se faisait appeler Nobody. Je l'avais approché à visage découvert, pour lui montrer que je n'avais pas peur de lui, mais il semblerait que cela soit réciproque. Ce type est tellement fou, je vous jure. J'avais donc donné rendez-vous à Sélina au Pirate Bay, à une heure convenue. J'étais là à l'heure mais elle avait un peu de retard, au moins cela n'avait pas vraiment changé. Pourtant, j'étais persuadé que je n'aurais plus à faire à la même femme. Elle arriva alors tout simplement vêtue de cuir comme bien souvent, à croire qu'elle vouait un culte à cette matière. Elle était agréable mais je n'en portais pas tout le temps quand même. Elle semblait heureuse de me voir mais je sentais que ce n'était pas tellement le cas. Elle me demanda alors des nouvelles.

" Et bien tu sais ce que l'on dit. Quand le moral va, tout va. Moi aussi ça me fait plaisir de te voir en tout cas. Pour moi, il n'y a pas tellement de choses de neuves à vrai dire. Gotham reste Gotham. Et pour toi alors ? Tu as envie de parler de quelques choses en particulier ? Ou bien on va juste s'amuser comme si tu étais tout le temps resté là ? "

Je ne savais pas vraiment de quoi elle avait envie, de ce changer les idées, de boire, de parler de ce qui s'était passé, de parler du futur ? Il y avait beaucoup de choses à dire, beaucoup de choses à faire, elle maîtrisait à présent le futur de notre conversation. J'aurais bien aimé tout savoir, mon côté journaliste sans doute, mais si elle ne voulait pas en parler, je respecterais son choix.

Les hommes et les femmes avaient toujours des relations compliquées, mais bien souvent c'était chacun notre tour que nous compliquions les choses. Parfois nous ne savions pas ce que nous voulions, nous hésitions et devant cela, l'homme pense que nos sentiments envers lui ne sont pas les même que ceux qu'il éprouve pour nous, et vis versa. Enfin, il y a toujours un peu de cela dans une relation amoureuse, c'est une sorte de petit jeu implicite, mais qui peut parfois blesser, même si le pire est un manque de communication à propos de cela. La communication, c'est le ciment qui uni le couple, sans cela, ça ne pourra pas aller. Après, il faut faire en sorte de ne pas dire des choses qu'on ne pensent pas réellement sous le coup de la colère. Je ne suis pas forcément un exemple plus cela à vrai dire, bon d'accord, c'est même l'hôpital qui se fout de la charité, c'est toujours tellement compliqué avec Olive aussi. Bref, je disais donc à Sélina qu'elle pouvait tout me dire, que cela ne me dérangeait pas le moins du monde d'écouter cela. Elle me connaissait bien depuis le temps quand même alors je l'écoutais simplement me dire ces histoires de coeur. Son problème avait été un gros manque de communication, devant les sentiments de l'autre personne, elle avait fuit, et je vous accorde que ça ne le fait pas trop de fuir devant l'être qu'on aime mais dont on a peur des conséquences par la suite si l'on dit oui. Cela ne veut pas dire mariage pour autant, enfin dans mon esprit dire à quelqu'un que je l'aime ce n'est pas synonyme d'engagement si durable que celui du mariage, même si bon, le divorce existe, c'est toujours compliqué. Elle me disait donc qu'elle avait laissé passer l'occasion, mais pour moi il n'est jamais trop tard.

" Je ne suis pas sur que cela soit trop tard, tu sais, un vase brisé peut être recollé. Il n'aura peut être pas forcément l'éclat qu'il avait avant, mais avec un peu de patience, à force de le regarder, on ne voit plus les défauts qu'il y a, le fait qu'il soit recollé, comme s'il était aussi beau qu'avant. La fuite ne sera jamais une solution en amour. Je ne dis pas que la fuite n'est pas une solution en situation de combat contre des voleurs ou toute sortes de mauvais type; mais en amour ce ne sera jamais la bonne solution. Cela blesse mais tu peux recoller les morceau, j'en suis persuadé, même si cela ne sera pas une mince affaire. "

Je lui faisais un petit sourire, j'étais sincère avec elle. Elle voulut donc en savoir plus de mon côté. Je lui disais que c'était calme entre nous et que c'était mieux comme ça sans doute. Elle voulait en savoir plus.

" Oui, on ne se voit pas forcément beaucoup, et puis, nous sommes occupés chacun de notre côté, dans notre vie, c'est sans doute mieux comme ça, tu vois ce que je veux dire ? "